Les membres d'Academics for Peace renvoyés de leur poste
Le 26 juillet 2019, l'Assemblée générale de la Cour constitutionnelle a examiné les demandes individuelles de 10 membres d'Academics for Peace, notamment Füsun Üstel, qui ont été condamnés à des peines de prison pour "apologie d'une organisation terroriste" après avoir signé une déclaration "Nous ne prendrons pas part à ce crime!". La cour a estimé que l'inculpation d'Academics for Peace bafoue la liberté d'expression.
Academics for Peace est un groupe qui rassemble plus de 2000 personnes qui soutiennent la paix dans le sud-est de la Turquie. Ils font partie des 1128 signataires d'une pétition remise en janvier 2016 qui appelle à la fin des violences dans la région. Dans la demande, les signataires déclaraient condamner les violences perpétrées contre les Kurdes et les violations permanentes des lois nationales et des traités internationaux par l'État turc.
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- À propos de
- 11 Novembre 2019 : La cour d'Istanbul rejette la demande de nouveau procès d'un membre d'Academics for Peace
- 1 Août 2019 : La Cour constitutionnelle estime que la liberté d'expression d'Academics for Peace a été bafouée
- 28 Juillet 2019 : 22 membres d'Academics for Peace condamnés à de la prison
- 22 Mai 2019 : Arrestation d'Ahmet Tuna Altınel, membre d'Academics for Peace
- 9 Mai 2019 : Zübeyde Füsun Üstel, membre d'Academics for Peace, sur le point d'entamer sa peine de prison
- 22 Avril 2019 : 93 membres d'Academics for Peace condamnés à de la prison
- 28 Mars 2019 : Une première décision de la Cour d'appel confirme la peine de prison d'une membre d'Academics for Peace
- 31 Janvier 2019 : Condamnation de plusieurs membres d'Academics for Peace
- 18 Décembre 2018 : 28 universitaires d'Academics for Peace condamnés à de la prison
- 31 Octobre 2018 : Peines de prison prononcées contre huit membres d'Academics for Peace
- 30 Septembre 2018 : Deux membres d'Academics for Peace condamnés à des peines de prison
- 25 Septembre 2018 : Peines de prison prononcées contre quatre membres d'Academics for Peace
- 7 Juin 2018 : Deux membres d'Academics for Peace condamnés à un an et trois mois de prison
- 24 Mai 2018 : Procès des membres d'Academics for Peace
- 8 Avril 2018 : Peines de prison prononcées contre quatre membres d'Academics for Peace
- 1 Mars 2018 : Les membres d'Academics for Peace condamnés à un an et trois mois de prison avec sursis
- 7 Décembre 2017 : Première audience des signataires d'une pétition
- 21 Novembre 2017 : Des signataires d'une pétition accusés de "propagande terroriste"
- 5 Septembre 2016 : De nombreux membres d'Academics for Peace renvoyés de leurs postes
- 5 Mai 2016 : Libération sous caution de plusieurs universitaires
- 25 Mars 2016 : Détérioration des conditions de détention pour les membres emprisonnés d'Academics for Peace
Le 31 octobre 2019, le 37e tribunal pénal d'Istanbul a rejeté la demande de nouveau procès d'un universitaire qui avait été condamné à une peine d'un an et trois mois d'emprisonnement pour avoir signé la pétition connue sous le nom de "Déclaration de paix".
En date du 7 novembre 2019, 491 signataires ont été acquittés du chef d'accusation de "propagande terroriste" pour avoir signé la Déclaration de paix, suite à l'arrêt de la Cour constitutionnelle du 26 juillet 2019 qui avait conclu que la condamnation de dix universitaires pour la paix violait leur droit à la liberté d'expression. Vingt de ces acquittements ont été prononcés à l'issue du nouveau procès des défenseur-ses et au moins dans dix-huit cas, le tribunal avait différé la prononciation du jugement.
Le 26 juillet 2019, l'Assemblée générale de la Cour constitutionnelle a examiné les demandes individuelles de 10 membres d'Academics for Peace, notamment Füsun Üstel, qui ont été condamnés à des peines de prison pour "apologie d'une organisation terroriste" après avoir signé une déclaration "Nous ne prendrons pas part à ce crime!". La cour a estimé que l'inculpation d'Academics for Peace bafoue la liberté d'expression.
La décision a été prise par huit voix pour et huit voix contre. En cas d'égalité, le vote du président de la cour compte double. La cour a décidé qu'une copie de ce jugement devait être envoyée à tous les tribunaux locaux pour éliminer ce problème de violation des droits et a conseillé que l'affaire soit rejugée. La cour a également décidé de payer 9000 livres turques de dédommagement à chaque demandeur (environ 1452 euros).
Il semble que cette décision impactera les procès de tous les autres membres d'Academics for Peace. La décision permettra peut-être un nouveau procès pour ceux qui ont déjà été condamnés à des peines définitives, d'infirmer l'inculpation de ceux qui attendent l'appel, et d'acquitter tous ceux dont le procès est toujours en cour devant des tribunaux de première instance.
Entre le 11 avril et le 23 juillet 2019, des peines de prison ont été prononcées contre 22 universitaires qui ont signé la pétition en faveur de la paix rédigée par Academics for Peace en janvier 2016. Ils ont tous été condamnés pour "diffusion de propagande terroriste".
17 universitaires ont été condamnés à un an et trois mois de prison, et un universitaire a été condamné à un an, 10 mois et 15 jours de prison. La cour a reporté la déclaration de tous ces jugements.
