Front Line Defenders appelle à la levée des sanctions contre les étudiants DDH américains
Front Line Defenders est vivement préoccupée par les sanctions prises contre de nombreux DDH aux États-Unis le 14 mars, à l'occasion de la grève nationale des étudiants contre les violences par armes à feu et en faveur d'une législation de bon sens sur les armes. Cette action nationale répondait à la fusillade tragique qui a eu lieu à la Marjory Stoneman Douglas High School, à Parkland en Floride, le 14 février et lors de laquelle 17 étudiants ont été tués.
Tandis que des milliers d'étudiants ont participé à la journée coordonnée de protestation étudiante du 14 mars, en sortant de leurs salles de classe pendant 17 minutes, une minute pour chaque victime de la fusillade, de nombreux autres étudiants organisateurs et manifestants ont indiqué avoir été menacés, intimidés et punis pour leurs efforts visant à promouvoir la liberté d'expression, de réunion et d'association.
Bien que le nombre exact soit difficile à déterminer, des centaines d'étudiants organisateurs ont signalé sur Twitter, Facebook et d'autres réseaux sociaux, ainsi que par le biais d'interviews à la presse locale et nationale, avoir été sanctionnés, notamment par des suspensions, des notes officielles ajoutées à leur dossier académique et d'autres mesures administratives et académiques. Dans d'autres cas, les étudiants ont reçu des instructions strictes sur ce qui serait accepté par les directions des écoles, à savoir par quelles portes ils pourraient sortir, combien de temps ils pourraient sortir de la classe, à qui ils pourraient parler, sous peine de sanctions.
Parmi les cas signalés dans la presse locale et nationale il y a:
- Mme Summerlin Hutson, étudiante de Bentonville West High School, sanctionnée pour avoir distribué dans son lycée des tracts annonçant la grève nationale des étudiants. Elle a été immédiatement exclue du lycée pour la journée du 13 mars après avoir été prise en train de distribuer des tracts, et exclue deux jours de plus.
- Nina Strudwick, étudiante de l'Howard High School in Bibb County, Géorgie, qui a mobilisé d'autres étudiants afin qu'ils participent à la grève, a été exclue. D'autres étudiants de l'école qui ont participé à la grève ont reçu 20 minutes de retenue après la classe.
- À la Brandywine High School en Pennsylvanie, 21 étudiants ont participé à l'action nationale et ont été exclus une journée, après que le proviseur a indiqué que tout étudiant ayant participé à la protestation serait puni.
- À Sayerville, dans le New Jersey, le président du Conseil éducatif de Sayerville a annoncé à l'approche du 14 mars, que tout étudiant qui participerait à l'action serait exclu deux jours en dépit d'un règlement clair qui ne prévoit qu'une retenue le samedi si un étudiant quitte l'établissement sans autorisation. La menace anticipée et la sanction plus grave visaient clairement à intimider les étudiants.
- Le personnel de la Mt. Diablo High School a fermé les portails du lycée pour empêcher les lycéens de participer à la journée de protestation nationale.
Front Line Defenders reconnait que les écoles, les administrateurs et le personnel ont le devoir de tenir compte de la sécurité des étudiants. Pourtant, les mesures prises pour intimider, harceler et sanctionner les étudiants, en particulier ceux qui ont organisé ou mené la protestation pacifique dans le cadre d'une action coordonnée au niveau national, violent leur droit à la liberté d'expression, de réunion et d'association.
Tandis que les actions de protestation et les mouvements sociaux prennent de l'ampleur aux États-Unis, pour répondre aux nombreuses crises politiques et sociales, Front Line Defenders craint de plus en plus que les défenseur-ses des droits humains soient pris pour cible dans le but de supprimer ces mouvements, ce qui bafoue clairement les droits constitutionnels, la Déclaration universelle des droits de l'Homme et la Déclaration de l'ONU sur les défenseur-ses des droits humains.