Arrestation de Rona Wilson
Le 14 février 2020, l'ordre a été donné afin de transférer l'enquête sur l'affaire de Bhima Koregaon devant le tribunal de la National Investigation Agency à Mumbai. La prochaine audience a été fixée au 28 février 2020. Dans le même temps, les neuf défenseur-ses des droits humains ont été transférés dans la prison d'Arthur Road à Mumbai.
Le 24 janvier 2020, le gouvernement central dirigé par le parti Bharatiya Janata (BJP) a soudainement transféré l'enquête sur l'affaire Bhima Koregaon de la police de Pune, dans l'État du Maharashtra, à la National Investigation Agency (NIA), une agence centrale. Cette décision a été critiquée par les défenseur-ses des droits humains et soulève de sérieuses inquiétudes quant au déroulement de l'enquête.
Aux premières heures du 6 juin 2018, cinq défenseur-ses des droits humains, Surendra Gadling, Rona Wilson, Sudhir Dhawale, Shoma Sen et Mahesh Rau ont été arrêtés dans différentes régions de l'Inde. Ils sont accusés en vertu de la loi sur les activités illégales (prévention) - UAPA, pour avoir diffusé des tracts controversés et prononcé des discours haineux liés aux violences qui ont éclatées à Bhima Korgaon en janvier 2018.
Rona Wilson est membre du Comité pour la libération des prisonniers politiques (CRPP), qui milite contre la loi sur les activités illégales (prévention) et d'autres lois répressives.
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- À propos de
- 20 Février 2020 : L'affaire Bhima Koregaon bientôt transférée devant la National Investigation Agency
- 3 Février 2020 : Tentative de compromettre une enquête indépendante sur l'affaire Bhima Koregaon
- 7 Juin 2018 : Cinq défenseur-ses des droits humains arrêtés lors d'une action coordonnée
Le 14 février 2020, l'ordre a été donné afin de transférer l'enquête sur l'affaire de Bhima Koregaon devant le tribunal de la National Investigation Agency à Mumbai. La prochaine audience a été fixée au 28 février 2020. Dans le même temps, les neuf défenseur-ses des droits humains ont été transférés dans la prison d'Arthur Road à Mumbai.
Le 24 janvier 2020, le gouvernement central dirigé par le parti Bharatiya Janata (BJP) a soudainement transféré l'enquête sur l'affaire Bhima Koregaon de la police de Pune, dans l'État du Maharashtra, à la National Investigation Agency (NIA), une agence centrale. Cette décision a été critiquée par les défenseur-ses des droits humains et soulève de sérieuses inquiétudes quant au déroulement de l'enquête. L'affaire concerne neuf défenseur-ses des droits humains - Sudha Bhardwaj, Vernon Gonsalves, Varavara Rao, Arun Ferreira, Sudhir Dhawale, Rona Wilson, Shoma Sen, Mahesh Raut et Surendra Gadling - détenus depuis 2018.
Les défenseur-ses des droits humains considèrent que la décision de transférer l'affaire à la NIA est une tentative visant à maintenir le contrôle du récit politique sur cette affaire, dans laquelle neuf défenseur-ses sont incarcérés et plusieurs autres sont injustement impliqués. En juin 2018, cinq défenseur-ses des droits humains, Sudhir Dhawale, Rona Wilson, Shoma Sen, Mahesh Raut et Surendra Gadling, ont été arrêtés, suivis de l'arrestation en août de Sudha Bhardwaj, Vernon Gonsalves, Varavara Rao, Arun Ferreira et Gautam Navlakha. Tous ceux qui ont été arrêtés, à l'exception de Gautam Navlakha, sont toujours en prison, leur demande de libération sous caution étant reportée ou refusée. Les domiciles et bureaux de plusieurs autres défenseur-ses des droits humains ont été perquisitionnés ; ils ont été taxés de Naxals urbains et ont fait l'objet d'une fausse propagande et d'une campagne de désinformation de la part des autorités indiennes. Les défenseurs détenus sont accusés, sans fondement clair, d'avoir incité aux violences qui ont eu lieu à Bhima Koregaon le 1er janvier 2018. Ils sont également accusés de sédition, d'activité criminelle et de complot contre l'État. Front Line Defenders a déjà exprimé ses préoccupations concernant la sécurité des défenseur-ses des droits humains injustement impliqués et a appelé l'État indien à cesser les représailles contre les défenseur-ses sur la base de leur travail pacifique en faveur des droits humains.