Quatre des universitaires ont été condamnés à des peines de prison de deux ans et un mois à deux ans et six mois. Les tribunaux n'ont pas réduit les peines sous prétexte que "leurs attitudes et comportements pendant l'audience n'ont pas exprimé de remords à propos de leur crime'. Comme leurs peines de prison excèdent deux ans, les jugements ne peuvent être déférés et l'application des peines ne peut être suspendue. Les accusés ont fait appel de ces verdicts.
Front Line Defenders condamne l'acharnement judiciaire incessant contre les membres d'Academics for Peace en Turquie, car cela semble être directement lié à leur travail pacifique en faveur des droits des autres.
Ahmet Tuna Altınel, membre d'Academics for Peace, a été arrêté alors qu'il prenait des renseignements à propos des restrictions dont son passeport fait l'objet, auprès du registre d'état civil de Balıkesir ; il est accusé de "propagande au nom d'une organisation terroriste", après sa participation à une table ronde organisée en France.
Ahmet Tuna Altınel est professeur à l'université de Lyon 1 Claude Bernard, au sein du Département Mathématiques Appliquées & Modélisation. En janvier 2016, comme 2212 autres universitaires turcs, il a signé la pétition "Nous ne prendrons pas part à ce crime!", qui condamnait les opérations de sécurité menées par les autorités dans les provinces à majorité Kurde dans le sud-est du pays, en raison de leur impact désastreux sur la population civile, et appelait à une résolution pacifique du conflit. Tout comme les autres signataires, Ahmet Tuna Altınel est accusé de faire la "propagande d'une organisation terroriste". Son procès est toujours en cours.
Le défenseur se rend fréquemment en Turquie pour assister aux procès des membres d'Academics for Peace. Le 11 mai 2019, à son arrivée à l'aéroport, il a appris que le gouvernorat de Balıkesir a prononcé une interdiction de voyager à son encontre et qu'il ne pourrait pas quitter le pays. Ahmet Tuna Altınel s'est rendu au registre d'état civil de Balıkesir afin d'obtenir plus de renseignements sur cette restriction. Sur place, il a été placé en détention et envoyé en prison à la demande du procureur. Ahmet Tuna Altınel serait accusé d'avoir "fait la propagande d'une organisation terroriste" lors d'une table ronde à laquelle il a participé en tant que traducteur en France.
Depuis 2016, de très nombreux universitaires turcs sont victimes de violations des droits humains pour avoir appelé à la paix. En date du lundi 13 mai 2019, 549 membres d'Academics for Peace ont été licenciés directement par leurs universités ou par le biais de décrets d'urgence pris lors de la dernière période d'état d'urgence. En outre, de nombreux universitaires ont été contraints de démissionner ou de prendre leur retraite. 406 universitaires ont perdu leur droit de travailler dans le secteur public par le biais de décrets statutaires. Des centaines d'entre eux ont vu leur passeport annulé et confisqué. Beaucoup n'ont pas pu trouver de nouveaux emplois car ils sont stigmatisés et certains ont même été menacés. Depuis le lancement de la pétition, près de 70 universitaires ont été placés en détention préventive ; quatre d'entre eux, qui ont fait une déclaration à la presse pour informer le public du traitement injuste infligé à Academics for Peace, ont été maintenus en détention pendant plus de deux mois.
691 universitaires sont actuellement victimes d'acharnement judiciaire et menacés d'emprisonnement. 190 sont accusés de "diffusion de propagande terroriste". La déclaration des jugements a été reportée dans 152 affaires. 34 universitaires ont été condamnés à des peines de prison, avec sursis dans seulement quatre affaires. Les procédures judiciaires intentées contre 501 universitaires sont toujours en cours.
La Professeure Zübeyde Füsun Üstel, membre d'Academics for Peace, dont la peine d’un an et trois mois de prison a été confirmée le 25 février 2019, doit commencer à purger sa peine dans les 10 jours. La défenseuse a été reconnue coupable de "diffusion de propagande terroriste" pour avoir signé une pétition rédigée par Academics for Peace en janvier 2016, appelant à la résolution pacifique du conflit dans les provinces du sud-est, majoritairement peuplées par les Kurdes. Elle sera la première membre d'Academics for Peace à aller en prison.
Zübeyde Füsun Üstel est une éminente universitaire dans le domaine des sciences politiques. Elle était membre de la faculté au département de science politique à l'Université de Galatasaray. Outre ses études universitaires, elle travaille depuis longtemps avec des organisations de la société civile, en particulier Citizens Assembly et l'History Foundation in Turkey.
Academics for Peace a rédigé une pétition ""Nous ne prendrons pas part à ce crime!" (également appelée "pétition pour la paix"), diffusée en janvier 2016. La pétition condamnait les opérations de sécurité menées par les autorités turques dans les provinces principalement kurdes, en raison de leur impact désastreux sur la population civile. La population attirait l'attention sur les violations des droits humains perpétrées pendant les opérations et appelait à la résolution pacifique du conflit. Au total, plus de 2212 universitaires l'ont signée. Depuis, ils sont victimes de nombreuses violations des droits humains, notamment d'acharnement judiciaire et de campagnes de diffamation.
