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Détention d'Abdellahi Matalla Saleck

Statut: 
Libéré
À propos de la situation

Le 12 juillet 2018, les défenseurs des droits humains Abdellahi Matalla Saleck et Moussa Biram ont été libérés de prison. Ils ont purgé deux ans sur une peine de trois ans pour "incitation à participer à un rassemblement non armé dans le but de troubler l'ordre public", en lien avec une émeute à laquelle ils n'ont pas participé.

À propos d'Abdellahi Matall Saleck

Abdellahi Matalla Saleck est leader de la branche de l'Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste – IRA à Sebkha, un quartier situé dans la banlieu de Nouakchott. L'IRA est une organisation mauritanienne qui œuvre pour l'abolition de l'esclavage dans le pays et qui aide les victimes de l'esclavage à reconstruire leurs vies.

20 Juillet 2018
Libération des défenseurs des droits humains Abdellahi Matalla Saleck et Moussa Biram

Le 12 juillet 2018, les défenseurs des droits humains Abdellahi Matalla Saleck et Moussa Biram ont été libérés de prison. Ils ont purgé deux ans sur une peine de trois ans pour "incitation à participer à un rassemblement non armé dans le but de troubler l'ordre public", en lien avec une émeute à laquelle ils n'ont pas participé. Ils étaient détenus dans un centre de détention en banlieue de Bir Moghrein, à environ 1200 kilomètres de Nouakchott, loin de leurs familles.

Front Line Defenders salue la libération d'Abdellahi Matalla Saleck et de Moussa Biram mais regrette qu'ils aient été emprisonnés à cause de leurs actions pacifiques en faveur des droits humains.

20 Mars 2017
Maintien en détention de deux membres de l'IRA-Mauritanie dans une prison isolée

Les défenseurs des droits humains Abdellahi Matalla Saleck et Moussa Bilal Biram sont toujours détenus dans un endroit isolé en Mauritanie, quatre mois après leur transfert hors d'une prison de Zouérat. Depuis, ils sont détenus à 1200 km de leur maison et il est donc difficile de voir leur avocats, collègues, et famille depuis ce transfert. Les deux défenseurs des droits humains ont été transférés avec leur collègue Abdallahi Abou Diop le 19 décembre 2016 à Bir Moghrein, à la frontière du Sahara Occidental. Abdallahi Abou Diop a été libéré le 12 janvier 2017.

Avant leur arrestation, Abdellahi Matalla Saleck et Moussa Bilal Biram étaient membres actifs de l'IRA-Mauritanie. L'IRA-Mauritanie œuvre pour l'éradication de l'esclavage en Mauritanie, car de nombreux descendants d'esclaves sont toujours privés de leurs droits humains fondamentaux, et ce bien que l'esclavage ait officiellement été aboli en 1981. Entre le 29 juin et le 9 juillet 2016, treize membres de l'IRA-Mauritanie ont été arrêtés à Nouakchott et conduits dans différents centres de détention sans être informés des raisons de leur arrestation. Les forces de sécurité ont ensuite affirmé que leur arrestation était due à leur participation et à l'organisation d'une manifestation contre la destruction d'un bidonville en périphérie de Nouakchott. Aucun membre de l'IRA-Mauritanie n'a participé à cette manifestation.

Les défenseurs ont officiellement été accusés le 18 août 2016, et leurs avocats ont fait appel le 22 août.  Le 28 septembre 2016, les 13 membres ont été transférés dans un centre de détention à Zouérat, jusqu'à leur appel qui a eu lieu le 18 novembre 2016. Zouérat est situé à environ 700 km de leur domicile à Nouakchott. Abdellahi Matalla Saleck, Moussa Bilal Biram et Abdallahi Abou Diop ont signalé des actes de torture et des mauvais traitements pendant leur détention à Zouérat. Les peines des 13 défenseurs ont été réduites; celles de Moussa Bilal Biram et Abdellahi Matalla Saleck ont été réduites à trois ans dont un an de prison avec sursis pour avoir incité à participer à un rassemblement non-armé dans le but de troubler l'ordre public. Le 19 décembre 2017, Moussa Bilal Biram, Abdellahi Matalla Saleck et Abdallahi Abou Diop ont été transférés dans un centre de détention hors de Bir Moghrein, à environ 1200 km de Nouakchott. Aucune raison n'a été donnée aux défenseurs ni à leurs avocats pour justifier ce transfert. 

