Madagascar. Un défenseur de l'environnement déclaré coupable sur la base d'accusations forgées de toutes pièces
Réagissant à la peine de deux ans d'emprisonnement avec sursis prononcée contre le défenseur de l'environnement et militant des droits humains Raleva par le tribunal de Mananjary le 26 octobre 2017 pour « usurpation de titre », un groupe d'organisations de défense des droits humains et de la société civile comprenant Amnesty International, CCFD – Terre Solidaire, CIVICUS, CRAAD-OI, le Collectif TANY et Front Line Defenders, a souligné, dans une déclaration conjointe :
«Les deux ans d'emprisonnement avec sursis prononcés contre Raleva sont conformes à la tendance que l'on observe d'un système judiciaire utilisé par les autorités pour réduire au silence les défenseurs des droits humains et les empêcher de faire leur travail.
«Cet homme est sanctionné pour avoir dénoncé les activités d'une société minière à Madagascar, qui seraient illicites. Cette peine avec sursis doit être immédiatement annulée, et le casier judiciaire de Raleva ne doit présenter aucune condamnation liée à ses activités pacifiques de militant des droits humains.»
Complément d’information
Raleva a été arrêté dans le village de Vohilava le 27 septembre 2017. Il a été arrêté pour avoir demandé à voir les permis d'exploitation minière et en matière d'environnement d'une société minière aurifère chinoise opérant à Mananjary, dans le cadre de ses activités au sein de deux organisations locales de défense des droits humains. Le 26 octobre 2017, il a été remis en liberté après avoir passé 25 jours en détention provisoire, mais il a été déclaré coupable d'avoir usurpé le titre de «chef de district».