Le 4 avril 2018, la 32e Haute cour criminelle d'Istanbul a condamné Zübeyde Füsun Üstel à un an et trois mois de prison pour "diffusion de propagande terroriste". Conformément à la procédure, le tribunal lui a demandé si elle souhaitait que la déclaration de la peine soit différée, si le tribunal décidait qu'un tel report était possible. La défenseuse a refusé car cela l'aurait privée du droit de faire appel de sa condamnation et de défendre davantage sa position, à savoir, que l'appel à la paix ne constitue pas un crime.
L'article 231 du Code de procédure pénale turc permet de différer la déclaration d'un jugement, ce qui ne signifie pas une suspension de la peine. Lorsque la déclaration d'une peine est différée, cette peine n'a pas d'effet juridique sur l'accusé et ne figure pas dans son casier judiciaire, à condition qu'il ne soit inculpé d'aucun autre crime pendant une période de probation de cinq ans. Cette disposition est particulièrement pertinente en ce qui concerne l'affaire d'Academics for Peace, car, si le verdict est inscrit dans leur casier judiciaire, les universitaires perdent leur statut de fonctionnaire et, par conséquent, leur capacité à travailler comme universitaires dans des universités turques. En acceptant un report, le condamné perd le droit de faire appel du verdict. Par conséquent, bien qu'ils risquent de perdre la possibilité de travailler comme universitaires, certains des accusés, dont Zübeyde Füsun Üstel, ont refusé le report de la déclaration du jugement afin de conserver le droit de faire appel.
La 32e Haute Cour criminelle d’Istanbul n’a pas suspendu l’exécution de la peine prononcée contre Zübeyde Füsun Üstel au motif que la défenseuse des droits humains n’avait présenté aucun remord concernant le crime présumé. Le 25 février 2019, la 3ème chambre de la Cour de justice régionale d'Istanbul a confirmé le verdict rendu dans son affaire, le rendant ainsi définitif. Le 30 avril 2019, la défenseuse des droits humains a été informée qu'elle devrait se présenter devant un tribunal pour commencer à purger sa peine d'emprisonnement dans un délai de dix jours.
C'est la première affaire relative à Academics for Peace à avoir été jugée par la Cour d'appel. Par conséquent, cette décision est susceptible de créer un précédent dans les autres affaires liées et en instance d'appel.
Depuis 2016, les droits de nombreux universitaires turcs, dont Zübeyde Füsun Üstel, sont bafoués en raison de leurs appels à la paix. En date du 30 avril 2019, 549 membres d'Academics for Peace ont été licenciés directement par leurs universités ou par le biais de décrets d'urgence pris lors de la dernière période d'état d'urgence. En outre, de nombreux universitaires ont été contraints de démissionner ou de prendre leur retraite. 406 universitaires ont perdu leur droit de travailler dans le secteur public par le biais de décrets statutaires. Des centaines d'entre eux ont vu leur passeport annulé et confisqué. Beaucoup n'ont pas pu trouver de nouveaux emplois car ils sont stigmatisés et certains ont même été menacés. Depuis le lancement de la pétition, près de 70 universitaires ont été placés en détention préventive ; quatre d'entre eux, qui ont fait une déclaration à la presse pour informer le public du traitement injuste infligé à Academics for Peace, ont été maintenus en détention pendant plus de deux mois.
691 universitaires sont actuellement victimes d'acharnement judiciaire et menacés d'emprisonnement. 185 ont été condamnés pour diffusion de "propagande terroriste". La déclaration des jugements a été reportée dans 149 affaires. Trente-six universitaires, dont Zübeyde Füsun Üstel, ont été condamnés à des peines de prison, avec sursis dans seulement quatre cas. Les procédures judiciaires intentées contre 506 universitaires sont toujours en cours.
Entre le 24 janvier et le 11 avril 2019, des peines de prison ont été prononcées contre 93 universitaires qui ont signé la pétition pour la paix rédigée par Academics for Peace en janvier 2016. Ils ont tous été condamnés pour "diffusion de propagande terroriste".
Entre le 24 janvier et le 11 avril, 70 des universitaires ont été condamnés à des peines allant d'un an et trois mois de prison à un an, dix mois et quinze jours de prison. La cour a différé la déclaration de tous les jugements, sauf pour un universitaire, Aslı Takanay, qui n'a pas accepté le report. Selon l'article 231 du Code pénal turc, la cour peut choisir de différer la déclaration d'un jugement dans les affaires où les peines de prison sont inférieures ou égales à deux ans, si l'accusé donne son accord. Différer la déclaration du jugement signifie qu'il n'a pas d'effet légal sur l'accusé et qu'il n'apparait pas sur son casier judiciaire tant que l'accusé n'est pas inculpé d'une autre infraction pendant 5 ans. Cependant, en acceptant le report, l'accusé perd son droit de faire appel des décisions de tribunaux d'instances supérieures. Par conséquent, certains accusés rejettent le report au cas où ils devraient contester les décisions prises par des cours supérieures. La cour a tout de même décidé de suspendre l'application de la peine d'Aslı Takanay, ce qui signifie qu'elle ne perdra pas son droit de faire appel mais que le verdict figurera dans son casier judiciaire et qu'elle est en liberté conditionnelle pendant deux ans. Il est important de rappeler que lorsqu'un un verdict est inscrit dans le casier judiciaire, les universitaires perdent leur statut de fonctionnaire et ainsi, la possibilité de travailler dans les universités turques.