À la suite des élections nationales dans le Maharashtra, le nouveau gouvernement a mis en place une équipe spéciale d'investigation (SIT) pour enquêter sur l'affaire. Compte tenu des conditions hostiles pour les défenseur-ses des droits humains sous le précédent gouvernement d'État dirigé par le BJP, les défenseur-ses espéraient une résolution positive et une meilleure protection des personnes impliquées sous le nouveau gouvernement et la SIT. La décision de transférer l'affaire à la NIA et de la retirer des mains de la police d'État a été prise au lendemain de ce changement et peut être interprétée comme une tentative visant à empêcher le nouveau gouvernement du Maharashtra d'examiner l'enquête controversée sur l'affaire. En fait, l'affaire est de nouveau sous le contrôle du gouvernement central dirigé par le BJP. Cela a fait craindre le maintien en détention de ceux qui sont déjà en prison et la poursuite des actions contre les défenseur-ses locaux en raison de leur travail.
Les défenseur-ses des droits humains ont toujours réclamé une enquête indépendante sur cette affaire. En septembre 2018, la Cour suprême de l'Inde a rejeté une requête visant à obtenir une enquête indépendante contrôlée par la cour. Le gouvernement de l'État, alors dirigé par le BJP, s’est fermement opposé à la demande d'enquête indépendante. Avant le 24 janvier 2020, le gouvernement central ou l'ancien gouvernement de l'État n'avait pas tenté de renvoyer l'affaire à la NIA.
Front Line Defenders estime que les neuf défenseur-ses des droits humains actuellement en prison et d'autres personnes impliquées dans cette affaire sont pris pour cible en raison de leur travail en faveur des droits humains. Elle estime que le moment choisi pour ce transfert est un sujet très préoccupant car l'enquête est terminée et en attente de décision par le tribunal. Il s'agit d'une tentative visant à saper une enquête indépendante par le biais d'une unité spéciale d'investigation et à compromettre davantage la sécurité des défenseur-ses des droits humains impliqués.
Aux premières heures du 6 juin 2018, cinq défenseur-ses des droits humains, Surendra Gadling, Rona Wilson, Sudhir Dhawale, Shoma Sen et Mahesh Rau ont été arrêtés dans différentes régions de l'Inde. Ils sont accusés en vertu de la loi sur les activités illégales (prévention) - UAPA, pour avoir diffusé des tracts controversés et prononcé des discours haineux liés aux violences qui ont éclatées à Bhima Korgaon en janvier 2018.
Aux premières heures du mercredi 6 juin la police indienne a simultanément arrêté les cinq défenseur-ses des droits humains lors d'une opération nationale. Surendra Gadling, Shoma Sen et Mahesh Raut ont été arrêtés à Nagpur, Rona Wilson a été arrêté à Delhi, et Sudhir Dhawale à Mumbai. Les défenseur-ses des droits humains ont été conduits dans la ville de Pune, dans l'ouest de l'Inde.
Selon des défenseur-ses des droits humains locaux, la police du maharashtra a dit que les cinq DDH ont été arrêtés sur la base de preuves qui "mettent en évidence des liens avec des groupes maoïstes interdits" et pour avoir incité à la violence le 31 décembre 2017. Les violences avaient éclatées pendant l'Elgar Parishad, une commémoration Dalit pour l'anniversaire d'une bataille remportée par les Dalits il y a 200 ans contre les Peshwas (dirigeants d'une haute caste). La commémoration était devenue violente à Bhima Koregaon (près de Pune) le 1er janvier 2018.
Front Line Defenders condamne l'arrestation de Surendra Gadling, Rona Wilson, Sudhir Dhawale, Shoma Sen et Mahesh Raut, et pense que cela est directement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités indiennes à:
1. Libérer immédiatement et sans condition Surendra Gadling, Rona Wilson, Sudhir Dhawale, Shoma Sen et Mahesh Raut, car Front Line Defenders pense qu'ils sont détenus uniquement à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Mener une enquête indépendante sur les violences largement répandues contre les Dalits, y compris les défenseur-ses des droits humains, au lendemain des commémorations à Bhima Koregaon;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Inde puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.