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1 Août 2024

Libérez le défenseur des droits humains et journaliste Irfan Mehraj emprisonné depuis 500 jours

Le 2 août 2024, cela fait 500 jours que le journaliste et défenseur des droits humains Irfan Mehraj est emprisonné dans la prison de haute sécurité de Rohini, à New Delhi, en Inde. Sa peine d’emprisonnement est une mesure de rétorsion brutale à l’encontre de son travail en faveur des droits humains et une parodie de justice. Nous, les sept organisations de la société civile signataires de cette déclaration, demandons sa libération immédiate et inconditionnelle. Nous demandons qu’il soit mis fin à la répression sans fin menée par le gouvernement indien à l’encontre des défenseur⸱ses des droits humains et des journalistes du Cachemire.

Irfan Mehraj est un journaliste respecté, un chercheur et un défenseur des droits de humains originaire de Srinagar. Il a travaillé comme chercheur au sein de la Jammu Kashmir Coalition of Civil Society (JKCCS), une des principales organisations de la société civile dans le Cachemire sous administration indienne. Il est rédacteur en chef fondateur du magazine Wande, rédacteur en chef de TwoCircles.net et collabore fréquemment aux principales publications d’information au Cachemire, en Inde et dans le monde.

Le 20 mars 2023, Irfan Mehraj a été arrêté par l’Agence nationale d’investigation (NIA) en vertu de dispositions du Code pénal indien et de la loi antiterroriste draconienne sur la prévention des activités illégales (UAPA). Selon un communiqué de presse de la NIA datant de mars 2023, Irfan Mehraj a été ciblé parce qu’il est « un proche associé de Khurram Parvez », le coordinateur de la JKCCS, dont le travail en faveur des droits humains et le soutien aux victimes de violations des droits humains au Cachemire sont assimilés par la NIA à un financement du terrorisme. Le défenseur des droits humains Khurram Parvez est emprisonné depuis novembre 2021 dans une affaire distincte relevant de l’UAPA.

L’incarcération d’Irfan Mehraj et de Khurram Parvez, ainsi que la persécution plus générale des défenseur⸱ses des droits humains et des journalistes au Cachemire, sont largement condamnées. Le gouvernement indien ne répond pas aux violations des droits humains ni aux préoccupations soulevées par les experts des Nations unies et les organisations internationales de défense des droits humains au Cachemire. Au lieu de cela, le gouvernement continue de réprimer et de lancer des représailles brutales et injustes pour faire taire les défenseur⸱ses des droits humains, en les qualifiant de terroristes et d’être contre la nation.

L’utilisation abusive de l’UAPA et de la loi répressive sur la sécurité publique du Jammu-et-Cachemire (PSA), qui autorise la détention préventive sans charge, entrave le travail et la sécurité des journalistes et des défenseur⸱ses des droits humains. La répression s’est aggravée depuis l’abrogation unilatérale du statut d’État du Jammu-et-Cachemire et des droits constitutionnels du peuple du Cachemire en août 2019. L’incarcération continue d’Irfan Mehraj sur la base d’accusations infondées, en représailles évidentes contre son travail en faveur des droits humains, témoigne du risque élevé encouru par les militants de la région. Ils vivent et travaillent dans l’une des régions les plus densément militarisées du monde.

Nous sommes solidaires d’Irfan Mehraj et de sa famille alors que cela fait 500 jours qu’il est emprisonné. Nous le remercions pour sa contribution essentielle à la défense des droits des habitants de sa région. Les signataires demandent la libération immédiate d’Irfan et la fin des souffrances injustes et brutales qui leur sont infligées à lui et à sa famille. Nous demandons instamment aux autorités indiennes d’abroger les lois régressives, notamment l’UAPA et la PSA, et de mettre immédiatement fin aux représailles contre les défenseur⸱ses des droits humains, les journalistes et les autres voix critiques. Nous appelons également les autorités indiennes à respecter leurs obligations internationales en matière de droits humains en promouvant les droits humains au Cachemire, en autorisant la société civile et les médias à opérer librement au Cachemire et à permettre aux organisations de la société civile internationale, aux médias internationaux et aux experts de l’ONU d’accéder au Cachemire et aux prisonniers cachemiris.

Signé :

Asian Forum for Human Rights and Development (FORUM-ASIA)

Asian Federation Against Involuntary Disappearances (AFAD)

CIVICUS: World Alliance for Citizen Participation (Alliance mondiale pour la participation citoyenne)

FIDH, la Fédération internationale des droits de l’homme, dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseur⸱ses des droits humains

Front Line Defenders

Kashmir Law and Justice Project

Organisation mondiale contre la torture (OMCT), dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseur⸱ses des droits humains