Entre le 24 janvier et le 11 avril 2019, vingt trois des universitaires ont été condamnés à des peines entre deux ans et un mois et 2 ans et six mois de prison. Les tribunaux n'ont pas réduit leur peine sous prétexte que "leur attitude et comportement pendant les audiences n'avaient exprimé aucun signe de remords à propos du crime qu'ils ont commis". Les peines prononcées excédant deux ans, les jugements n'ont pas pu être différés et l'application des peines n'a pas pu être suspendue. Les accusés ont fait appel de ces verdicts.
Les membres d'Academics for Peace sont signataires de la pétition "Nous ne prendrons pas part à ce crime!", publiée en janvier 2016. La pétition condamnait les opérations sécuritaires du gouvernement turc contre le mouvement de la jeunesse du PKK dans les villes du sud-est de la Turquie à cause de l'impact désastreux des ces opérations sur la population civile Kurde. Au total, 2212 universitaires ont signé cette pétition ; depuis, les signataires sont victimes de fortes pressions et de persécutions. Beaucoup d'entre eux font l'objet d'enquêtes criminelles et disciplinaires, de détention préventive, d'emprisonnement, ou de menaces violentes. En date du 18 avril 2019, un total de 549 d'entre eux ont été renvoyés ou suspendus de leur poste dans des universités et certains ont été contraints de démissionner ou de quitter le pays. 406 d'entre eux ont perdu leur droit de travailler dans le secteur public par le biais de décrets statutaires. Les passeports de centaines d'entre eux ont été annulés ou confisqués. Beaucoup sont empêchés de trouver un nouvel emploi tandis que plusieurs ont été agressés physiquement et verbalement.
En date du 18 avril 2019, 691 sont victimes d'acharnement judiciaire. Près de 70 universitaires ont été placés en détention préventive, et quatre personnes ayant lu un communiqué de presse pour informer le public à propos du traitement injuste des membres d'Academics for Peace ont été placés en détention pendant plus de deux mois. 185 universitaires ont été condamnés pour "diffusion de propagande terroriste". 36 universitaires ont été condamnés à des peines de prison et l'application des peines a été suspendue pour quatre d'entre eux. Les jugements de 149 universitaires ont été différés. Les procédures judiciaires contre 506 universitaires sont toujours en cours.
Front Line Defenders condamne l'acharnement judiciaire continu contre les membres d'Academics for Peace en Turquie, qui semble uniquement lié à leur travail pacifique en faveur des droits des autres.
Le 25 février 2019, la 3e chambre du tribunal régional d'Istanbul a confirmé la peine de 15 mois de prison prononcée contre la professeure Zubeyde Fusun Ustel par la 32e haute cour criminelle d'Istanbul le 4 avril 2018. La professeure Ustel est accusée de "propagande terroriste" pour avoir signé une pétition en faveur de la paix rédigée par Academics for Peace en janvier 2016. À cause de cette décision, sa condamnation est désormais sans appel. La défenseuse n'a pas accepté l'option d'une peine avec sursis en vertu de l'article 231 de la loi turque sur les cours pénales. Si elle avait choisi cette option, elle aurait été soumise à un contrôle judiciaire pendant cinq ans. Pendant cette période, si elle avait été reconnue coupable de tout autre crime, sa première peine aurait été ajoutée à toute autre nouvelle condamnation.
L'un des trois juges s'est opposé au verdict déclarant que l'infraction de la défenseuse ne constituait pas de la "propagande pour une organisation terroriste", mais une "dégradation de l'État" et que par conséquent, elle devrait être jugée en vertu de l'article 301 de la loi sur les cours pénales.
Il s'agit de la première affaire d'un membre d'Academics for Peace jugée par une cour d'appel. 27 autres affaires doivent être jugées.
Entre le 17 décembre 2018 et le 24 janvier 2019, des peines de prison ont été prononcées contre 28 universitaires qui ont signé la pétition rédigée par Academics for Peace en janvier 2016. Ils ont tous été condamnés pour "propagande terroriste". 25 universitaires ont été condamnés à des peines avec sursis d'un an et trois mois de prison, mais les peines contre trois universitaires, dont le Dr. Yonca Demir et le professeur Şebnem Korur Fincancı, sont fermes. Ils ont été condamnés à des peines allant de deux ans et un mois à trois ans.
Le 24 janvier 2019, la 24e Haute cour criminelle d'Istanbul a condamné le Dr Yonca Demir à trois ans de prison, la plus longue peine prononcée jusqu'à présent dans le cadre des procès d'Academics for Peace. La cour a refusé de réduire sa peine sous prétexte qu'elle s'est "comportée de manière inappropriée" après avoir signé la pétition et pendant les audiences. Dans son jugement, la cour a aussi déclaré que sa peine avait été augmentée à trois ans car le "crime avait été commis par le biais de la presse".
L'avocate du Dr Yonca Demir n'a pas eu l'opportunité de présenter sa défense intégralement ; la cour l'a interrompue sous prétexte que sa déclaration ne concernait pas le crime présumé et qu'elle constituait une propagande terroriste. L'avocate voulait dresser la liste des rapports nationaux et internationaux confirmant les violations des droits humains mentionnées dans la pétition. La cour a également menacé de renvoyer l'avocate de la salle d'audience car elle parlait soi-disant "trop fort, troublant l'ordre de l'audience dans le but de retarder le jugement".
Le 19 décembre 2018, la 37e haute cour criminelle d'Istanbul a condamné le Professeur Şebnem Korur Fincancı à deux ans et six mois de prison. Des interviews accordées à des journaux et le rapport préliminaire de sa visite à Cizre en 2016 en tant que présidente de l'Human Rights Association, ont été ajoutés à l'affaire comme preuve.
