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Actes de harcèlement contre les défenseuses des droits humains Rubí Cortés Salazar

Statut: 
Harcelée
À propos de la situation

Dans la nuit du 14 juillet 2016, un inconnu a pris des photos des défenseuses des droits humains Adriana Linares Arroyo et Rubí Cortés Salazar alors qu'elles entraient dans leur voiture. Les défenseuses ont ensuite été suivies par un autre véhicule pendant leur trajet entre Oaxaca et Tlaxiaco.

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À propos de Rubí Cortés Salazar

Protest in Oaxaca, June 2016Rubí Cortés Salazar est une défenseuse des droits humains mixtèque, membre de l'Alianza Multicultural de Mujeres Originarias y Radicadas en Tlaxiaco - AMMOR (Alliance multiculturelle des femmes de Tlaxiaco).

19 Juillet 2016
Actes de harcèlement contre les défenseuses des droits humains Adriana Linares Arroyo et Rubí Cortés Salazar

Dans la nuit du 14 juillet 2016, un inconnu a pris des photos des défenseuses des droits humains Adriana Linares Arroyo et Rubí Cortés Salazar alors qu'elles entraient dans leur voiture. Les défenseuses ont ensuite été suivies par un autre véhicule pendant leur trajet entre Oaxaca et Tlaxiaco.

Download the Urgent Appeal (PDF)

Rubí Cortés Salazar est une défenseuse des droits humains mixtèque, membre de l'Alianza Multicultural de Mujeres Originarias y Radicadas en Tlaxiaco - AMMOR (Alliance multiculturelle des femmes de Tlaxiaco). Elle préside le Comité pour la défense de l'éducation publique, et elle joue un rôle important dans la mobilisation des parents pour plaider en faveur du droit à l'éducation de leurs enfants. Adriana Linares Arroyo est une défenseuse des droits humains du peuple autochtone Mixtèque; elle est coordinatrice générale de Coordinadora Estatal de madres, padres de familia y tutores en defensa de la educación laica y gratuita (Coordination étatique des mères, pères de familles et tuteurs pour la défense de l'éducation laïque et gratuite).

Le 14 juillet 2016 vers 20h30, Adriana Linares Arroyo et Rubí Cortés Salazar étaient en train de monter dans leur voiture devant l'Hotel del Magisterio Oaxaqueño (hôtel des enseignants oaxaqueños) lorsqu'un individu en civil a commencé à prendre des photos d'elles et de la plaque d'immatriculation de leur voiture. Les deux défenseuses étaient accompagnées par trois autres enseignants de la région Mixtèque. Alors qu'elles commençaient à conduire en direction de Tlaxiaco, les défenseuses ont remarqué qu'un véhicule bleu foncé les suivait. La voiture a continué à les suivre jusqu'à Viguera, où les passagers ont décidé de rentrer en ville pour des raisons de sécurité et ont pu perdre le véhicule bleu foncé.

Cet acte de harcèlement contre les deux défenseuses est le dernier d'une série d'incidents visant à les intimider. Depuis plusieurs mois, Adriana Linares Arroyo et Rubí Cortés Salazar sont prises pour cible par des appels téléphoniques, la diffamation, la criminalisation, la surveillance et des actes d'intimidation de la part de personnes qui semblent appartenir à la police et à l'armée. Le 22 juin 2016, les deux défenseuses ont participé à une réunion avec le secrétaire d'État Miguel Ángel Osorio Chong. En raison du nombre de menaces et d'actes d'intimidation à leur encontre, le 17 juin, les défenseuses ont demandé des mesures de protection qui ont été refusées en premier lieu mais acceptées lors de leur seconde requête.

D'autres défenseuses des droits humains qui soutiennent le mouvement social des enseignants de Oaxaca ont également été intimidées, comme Soledad Ramos Mendoza, qui défend les droits des populations autochtones. La défenseuse est coordinatrice de Mères et Pères de Oaxaca; elle joue un rôle important pour mobiliser et informer la société civile à propos des réformes du secteur éducatif. Le 14 juin 2016, la défenseuse a été suivie par trois véhicules de la police municipale. Le 13 juin 2016, vers 22h, avant d'entrer dans sa voiture, Soledad Ramos Mendoza a remarqué qu'un inconnu se tenait debout à proximité dans le parking. Lorsqu'elle est montée dans sa voiture, l'homme a passé un appel puis quand elle s'est éloignée, il a commencé à la suivre avec sa propre voiture. La défenseur a fait plusieurs détours jusqu'à ce qu'elle parvienne à le semer.

Chaque année depuis 2013, une répression a lieu à Oaxaca vers les mois de mai et juin contre l'adoption d'une réforme de l'éducation publique par le parlement fédéral, sans consultation des enseignants. Le 19 mai 2016, le secrétaire de l'éducation publique, Aurelio Nuño Mayer, a annoncé que 3119 enseignants seraient renvoyés pour avoir participé aux manifestations, la plupart dans les États de Oaxaca, Guerrero et Michoacán.

Le 19 juin 2016, une opération de police contre les manifestants à Nochixtlán, Telixtlahuaca, Huitzo, Viguera et Hacienda Blanca a fait au moins 8 morts et 120 blessés. À ce jour, 75 leaders du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Educación - SNTE (syndicat national des travailleurs de l'éducation) à Oaxaca sont emprisonnés en raison d'acharnement judiciaire. Parmi eux se trouvent le défenseur des droits humains autochtone Damián Gallardo Martínez, dont la détention a été jugée arbitraire et illégale en novembre 2014 par le Groupe de travail de l'ONU sur les détentions arbitraires (UNWGAD). Malgré l'appel de l'UNGWAD et une invitation des organisations de la société civile à infirmer son inculpation et à le libérer immédiatement, Damián Gallardo Martínez est toujours emprisonné et a subi de la torture des traitements inhumains, cruels et dégradants en représailles à son travail légitime en faveur des droits humains.

Front Line Defenders condamne les actes d'intimidation contre Adriana Marcelina Linares Arroyo, Rubí Jazmín Cortés Salazar et Soledad Ramos Mendoza ainsi que la répression du mouvement social des enseignants de Oaxaca.

Front Line Defenders exhorte les autorités mexicaines à:

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les actes d'intimidation perpétrés contre Adriana Linares Arroyo, Rubí Cortés Salazar et Soledad Ramos Mendoza, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Adriana Linares Arroyo, Rubí Cortés Salazar et Soledad Ramos Mendoza;

3. Cesser immédiatement de cibler les défenseur-ses des droits humains associés à la section 22 du SNTE et garantir qu'en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Mexique puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.