Antécédents de l'affaire: Nilce de Souza Magalhães
Le 21 juin 2016, le corps de la défenseuse des droits humains Mme Nilce de Souza Magalhães a été retrouvé près du barrage d'Usina Hidrelétrica (UHE) à Jirau, Porto Velho. Au début de l'année, le 15 janvier 2016, Edione Pessoa da Silva avait été arrêté et avait avoué son meurtre, mais il s'était échappé de prison peu de temps après. La défenseuse avait disparu le 7 janvier 2016.
Nilce de Souza Magalhães était l'une des leaders du Movimento dos Atingidos por Barragens - MAB (Mouvement populaire des personnes affectées par le barrage), un mouvement social fondé dans les années 1970 pour plaider en faveur des droits des personnes affectées par la construction de barrages. Nilce de Souza Magalhães dénonçait activement les exactions perpétrées par le consortium Energia Sustentável do Brasil - ESBR (énergies durables du Brésil) dans le cadre de la construction de l'Usina Hidrelétrica (UHE) à Jirau, Porto Velho. Le projet UHE a déplacé de force Nilce et sa communauté vers un site sans électricité ni eau courante, tout en compromettant leurs moyens de subsistance de pêcheurs. La défenseuse des droits humains était très critique à propos de l'impact du projet UHE sur les pêcheurs de la rivière Madeira. Outre ses participations à plusieurs manifestations et audiences publiques, Nilce avait déposé plusieurs plaintes qui avaient donné lieu à des poursuites civiles et pénales contre l'UHE. Deux enquêtes civiles sont menées par l'État et le parquet fédéral sur le programme du consortium de soutien au secteur de la pêche, et une enquête pénale est ouverte sur les manipulations de l'ESBR sur des données de suivi.
Le 21 juin 2016, le corps de la défenseuse des droits humains Mme Nilce de Souza Magalhães a été retrouvé près du barrage d'Usina Hidrelétrica (UHE) à Jirau, Porto Velho. Au début de l'année, le 15 janvier 2016, Edione Pessoa da Silva avait été arrêté et avait avoué son meurtre, mais il s'était échappé de prison peu de temps après. La défenseuse avait disparu le 7 janvier 2016.
Nilce de Souza Magalhães était l'une des leaders du Movimento dos Atingidos por Barragens - MAB (Mouvement populaire des personnes affectées par le barrage), un mouvement social fondé dans les années 1970 pour plaider en faveur des droits des personnes affectées par la construction de barrages. Nilce de Souza Magalhães dénonçait activement les exactions perpétrées par le consortium Energia Sustentável do Brasil - ESBR (énergies durables du Brésil) dans le cadre de la construction de l'Usina Hidrelétrica (UHE) à Jirau, Porto Velho.
Le 21 juin 2016, le corps de Nilce de Souza Magalhães a été retrouvé près du barrage de l'UHE par des ouvriers du projet. Ses mains et ses pieds étaient liés et son corps était lesté par de lourdes pierres qui l'ont maintenue sous l'eau pendant plusieurs mois. Le 15 janvier 2016, Edione Pessoa da Silva avait avoué son meurtre après que la police a reçu un appel anonyme, mais il y a deux mois, il s'est échappé de la prison d'État Edvan Mariano Rosendo. Edione Pessoa da Silva a affirmé qu'il voulait faire taire "Nicinha", qui l'avait traité de voleur; cependant, plusieurs militants du MAB réclament une enquête plus approfondie, car ils pensent que le meurtre de la défenseuse est lié à ses actions militantes. Nilce de Souza Magalhães avait disparu le 7 janvier 2016 alors qu'elle était chez elle à Velha Mutúm Paraná.
Le projet UHE a déplacé de force Nilce et sa communauté vers un site sans électricité ni eau potable, tout en compromettant leurs moyens de subsistance de pêcheurs. La défenseuse des droits humains était critique à propos de l'impact du projet UHE sur les pêcheurs de la rivière Madeira. Outre ses participations à des manifestations et ses témoignages lors d'audiences publiques, Nilce avait déposé plusieurs plaintes qui avaient donné lieu à des poursuites civiles et pénales contre l'UHE. Deux enquêtes civiles sont menées par les parquets de l'État et fédéral sur le fait que le consortium n'a pas respecté le programme de soutien au secteur de la pêche, qui demandait à l'entreprise de dédommager les pêcheurs déplacés à cause de la construction du barrage, ainsi qu'une enquête criminelle sur la manipulation par l'ESBR des données de suivi dans le but de cacher l'impact négatif du barrage sur les moyens de subsistance des pêcheurs.
Nilce de Souza Magalhães est l'une des 27 défenseur-ses des droits humains assassinés au Brésil depuis le début de l'année 2016. Plus récemment, le 14 juin 2016, le leader Guarani-Kaiowá et défenseur des droits humains Clodieldo de Souza a été abattu pendant un raid mené par les forces paramilitaires dans la colonie autochtone Tey Jussu, dans la région de Caarapó (Mato Grosso do Sul). Au moins 27 défenseur-ses des droits humains ont été tués en 2016, ce qui place le Brésil en haut de la liste de Front Line Defenders en ce qui concerne les assassinats de défenseur-ses; les défenseur-ses des droits des populations autochtones, de l'environnement et du droit à la terre sont les plus ciblés. En 2015, le Brésil a déjà été classé comme le pays le plus meurtrier pour les défenseur-ses de l'environnement par Global Witness, qui a recensé 50 assassinats.
Front Line Defenders exhorte le Brésil à mener une enquête minutieuse et impartiale pour identifier et punir les coupables et les commanditaires de l'assassinat de Nilce de Souza Magalhães. Front Line Defenders est également profondément préoccupée par les attaques récurrentes contre les défenseur-ses des droits humains qui font partie du programme national de protection ainsi que par l'affaiblissement du programme lui même.
Front Line Defenders exhorte les autorités brésiliennes à:
1. Mener une enquête minutieuse et impartiale sur l'homicide de Nilce de Souza Magalhães, dans le but de traduire en justice les coupables et les commanditaires de l'assassinat;
2. Prendre toutes les précautions nécessaires pour garantir la sécurité et l'intégrité de la famille proche de Nilce de Souza Magalhães;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Brésil puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.