Dans son jugement, la cour a déclaré que "la peine de prison a été prononcée en prenant en compte ses déclarations dans la presse avant et après le crime, et après qu'elle a décrit les opérations militaires turques comme brutales, comme une tentative de génocide, un crime de guerre et une attaque contre le peuple Kurde en général". Le tribunal a déclaré que "sa peine de prison a été augmentée à 2 ans et 6 mois de prison car la pétition en faveur de la paix avait été publiée dans la presse". En outre, la cour a refusé de réduire sa peine sous prétexte "qu'elle n'a fait preuve d'aucun remord pour avoir signé la pétition et qu'elle s'est mal comporté pendant les audiences."
Academics for Peace est une organisation fondée en novembre 2012 qui rassemble plus de 2000 personnes qui soutiennent la paix dans le sud-est de la Turquie. À ce jour, les premières audiences de 450 universitaires se sont achevé et des poursuites pénales sont toujours en cours contre de nombreux autres. 90 universitaires, dont les 28 susmentionnés, ont été condamnés jusqu'à trois ans de prison. Toutes les peines, à l'exception de 10, sont avec sursis. Si leur appel est infructueux, les 10 universitaires commenceront à purger leur peine.
Les premières audiences de plus de 100 membres d'Academics for Peace ont eu lieu du 26 octobre au 17 décembre 2018, et 28 universitaires ont été condamnés à des peines de prison. Ils ont tous été condamnés pour "apologie du terrorisme" pour avoir signé une pétition en faveur de la paix rédigée par Academics for Peace en janvier 2016. 23 universitaires ont été condamnés à des peines d'un an et trois mois de prison et un an et six mois avec sursis, cinq universitaires sont condamnés à des peines fermes allant d'un an et trois mois à deux ans et trois mois.
Dans le cas du professeur Dr. Gençay Gürsoy, condamné à deux ans et trois mois de prison le 11 décembre 2018, la 37e Haute cour criminelle d'Istanbul a refusé de réduire la peine sous prétexte qu'il n'aurait pas exprimé ses regrets pour avoir signé la pétition et pour s'être comporté de manière "incorrecte" pendant l'audience. La cour a également déclaré qu'il a continué à promouvoir la pétition par le biais de la presse et sur les réseaux sociaux. L'universitaire n'a pas eu l'occasion de témoigner à propos d'une interview donnée à la presse et de messages postés sur les réseaux sociaux, qui ont récemment été ajoutés à l'affaire.
Academics for Peace est une organisation fondée en novembre 2012 qui rassemble plus de 2000 personnes qui soutiennent la paix dans le sud-est de la Turquie. À ce jour, les premières audiences de 429 universitaires se sont achevé et des poursuites pénales sont toujours en cours contre de nombreux autres. Soixante-deux universitaires, dont les 28 susmentionnés, ont été condamnés à des peines de prison, la plus longue étant de deux ans et trois mois. Toutes les peines de prison sont avec sursis sauf pour sept d'entre eux, dont Füsun Üstel et Büşra Ersanlı. Si leur appel échoue, les sept universitaires seront détenus pour commencer à purger leurs peines.
Durant la période du 26 septembre au 26 octobre 2018, des peines de prison ont été prononcées contre huit membres d'Academics for Peace. Ils ont tous été condamnés à un an et trois mois de prison pour "propagande terroriste", pour avoir signé une pétition en faveur de la paix rédigée par Academics for Peace en janvier 2016. Il s'agit de peines avec sursis.
Academics for Peace est une organisation fondée en novembre 2012 qui rassemble plus de 2000 personnes qui soutiennent la paix dans le sud-est de la Turquie. À ce jour, les premières audiences de 353 universitaires se sont achevées et des poursuites pénales sont toujours en cours contre de nombreux autres. 33 universitaires, dont les huit susmentionnés, ont été condamnés à un an et trois mois de prison. Toutes les peines sont avec sursis sauf pour Füsun Üstel et Büşra Ersanlı. S'ils perdent en appel, les deux universitaires seront placés en détention pour commencer à purger leur peine.
Le 25 septembre 2018, les audiences de 11 membres d'Academics for Peace se sont achevées devant plusieurs tribunaux d'Istanbul. La 28e Haute cour criminelle a condamné deux universitaires à un an et trois mois de prison pour "propagande terroriste" pour avoir signé une pétition rédigée par Academics for Peace en janvier 2016. Deux universitaires sont condamnés à des peines avec sursis. Les affaires de neuf autres universitaires sont toujours en cours.
Academics for Peace est une organisation fondée en novembre 2012 qui rassemble plus de 2000 personnes qui soutiennent la paix dans le sud-est de la Turquie. À ce jour, les premières audiences de 279 universitaires se sont achevées et des poursuites pénales sont toujours en cours contre de nombreux autres. 25 universitaires, dont les deux susmentionnés, ont été condamnés à un an et trois mois de prison. Toutes les peines sont avec sursis sauf pour Füsun Üstel et Büşra Ersanlı.
Le 18 septembre 2018, la troisième audience de quatre membres d'Academics for Peace s'est achevée devant la 28e haute cour criminelle d'Istanbul. Ils ont tous les quatre été condamnés à un an et trois mois de prison pour "propagande terroriste", pour avoir signé la pétition en faveur de la paix rédigée par Academics for Peace en janvier 2016. Les universitaires ont été condamnés à des peines avec sursis.
