Front Line Defenders appelle L'UE et les Ministres européens des Affaires étrangères à suivre l'exemple du Canada et à condamner la répression contre les droits des femmes en Arabie Saoudite
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - POUR PUBLICATION IMMEDIATE
Front Line Defenders condamne fermement la détention des défenseuses des droits des femmes en Arabie Saoudite et appelle la Haute représentante de l'UE Federica Mogherini et les ministres européens des Affaires étrangères des États membres à suivre l'exemple du ministère canadien des Affaires étrangères qui a exhorté à la libération des militants emprisonnées.
La semaine dernière, le Ministère canadien des Affaires étrangères a appelé l'Arabie Saoudite à libérer immédiatement la défenseuse des droits humains Samar Badawi, la dernière personne arrêtée dans le contexte de la répression contre les leaders du mouvement pour les droits des femmes qui a commencé le 15 mai. Plus de 15 défenseuses des droits humains ont été arrêtées, placées en détention et interrogées dans le cadre d'une campagne répressive qui a commencé seulement quelques semaines avant la très attendue levée de l'interdiction de conduire.
Lorsque le Canada a fait part de son soutien envers les militant-es pacifiques, l'Arabie Saoudite a répondu par une série de démentis et de menaces sur Twitter, suite à quoi le Canada à réitéré son soutien envers les défenseur-ses des droits des femmes dans le Royaume.
Front Line Defenders appelle aujourd'hui l'UE et les ministres des Affaires étrangères des États membres à affirmer leur soutien envers les droits des femmes dans le Royaume en exhortant le gouvernement à libérer et à mettre immédiatement fin à la persécution des militants pacifiques du pays.
"Le régime saoudien considère depuis longtemps l'action politique des femmes comme une menace directe pour son régime autoritaire" a déclaré Andrew Anderson, directeur exécutif de Front Line Defenders. "Les femmes défenseuses des droits humains étaient les forces conductrices derrière de nombreuses réformes importantes mises en place par le Prince héritier, mais elles sont désormais chassées et emprisonnées tandis qu'il en tire tout le mérite sur la scène internationale".
La purge de l'Arabie Saoudite contre les défenseuses des droits humains a atteint un pic lors de la vague de réformes du Prince héritier Mohamed Ben Salman, notamment la levée de l'interdiction de conduire basée sur le genre qui était la seule dans le monde, l'autorisation pour les femmes d'assister à des évènements sportifs et la réouverture des cinémas dans le pays. Dans le même temps, le Prince héritier a mené une campagne agressive contre les défenseuses des droits humains, qui disent faire face à un risque plus élevé d'arrestations, de détentions au secret et d'abus de la part des forces de sécurité.
Tandis que certaines des femmes arrêtées depuis mai on été libérées sous caution, plus de la moitié sont toujours derrière les barreaux. (1) Des menaces contre des familles de détenues ont été signalées pour les réduire au silence à propos du traitement des militantes en détention, et plusieurs éminents défenseur-ses des droits des femmes et universitaires sont interdits de voyager à cause de leur rôle important dans la campagne pour conduire. Celles qui sont détenues sont accusées d'avoir "sapé la sécurité de l'État".
"Les alliés occidentaux de l'Arabie saoudite et ses partenaires commerciaux doivent se demander quelle sorte de sécurité est "sapée" par les droits des femmes" a déclaré Andrew Anderson. "Les défenseur-ses sont très clairs cette semaine, l'UE et ses États membres doivent suivre l'exemple du Canada et ne pas se laisser menacer d'être réduits au silence".
Pour parler à Front Line Defenders, contactez:
Erin Kilbride
erin@frontlinedefenders.org
+353857423767
(1)Les défenseuses des droits humains toujours détenues sont Nouf Abdulaziz Al-Dosari, Amal al-Harbi, Loujain al-Hathloul, Azziza al-Yousef, Iman al-Nafjan, Maya’a al-Zahrani, Samar Badawi, Nassima Al-Sadah, et Hatoon AlFassi. Les FDDH Aisha AlMana, Hessa AlShaikh, Ala'a Al-Shubbar et Madeha Al-Jroush ont été libérées sous caution mais sont toujours accusées.