Il semble que le gouvernement mauritanien réserve ce centre de détention hors de Bir Moghrein aux prisonniers ayant commis des crimes graves. En outre, IRA-Mauritanie a été informée que des prisonniers sont morts dans le centre de détention de Bir Moghrein à cause des mauvaises conditions de détention. Dans cette prison isolée, Moussa Bilal Biram et Abdellahi Matalla Saleck ne seraient autorisés à passer que de courts appels à leur famille et à leurs collègues, et toutes les communications sont étroitement surveillées par des gardes. En raison de la distance physique et du fait qu'il n'y ait pas de route sûre et sécurisée entre Nouakchott et Bir Moghrein, les collègues et les familles des deux défenseurs ne peuvent leur rendre visite.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par le fardeau injuste imposé aux familles et aux collègues de Moussa Bilal Biram et Abdellahi Matalla Saleck, étant donné qu'ils sont détenus à 1200 km de Nouakchott; Front Line Defenders appelle les autorités mauritaniennes à rapprocher les défenseurs de leur domicile, en vertu de la règle 59 des Nations Unies relative au traitement des détenus (Règles Nelson Mandela): Les détenus doivent être placés, dans la mesure du possible, dans des prisons situées près de leur domicile ou de leur lieu de réinsertion sociale. Front Line Defenders exhorte les autorités mauritaniennes à assurer que le traitement de Moussa Bilal Biram et Abdellahi Matalla Saleck pendant leur détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la Protection de Toute Personne contre Toute Forme de détention ou Emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988.

30 Novembre 2016
Verdict rendu dans l'appel des condamnations de 13 membres d'IRA-Mauritanie

Le 18 novembre 2016, la cour d'appel de Zouérat a examiné l'appel de 13 membres de l'IRA-Mauritanie. Après l'audience, 10 membres ont été reconduits à Nouakchott et ensuite relâchés, tandis que trois ont été maintenus en détention à Zouérat.

La cour d'appel a réduit les peines des 13 membres d'IRA-Mauritanie; elle a acquitté et libéré trois des 13 membres. Messieurs Jemal Ould Samba, Ousmane Lo, et Ousmane Anne ont été acquittés, car la cour n'a pas trouvé les preuves suffisantes pour confirmer leur peine.

Concernant messieurs Hamady Lehbouss, Amadou Tidjane Diop, Ahmed Hamdy Hamar Vall, Balla Touré, Kattry Ould M’Barek, Ahmed Mohamed Jaroullah, et Mohamed Daty, la cour d'appel a confirmé leur peine pour avoir contribué à une organisation non reconnue. Leurs peines ont été réduites, passant de un an à huit mois de prison avec sursis. Il a été décidé que ces sept défenseurs ont déjà purgé leurs peines et ainsi ils ont été libérés.

Parmi les trois membres de l'IRA-Mauritanie qui sont toujours détenus à Zouérat il y a Abdallahi Abou Diop, dont la peine est passée de un an à six mois avec sursis pour avoir incité à former un rassemblement non armé. La cour d'appel a réduit les peines de Moussa Biram et Abdellahi Matalla Saleck de trois ans de prison à un an avec sursis pour avoir incité à former un rassemblement non armé dans le but de menacer l'ordre public.

Les avocats d'IRA-Mauritanie ont déclaré qu'ils allaient faire appel de la décision devant la cour suprême de Mauritanie.