Academics for Peace est une organisation fondée en novembre 2012 qui rassemble plus de 2000 personnes qui soutiennent la paix dans le sud-est de la Turquie. À ce jour, les premières audiences des 273 universitaires sont terminées et les poursuites pénales contre nombre d'entre eux continuent. 23 universitaires ont été condamnés à un an et trois mois de prison. Toutes les peines sont avec sursis à l'exception des peines prononcées contre Füsun Üstel et Büşra Ersanlı.
Le 5 juin 2018, l'audience de deux membres d'Academics for Peace a eu lieu devant la 32e haute cour criminelle d'Istanbul. L'un des universitaires avait demandé le dessaisissement d'un juge du panel pour parti pris, mais sa demande a été rejetée. Ils ont tous les deux été accusés de diffusion de "propagande terroriste" pour avoir signé une pétition en faveur de la paix, rédigée par Academics for Peace, et condamnés à un an et trois mois de prison. L'un des universitaires a été condamné avec sursis; l'autre n'avait pas demandé de sursis.
Les poursuites pénales contre les membres d'Academics for Peace sont toujours en cours; les premières audiences de 241 des signataires se sont achevées et 15 universitaires ont été condamnés à un an et trois mois de prison. 13 d'entre eux ont été condamnés à du sursis. Le programme des audiences à venir peut être consulté sur le site web d'Academics for Peace.
Le 22 mai 2018, la première audience de trois universitaires a eu lieu devant la 29e haute cour criminelle d'Istanbul, et la première audience de deux autres universitaires a eu lieu devant la 27e haute cour criminelle d'Istanbul. Ils font tous les cinq partie des universitaires jugés pour diffusion de "propagande terroriste", pour avoir signé une pétition en faveur de la paix rédigée par Academics for Peace.
Ces audiences ne sont que trois des nombreuses autres audiences en cours contre des membres d'Academics for Peace. À ce jour, les premières audiences de 230 signataires de la pétition se sont achevées et 13 ont été condamnés à un an et trois mois de prison. Toutes les peines sont avec sursis, à l'exception de celle de Zübeyde Füsun Üstel. Les prochaines audiences sont prévues pour les prochains mois et les premières audiences de nombreux membres auront lieu prochainement.
Front Line Defenders condamne l'acharnement judiciaire continu contre les membres d'Academics for Peace en Turquie, qui semble uniquement lié à leur travail pacifique en faveur des droits des autres.
Le 4 avril 2018, la 3e audience de trois universitaires s'est achevée devant la 32e Haute cour criminelle d'Istanbul. Le 5 avril 2018, la seconde audience de deux universitaires s'est achevée devant la 36e Haute cour criminelle d'Istanbul. Tous les cinq font partie des 1128 universitaires jugés pour "diffusion de propagande terroriste", pour avoir signé une pétition rédigée par Academics for Peace.
Academics for Peace est une organisation fondée en novembre 2012 et qui regroupe plus de 2000 personnes qui soutiennent la paix dans le sud-est de la Turquie.
Le 23 février 2018, le procureur a appelé à ce que les universitaires soient accusés d'avoir produit et diffusé de la "propagande contre révolutionnaire", en vertu de la loi 7/2 contre le terrorisme.
Le 4 avril, lors de la 3e audience, la cour a condamné Veli Polat et Zübeyde Füsun Üstel à un an et trois mois de prison. Veli Polat a été condamnée avec sursis, contrairement à Zübeyde Füsun Üstel, car la cour considère qu'elle n'avait pas suffisamment exprimé de remords pour son crime. L'audience d'un troisième universitaire, Yasemin Gülsüm Acar, a récemment été reprogrammée au 12 avril 2018.
Le 5 avril, Melda Tunçay et Tevfik Hakan Ongan ont chacun été condamnés à des peines d'un an et trois mois avec sursis.
Le 23 septembre 2017, les signataires d'une pétition ont été accusés d'avoir produit et diffusé de la "propagande terroriste", en vertu de la loi 7/2 contre le terrorisme; l'acte d'accusation a été publié par le procureur du parquet d'Istanbul. À ce jour, sept des 1128 universitaires ont été condamnés. Bien que ces sept personnes aient été condamnées à un an et trois mois de prison, toutes les peines sont avec sursis, à l'exception de Zübeyde Füsun Üstel.
Front Line Defenders condamne l'acharnement judiciaire continu contre les membres d'Academics for Peace en Turquie, qui semble uniquement lié à leur travail pacifique en faveur des droits des autres.
Le 23 février 2018, la seconde audition des dix défenseur-ses des droits humains et universitaires, qui faisaient partie des 1128 universitaires jugés pour avoir signé une pétition d'Academics for Peace en faveur de la paix, s'est achevée devant la 32e haute cour criminelle d'Istanbul.
Academics for Peace est une organisation fondée en novembre 2012 qui rassemble plus de 2000 personnes qui soutiennent la paix dans le sud-est de la Turquie.
Le 23 février 2018, le procureur a requis une peine contre Academics for Peace en vertu de la loi turque contre le terrorisme 7/2. Les trois défenseur-ses des droits humains membres d'Academics for Peace, Ayda Rona Aylin Altınay Cingöz, Ezgi Pınar et İzzettin Önder, ont chacun été condamnés à un an et trois mois de prison avec sursis. Le sursis de la peine est de cinq ans d'obligation de bonne conduite.
