Des ONG internationales saluent la libération de 15 prisonniers politiques en Azerbaïdjan
Nous, membres soussignés de la Sport for Rights coalition, faisons part de notre soulagement concernant la libération de 15 prisonniers politiques en Azerbaïdjan. Le défenseur des droits humains Rasul Jafarov, fondateur de la campagne Sport for Rights, est sorti de la prison numéro 10 de Bakou le 17 mars, après avoir été injustement emprisonné pendant 593 jours. Le même jour, la Cour européenne des droits de l'Homme a rendu un verdict concernant l'affaire de Rasul Jafarov, reconnaissant que son arrestation et sa détention avaient des motifs politiques.
Rasul Jafarov était l'un des 14 prisonniers politiques inclus dans le décret de grâce présidentielle signé le 17 mars. Les autres prisonniers politiques graciés par ce décret sont les journalistes Parviz Hashimli, Hilal Mammadov et Tofig Yagublu; les défenseurs des droits humains Taleh Khasmammadov et Anar Mammadli; les militants du mouvement civique NIDA Rashadat Akhundov, Mahammad Azizov et Rashad Hasanov; les blogueurs Siraj Karimli et Omar Mammadov; l'ancien membre du gouvernement Akif Muradverdiyev; le président du parti National Statehood Nemat Penahli; et Yadigar Sadigov, militant du parti Musavat.
Un autre prisonnier politique, le journaliste Rauf Mirkadirov, a été libéré le 17 mars par la cour d'appel de Bakou, qui a commué sa peine de six ans de prison en une peine de cinq ans avec sursis. Rauf Mirkadirov avait été injustement emprisonné en avril 2014 pour trahison, une accusation aux motifs politiques.
"Nous sommes incroyablement soulagés pour les personnes libérées, y compris Rasul Jafarov, qui avait été arrêté en août 2014 après le lancement de notre campagne pour attirer l'attention sur les violations des droits humains perpétrées en Azerbaïdjan. Mais aucune de ces 15 personnes n'aurait dû être arrêtée, et des douzaines d'autres sont toujours injustement emprisonnées maintenant, oubliées par ce décret de grâce. Ils doivent être libérés et ce cercle vicieux d'arrestations politiques doit finir", a déclaré Rebecca Vincent, coordinatrice de la campagne Sport for Rights.
Tandis que la libération de ces prisonniers politiques est une avancée positive, nous constatons qu'ils n'auraient jamais dû passer un seul jour en prison. Par ailleurs, des douzaines d'autres prisonniers politiques sont toujours enfermés dans les prisons d'Azerbaïdjan, comme les journalistes Khadija Ismayilova et Seymur Hezi, l'avocat en droits humains Intigam Aliyev, le militant pour la jeunesse Ilkin Rustemzade et le leader du mouvement d'opposition REAL Ilgar Mammadov, dont la libération a été ordonnée par la Cour européenne des droits de l'Homme.
Nous réitérons notre appel en faveur de la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques, et de la fin du cycle d'arrestations aux motifs politiques en Azerbaïdjan. Nous exhortons la communauté internationale à continuer à faire pression pour la libération des autres prisonniers politiques et d'en faire une priorité, et pour des réformes concrètes pour améliorer la situation désastreuse des droits humains dans le pays.
Organisations solidaires:
ARTICLE 19
Civil Rights Defenders
Committee to Protect Journalists
Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH)
Freedom Now
Front Line Defenders
Helsinki Foundation for Human Rights
Human Rights House Foundation
Index on Censorship
Institute for Reporters’ Freedom and Safety
International Media Support (IMS)
International Partnership for Human Rights
NESEHNUTI
Netherlands Helsinki Committee
Norwegian Helsinki Committee
Organisation Mondiale contre la torture (OMCT)
PEN America
People in Need
Platform
Polish Green Network
Reporters sans frontières (RSF)