Tentative d'assassinat contre le défenseur des droits humains Rana Tanveer suite à des menaces de mort
Le 9 juin 2017, le défenseur des droits humains Rana Tanveer circulait à moto pour se rendre à un rendez-vous avec des membres de sa famille à Lahore, lorsqu'une voiture l'a délibérément percuté par derrière. Il souffre d'une fracture à la jambe et il a été immédiatement conduit à l'hôpital où il a été opéré. Il est sorti de l'hôpital le 13 juin 2017 et il a pu rentrer chez lui. Rana Tanveer et sa famille venaient tout juste de déménager vers un refuge après que des menaces de mort ont été peintes sur sa porte à Lahore le 30 mai 2017.
Rana Tanveer est défenseur des droits humains et journaliste pour l'Express Tribune à Lahore, dans le Punjab. Ce journal en langue anglaise a été pris pour cible à plusieurs reprises à cause de ses reportages sur les problèmes auxquels les minorités religieuses sont confrontées au Pakistan. En tant que principal reporter du journal, Rana Tanveer parle très souvent des violences et des persécutions contre les minorités, en particulier contre la minorité Ahmadi, souvent prise pour cible par les groupes religieux sans que cela ne fasse réagir les autorités, et parfois avec l'assentiment de l'État.
Le 9 juin 2017, le défenseur des droits humains Rana Tanveer circulait à moto pour se rendre à un rendez-vous avec des membres de sa famille à Lahore, lorsqu'une voiture l'a délibérément percuté par derrière. Il souffre d'une fracture à la jambe et il a été immédiatement conduit à l'hôpital où il a été opéré. Il est sorti de l'hôpital le 13 juin 2017 et il a pu rentrer chez lui. Rana Tanveer et sa famille venaient tout juste de déménager vers un refuge après que des menaces de mort ont été peintes sur sa porte à Lahore le 30 mai 2017.
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Le 9 juin 2017, Rana Tanveer a été blessé lors d'un incident avec délit de fuite, alors qu'il était à moto pour aller rencontrer des membres de sa famille à Lahore. Il souffre d'une fracture à la jambe et a dû être opéré. Le 10 juin 2017, une plainte (First Information Report -FIR), le premier document dans une affaire criminelle, a été déposée contre les menaces de mort proférées contre Rana Tanveer et le délit de fuite. Le défenseur est sorti de l'hôpital et a pu rentrer chez lui le 13 juin.
Le 30 mai 2017, Rana Tanveer a découvert que la maison qu'il louait dans le quartier de Garhi Shahu town, à Lahore, avait été vandalisée avec des menaces peintes sur sa porte; on pouvait lire "Le supporter de Qadiani, Rana Tanveer est un non-croyant qui mérite d'être tué". "Qadiani" est un terme désobligeant pour désigner les Musulmans Ahmadis. Son propriétaire a alors demandé à Rana Tanveer et à sa famille de partir, et ils ont donc déménagé dans un refuge. Le lendemain, un inconnu à moto a été vu en train de rôder dans la rue où Rana vivait, et il a accéléré lorsque l'ancien propriétaire du défenseur est allé à sa rencontre. La police de Lahore a d'abord refusé d'enregistrer le FIR, affirmant que cela ne ferait qu'aggraver le danger pour Rana Tanveer et que l'homme à moto n'était probablement pas un suspect.
Le propriétaire de Rana Tanveer a reçu des appels provenant de numéros inconnus, lors desquels on lui posait des questions à propos de l'endroit où se trouvent le défenseur et sa famille et déclarant qu'il est un "ennemi de l'Islam". En 2013, Rana Tanveer avait aussi reçu une lettre de menaces à son bureau qui le taxait d'apostat et l'accusant de favoriser les Ahmadis et les Chrétiens. Elle déclarait que Rana Tanveer devrait demander le pardon à Dieu et que s'il continue ses actions, il serait tué.
Le bilan du Pakistan en matière d'impunité conforte les acteurs hostiles et engendre un climat de plus en plus violent pour les défenseur-ses des droits humains, qui font face à des risques élevés, notamment des risques d'assassinat, de détention arbitraire, d'enlèvement, de surveillance, de menaces et d'acharnement judiciaire. Les défenseur-ses des droits humains qui travaillent sur les questions relatives aux droits des minorités sont pris pour cible par des groupes religieux et des agences des forces de l'ordre, et le Pakistan reste l'un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes.
Front Line Defenders condamne fermement la tentative d'assassinat contre Rana Tanveer, car cela semble uniquement motivé par son travail légitime et pacifique en faveur des droits des minorités religieuses au Pakistan.
Front Line Defenders exhorte les autorités pakistanaises à :
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces de mort et la tentative d'assassinat contre Rana Tanveer, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Rana Tanveer et sa famille;
3. Enquêter sur les menaces et toutes autres formes d'intimidation contre les défenseur-ses des droits humains et les journalistes, et adopter des mesures immédiates pour garantir leur protection;
4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Pakistan puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.