Le 23 septembre 2017, les signataires de la pétition ont été accusés d'avoir produit et diffusé de la "propagande terroriste", en vertu de la loi 7/2 contre le terrorisme. Les poursuites ont été lancées séparément et les audiences ont commencé le 5 décembre 2017. Jusqu'à présent, les premières audiences sont terminées pour 128 membres d'Academics for Peace et la seconde audience pour 29 membres.
Pendant les audiences, les requêtes de temps supplémentaire pour préparer la défense ont été accordées. Les prochaines audiences auront lieu les 4, 6 et 9 avril 2018.
Le 5 décembre 2017, la première audience des 10 universitaires, qui font partie des 1128 universitaires jugés pour avoir signé une pétition en faveur de la paix mise en circulation par Academics for Peace, s'est tenue devant la 35e Haute cour criminelle.
Les signataires de la pétition sont accusés en vertu de la loi 7/2 contre le terrorisme. Lors de l'audience, la cour a rejeté les demandes de la défense afin qu'ils soient acquittés, ainsi que les autres demandes pour que les charges soient réduites en infraction, en vertu de l'article 301 du Code pénal turc (insulte contre la Turquie, la nation turque ou les institutions gouvernementales turques). Les demandes visant à avoir plus de temps pour préparer la défense ont été accordées et la prochaine audience doit avoir lieu le 12 avril 2018.
Academics for Peace est une organisation fondée en novembre 2012 qui rassemble plus de 2000 personnes qui soutiennent la paix dans le sud-est de la Turquie. Le 23 septembre 2017, les membres d'Academics for Peace qui ont signé une pétition appelée "nous ne prendrons pas part à ce crime", ont été accusés d'avoir produit et diffusé de la "propagande terroriste" dans l'acte d'accusation publié par le procureur en chef du parquet d'Istanbul. S'ils sont reconnus coupables de ces charges, les signataires risquent jusqu'à sept ans et demi de prison.
La cour a l'intention d'entendre les affaires de 148 signataires de la pétition avant le 17 mai 2018.
Le 23 septembre 2017, les membres d'Academics for Peace qui ont signé une pétition appelée "nous ne prendrons pas part à ce crime", ont été accusés d'avoir produit et diffusé de la "propagande terroriste" dans l'acte d'accusation publié par le procureur en chef du parquet d'Istanbul. La Haute cour criminelle d'Istanbul a accepté cet acte d'accusation. S'ils sont reconnus coupables de ces charges, les signataires risquent jusqu'à sept ans et demi de prison. Le nombre de signataires accusés n'est pas encore connu, car les plaintes ont été portées séparément.
Academics for Peace est une organisation fondée en novembre 2012 qui rassemble plus de 2000 personnes qui soutiennent la paix dans le sud-est de la Turquie.
Selon l'acte d'accusation "Il s'avère que le principal objectif de la pétition est d'obtenir le soutien du public pour stopper les opérations militaires menées afin de garantir la paix et la sécurité des citoyens, et afin de "nettoyer" les zones où l'organisation terroriste PKK/KCK a établi des éléments de contrôle gouvernemental. Le Parquet a ouvert une enquête [contre les signataires de la pétition] pour "propagande en faveur d'une organisation terroriste". Dans l'acte d'accusation, le procureur a également affirmé que ceux qui ont préparé la déclaration avaient délibérément changé certaines expressions entre les versions turque et anglaise afin de gagner plus de soutien de la part des anglophones.
La pétition en question condamne les actions violentes du gouvernement dans le sud-est de la Turquie, qui ont conduit à de nombreuses et graves violations des droits humains. Elle a été publiée le 11 janvier 2016 par Academics for Peace et signée par plus de 2000 universitaires, en Turquie et hors du pays. Les signataires appelaient à la levée du couvre-feu imposé dans la région, à l'accès des observateurs internationaux à la zone, et à l'ouverture de négociations pour "créer un plan de route qui conduirait à une paix durable et comprendrait les demandes du mouvement politique kurde".
La première audience aura lieu le 5 décembre 2017.
Le 1er septembre 2016, le gouvernement turc a adopté trois nouveaux décrets d'État d'urgence, qui vont faciliter le renvoi de plus de 40 000 fonctionnaires accusés de liens avec Fethullah Gulen. Le gouvernement turc accuse les partisans de Fethullah Gulen d'avoir fomenté la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016.
Parmi les 2346 universitaires qui ont été renvoyés, il y avait 44 membres du mouvement Academics for Peace, dont le professeur Dr Ümit Biçer, membre du conseil d'administration de la Fondation des droits humains de Turquie et membre de la faculté de médecine légale à l'université Kocaeli.
La situation des droits humains en Turquie se détériore rapidement; le gouvernement a lancé une importe vague de répression contre les défenseur-ses des droits humains et les organisations de la société civile, suite à la tentative ratée de l'armée de renverser le président Erdoğan. La répression contre les voix qui critiquent le gouvernement et ses politiques s'est intensifiée avec le décret de l'état d'urgence le 20 juillet 2016. Front Line Defenders est notamment préoccupée par les graves restriction de la liberté d'expression et de rassemblement adoptées dans le pays, car elles peuvent avoir un fort impact négatif sur le travail légitime et pacifique des défenseur-ses des droits humains dans le pays.
Le 22 avril 2016, un tribunal d'Istanbul a libéré sous caution quatre universitaires et défenseur-ses des droits humains turcs qui étaient détenus depuis plus d'un mois.