28 Septembre 2016
Treize membres de l’IRA-Mauritanie transférés au centre de détention de Zouérat

Le 28 septembre 2016, treize défenseurs des droits humains de l’organisation Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste Mauritanie – IRA ont été transférés de la prison Dar-Naim à Nouakchott au centre de détention de Zouérat, qui se trouve à plus de 700 kilometres loin de leurs familles et de leurs avocats. Sachant que l’appel de leur condamnation est toujours en attente, il existe des inquiétudes que ce transfert pourrait avoir un impact sur leur accès à leur représentation légale et par conséquence une atteinte à leur droit de la défense.

L’IRA-Mauritanie travaille pour l’éradication de l’esclavage en Mauritanie, sachant que plusieurs descendants d’anciens esclaves sont toujours privés de leurs droits humains, même si l’esclavage a été aboli en 1981. L’IRA-Mauritanie était le lauréat récent de deux prix internationaux pour leur travail, le Human Rights Tulip Award 2015 et le James Lawson Award 2016 du Centre International du Conflit Nonviolent. Le Président de l’IRA-Mauritanie, Mr Biram Dah Abeid, a reçu le Prix de Front Line Defenders 2013, le Prix de l’Organisation des Nations Unies (l’ONU) pour les droits humains 2013, et il est un Héro de U.S. Department of State Trafficking in Persons Report 2016.

Entre le 29 juin 2016 et le 4 juillet 2016, treize membres de l’IRA-Mauritanie, comprenant Mr Abdellahi Matalla Saleck, Mr Amadou Tidjane Diop, et Mr Hamady Lehbouss ont été arrêtés à Nouakchott et transférés vers différents centres de détention sans leur avoir fourni de raisonpour leur arrestation. Les treize défenseurs des droits humains ont été amenés dans des lieux inconnus où il est rapporté qu’ils ont été soumis à des abus physiques par la police pendant plusieurs jours avant d’être transféré à la prison Dar-Naim. Ces arrestations sont survenues après que des émeutes ont eu lieu autour de Nouakchott le 29 juin 2016, organisées par des peuples Hratines habitant dans des bidonvilles que les autorités ont prévu de détruire pour un projet de développement. Malgré le fait qu’aucun membre de l’IRA-Mauritanie n'ait participé à ces émeutes, les autorités les ont pourtant arrêtés et les ont condamnés pour plusieurs chefs d’accusations, y compris des peines d'emprisonnement de 3 à 15 ans.

Le 22 août 2016, l’équipe chargée de la représentation légale des treize défenseurs a interjeté un appel de leur condamnation, qui demeure cependant pendante. Alors que la date de l’appel n’a pas encore été fixée, le procès se passera à Nouakchott, pendant que les treize défenseurs sont relocalisés à Zouérat. plus que 700 kilometres de la cour d’appel. Il est rapporté que les treize défenseurs seront bientôt transférés à un nouveau centre de détention à Bir Moghrein, environ 1200 kilomètres de Nouakchott. La distance entre leur nouveau centre de détention et Nouakchott impactera leur accès à leur réprésentation légale et par conséquent leur droit à la défense.

Le harcèlement judiciare contre les membres de l'IRA-Mauritanie fait partie la campagne de harcèlement et d'intimidation visant les défenseurs des droits humains en Mauritanie. Le Président de l’IRA-Mauritanie, Mr Biram Dah Abeid, et le Vice-Président, Mr Brahim Bilal Ramdhane, ont été arrêtés sur des chefs d’accusations «d'assemblement illégal et de révolte, d'incitation à la révolte, et du refus de respecter les ordres des autorités administratives». Après 18 mois d’emprisonnement, ils ont été libéré le 17 mai 2016 après une décision de la Cour Suprême.

Front Line Defenders est préoccupée par le transfert des treize défenseurs à Zouérat sachant qu’ils sont éloignés de leurs familles, leur réprésentation légale, et leurs médécins. En tenant compte de l’harcèlement prolongé des membres de l’IRA-Mauritanie, Front Line Defenders croit que cette décision serait peut-être motivée par leurs activités légitimes dans la défense des droits humains.

