Décès du défenseur des droits humains G. N. Saibaba
Défenseur des droits humains et ancien professeur à l’université de Delhi, Gokarakonda Naga (G.N.) Saibaba est décédé le 12 octobre 2024 à la suite d’un arrêt cardiaque à l’hôpital Nizam' Institute of Medical Sciences d’Hyderabad, en Inde. G.N. Saibaba a été libéré le 7 mars 2024 de la prison centrale de Nagpur après près d’une décennie d’emprisonnement. En mars 2024, il a été acquitté de toutes les charges par le tribunal de Nagpur de la Haute Cour de Bombay, après avoir été accusé à tort d’avoir des liens avec des organisations maoïstes interdites et d’avoir commis des infractions graves, notamment au titre de la loi sur la prévention des activités illégales (UAPA).
G.N. Saibaba souffrait de graves problèmes de santé qui se sont aggravés pendant son séjour en prison. Il souffrait notamment de handicaps liés à la polio, d’une maladie cardiaque, d’un kyste cérébral, d’hypertension et de troubles respiratoires. Lorsqu’il était en prison, G.N. Saibaba était placé à l’isolement dans une cellule sans fenêtre et constamment surveillé par des caméras de vidéosurveillance. Il a contracté le COVID-19 à deux reprises pendant son incarcération, en janvier 2021 et en février 2022, ce qui a aggravé son état de santé. Dans une lettre adressée à sa femme, G.N. Saibaba avait parlé des mauvais traitements qu’il avait subis en prison, déclarant qu’il n’avait reçu aucun traitement pour ses maladies malgré les recommandations des médecins du Government Medical College Hospital. La rapporteuse spéciale des Nations unies sur les défenseurs des droits humains avait précédemment appelé à sa libération pour raisons médicales, appelant les « autorités indiennes à veiller immédiatement à ce que G.N. Saibaba puisse avoir un accès continu et sans restriction à des soins médicaux, notamment à un traitement et à une réhabilitation ».
Bien que G.N. Saibaba ait été libéré avant son décès, les mauvais traitements qu’il a subis et le refus de lui administrer des soins pendant son emprisonnement ont contribué à aggraver ses problèmes de santé déjà graves. G.N. Saibaba ne s’est jamais complètement remis de son séjour en prison, qui l’a privé d’une intervention médicale urgente. Front Line Defenders pense que son emprisonnement injustifié est au moins partiellement responsable de sa mort prématurée. Elle appelle les autorités indiennes à réviser les lois antiterroristes draconiennes telles que l’UAPA et à veiller à ce que le travail légitime des défenseurs des droits humains ne soit pas criminalisé.
Front Line Defenders tient les autorités indiennes pour responsables de la mort de G.N. Saibaba et demande qu'une compensation financière adéquate soit accordée à sa famille.