Biram Dah Abeid agressé avec du gaz lacrymogène pendant une manifestation
Le 3 août 2017, Biram Dah Abeid a été victime d'un tir de gaz lacrymogène alors qu'il participait à une manifestation et il a perdu connaissance. Un membre de la garde nationale aurait volontairement visé le défenseur. Après cet incident, Biram Dah Abeid a été conduit à l'hôpital. La manifestation était organisée pour encourager la population à boycotter le référendum. Les manifestations se déroulent depuis le 21 juillet 2017. Le référendum constitutionnel sur ces amendements est fixé au 5 août 2017.
Biram Dah Abeid est un défenseur des droits humains mauritanien; il est président de l'ONG de lutte contre l'esclavage Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA). Les autorités le ciblent à cause de son travail et de ses critiques à l'égard du manque d'effort de la part du gouvernement pour mettre fin à l'esclavage et au trafic. En 2013, Biram Dah Abeid a reçu le Prix Front Line Defenders pour les défenseur-ses des droits humains en danger.
Le défenseur est un descendant d'esclave et a travaillé toute sa vie pour changer la culture de l'impunité à propos de l'esclavage en Mauritanie. Bien que l'esclavage ait officiellement été aboli en 1981, la pratique existe toujours dans les faits. Selon Biram Dah Abeid, les descendants d'anciens esclaves sont victimes de traitement inéquitable et de mauvaises conditions de travail, qui les privent de leurs droits humains fondamentaux. L'IRA a été fondée en réponse à l'impunité, dans le but d'éradiquer la pratique de l'esclavage.
Le 3 août 2017, Biram Dah Abeid a été victime d'un tir de gaz lacrymogène alors qu'il participait à une manifestation et il a perdu connaissance. Un membre de la garde nationale aurait volontairement visé le défenseur. Après cet incident, Biram Dah Abeid a été conduit à l'hôpital. La manifestation était organisée pour encourager la population à boycotter le référendum. Les manifestations se déroulent depuis le 21 juillet 2017. Le référendum constitutionnel sur ces amendements est fixé au 5 août 2017.
La porte-parole du Haut Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU, Ravina Shamdasani, a fait part de ses préoccupations concernant "l'apparente élimination des voix dissidentes et l'usage excessif de la force par les autorités contre les leaders des manifestations". La porte-parole du HCDH a également exhorté le gouvernement mauritanien à "garantir que la réponse aux manifestations respecte ses obligations en vertu du droit international, et à assurer que le droit de se réunir pacifiquement, et le droit à la liberté d'opinion et d'expression soient pleinement respectés".
Ce n'est pas la première fois que Front Line Defenders signale les actes des autorités mauritaniennes visant directement Biram Dah Abeid. En juillet 2017, le passeport de Biram Dah Abeid avait été saisi par les autorités, qui avaient aussi arbitrairement refusé de délivrer un passeport à ses enfants. Le 17 mai 2016, la Cour suprême de Mauritanie a ordonné la libération de Biram Dah Abeid et de son collègue Brahim Bilal Ramdhane. Les défenseurs avaient été arrêtés le 11 novembre 2014 et condamnés à deux ans de prison pour "rassemblement illégal et rébellion", pour avoir "encouragé la rébellion" et pour avoir "refusé d'obéir aux ordres des autorités administratives".
Front Line Defenders est préoccupée par les actes contre Biram Dah Abeid, qui semblent directement liés à son travail légitime et pacifique visant à éradiquer l'esclavage en Mauritanie.