Mme Esra Mungan Gürsoy, Mme Meral Camcı, M. Kıvanç Ersoy et M. Muzaffer Kaya avaient été arrêtés le 15 mars 2016 pour propagande terroriste. Ils avaient été placés en détention après avoir signé la "pétition pour la paix", une déclaration publique appelant le gouvernement turc à cesser les opérations de sécurité violentes dans la région du sud-est du pays à majorité kurde.
Le procureur a indiqué que l'enquête initiale a été suspendue, mais il en a ouvert une seconde pour "insulte envers l'identité turque". La prochaine audience a été fixée au 26 septembre 2016. La cour n'a pas abandonné les charges contre les défenseur-ses des droits humains, qui risquent jusqu'à sept ans et demi de prison s'ils sont reconnus coupables.
Front Line Defenders salue la libération de Mme Esra Mungan Gürsoy, MmeMeral Camcı, M.Kıvanç Ersoy et M. Muzaffer Kaya, mais reste préoccupée par les poursuites judiciaires dont ils font l'objet et appelle les autorités turques à abandonner toutes les charges portées contre eux.
Le 15 mars 2016, les universitaires Mme Esra Mungan de l'université de Boğaziçi, M. Kıvanç Ersoy des beaux-arts de l'université Mimar Sinan, et M. Muzaffer Kaya, anciennement de l'université de Nişantaşı, ont été arrêtés pour terrorisme et placés en étentionle temps de l'enquête, pour avoir signé la Pétition pour la paix, une pétition appelant à la fin des actions violentes menées par le gouvernement turc dans le sud-est du pays. Esra Mungan a depuis été placée à l'isolement dans une cellule plus petite, tandis que Kıvanç Ersoy et Muzaffer Kaya ont été transférés dans un autre centre où ils ont été maltraités et également placés à l'isolement.
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Esra Mungan, Kıvanç Ersoy et Muzaffer Kaya sont membres d'Academics for Peace, un groupe qui rassemble plus de 2000 personnes qui soutiennent la paix dans le sud-est de la Turquie. Ils font partie des 1128 signataires d'une pétition remise en janvier 2016 qui appelle à la fin des violences dans la région.
Le 24 mars 2016, Esra Munga a été transférée dans une cellule plus petite dans la prison de Bakirkoy, où les conditions d'hygiène sont déplorables. Elle est placée à l'isolement depuis son arrestation. Le même jour, Muzaffer Kaya et Kıvanç Ersoy ont été transférés dans la prison de Silivri, où selon certaines sources, ils ont été fouillés alors qu'ils étaient nus, puis ont été contraints de rester dévêtus pendant 20 minutes avant d'être placés à l'isolement. Leurs livres ont été confisqués. Leurs collègues universitaires ont commencé une veillée devant les prisons de Barkikoy et de Silivri.
Le 14 mars 2016, les trois universitaires ont été traduits devant un procureur, qui les a arrêtés le temps de l'enquête pour avoir "fait de la propagande pour une organisation terroriste". L'enquête a été ouverte suite à une déclaration faite par les trois universitaires lors d'une conférence de presse au Syndicat des travailleurs de l'éducation et de la science à Istanbul le 10 mars 2016. Pendant la conférence de presse, les trois personnes ont fait part de leur intention de poursuivre leur travail en dépit de la répression et de la "guerre verbale et juridique" qui a été lancée contre les universitaires depuis la diffusion de la pétition de janvier appelant à la paix dans la région Kurde.
Le 21 janvier 2016, 27 universitaires ont été placés en détention et accusés de répandre la propagande terroriste, avant d'être remis en liberté. Le 14 janvier 2016, le parquet turc a ouvert une enquête contre les universitaires sur de possibles accusations d'insulte envers l'État et propagande terroriste. Plusieurs signataires de la pétition pour la paix ont été renvoyés de leur emploi, suspendus, ciblés par une enquête administrative et criminelle, et victimes de campagnes de diffamation et de menaces physiques. Le 12 janvier 2016, lors d'une conférence des Ambassadeurs, le président Erdogan s'en est pris aux signataires de la pétition en déclarant: "certaines personnes qui se font appeler universitaires diffament la Turquie parce qu'elle protège sa terre, et menacent la population dans la région". Le Conseil turc d'éducation supérieure (YÖK), un organisme de régulation des universités turques, a publié un communiqué à propos de la pétition: "Cette déclaration, qui soutient le terrorisme ne peut être associée à la liberté académique. (...) Nous ferons tout le nécessaire à propos de cette déclaration, dans la cadre de la loi".
Le 11 janvier 2016, la pétition pour la paix a été diffusée; elle condamne les actions violentes du gouvernement dans le sud-est de la Turquie, qui ont provoqué de nombreuses violations des droits humains. Les signataires appelaient à la levée du couvre-feu imposé dans la région, l'accès des observateurs internationaux à la zone, et l'ouverture de négociations pour "créer un plan de route qui conduirait à une paix durable et comprendrait les demandes du mouvement politique kurde".
Front Line Defenders exhorte les autorités turques à:
1. Libérer immédiatement et sans condition Esra Mungan, Kıvanç Ersoy et Muzaffer Kaya et clore l'enquête dont ils font l'objet, car il semble qu'ils soient pris pour cible uniquement à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
2. Cesser immédiatement toute forme de persécution, de harcèlement et d'actes d'intimidation contre les signataires de la pétition pour la paix et les universitaires en Turquie.
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Turquie puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.