Front Line Defenders demande instamment aux autorités Mauritaniennes de:

1. Assurer la libération immédiate et sans condition des treize défenseurs et annuler la condamnation contre eux;

2. Prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l’intégrité physique et psychologique des treize défenseurs;

3. Veiller à ce que tous les défenseurs des droits humains en Mauritanie, exerçant leurs activités légitimes de défense des droits humains, soient en mesure d'opérer sans restrictions ni représailles, y compris le harcèlement judiciaire.

1 Juillet 2016
Deux défenseurs des droits humains, leaders de l’organisation IRA, arrêtés et détenus dans un lieu inconnu

Le 30 juin 2016, la police Mauritanienne a arrêté deux défenseurs des droits humains M. Amadou Tidjane Diop et M. Abdellahi Matalla Saleck et les ont conduit dans deux lieux de détention différents. Amadou Tidjane Diop est actuellement détenu à un commissariat de police dans un quartier du capital, Nouakchott. Abdellahi Matalla Saleck est détenu au secret sans que sa famille soit informée de son lieu de détention .

Télécharger l'appel urgent

Le matin du 30 juin 2016, aux alentours de 9 heures, six éléments de la police Mauritanienne, vêtus en civil, ont fait irruption dans le domicile d’Amadou Tidjane Diop et ont procédé à fouiller dans sa maison et à l’arrêter pour des raisons non-encore élucidées. Il est rapporté que les policiers se seraient  introduits dans la maison du défenseur des droits humains sans mandat et, au début, n’ont pas daigné expliciter le lieu où ils allaient le détenir. Abdellahi Matalla Saleck a été arrêté le même jour. Des informations non encore confirmées indiquent que ces deux arrestations auraient un lien avec une manifestation de jeunes, la veille, qui a culminé à un affrontement entre les jeunes manifestants et les policiers qui essayaient de les disperser. Cependant, ni Amadou Tidjane Diop, ni Abdellahi Matalla Saleck ne participaient dans l’organisation de la manifestation, et les deux défenseurs des droits humains n’y étaient pas présents non plus.

Il est rapporté qu’Amadou Tidjane Diop souffre de problèmes cardiaques chroniques. Le défenseur des droits humains se rend fréquemment à son cardiologue pour des traitements médicaux concernant sa condition cardiaque, et il a besoin de suivre un régime strict de médicaments. 

Les militants anti-esclavagistes en Mauritanie font l’objet de harcèlement et intimidation à plusieurs reprises de la part des autoritités. A peine un mois de cela, M. Biram Dah Abeid et M. Brahim Bilal, respectivement président et premier vice-président d’Ira-Mauritanie, ont été remis en liberté après plus d’une année et demi de détention. Ils avaient été arrêtés et traduits en justice après avoir pris part à une campagne pacifique visant à sensibiliser la population au sujet des droits à la terre des descendants d’esclaves. En outre, il est rapporté que d’autres membre de l’IRA-Mauritanie étaient ciblés dans une vague des arrestations du 30 juin au 1 juillet.

Front Line Defenders est préoccupée par l’arrestation d‘Amadou Tidjane Diop et Abdellahi Matalla Saleck et les autres membres de l’IRA-Mauritanie. Sachant que les membres de l’IRA-Mauritanie ont été harcelés à plusieurs reprises, Front Line Defenders croit que leur arrestation aurait pu été motivée par leurs activités légitimes pour la défense des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités Mauritaniennes à :

1. Assurer la libération immédiate et sans condition d’Amadou Tidjane Diop et Abdellahi Matalla Saleck;

2. Prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l’intégrité physique et psychologique d’Amadou Tidjane Diop et Abdellahi Matalla Saleck;

3. Veiller à ce que tous les défenseurs des droits humains en Mauritanie, exerçant leurs activités légitimes de défense des droits humains, soient en mesure d'opérer sans restrictions ni représailles, y compris le harcèlement judiciaire.