L’Égypte devrait libérer les défenseur-ses des droits humains emprisonnés tandis que le COVID-19 se propage
Front Line Defenders appelle les autorités égyptiennes à libérer immédiatement les défenseur-ses des droits humains détenus qui courent un risque élevé de contracter le COVID-19 en raison des conditions carcérales de surpopulation et d’insalubrité, de l'accès limité aux soins médicaux et des conditions médicales sous-jacentes.
Bien qu'aucun cas de COVID-19 n'ait été confirmé dans les prisons égyptiennes, les cellules surpeuplées, le refus de soins médicaux adéquats et les conditions d'hygiène à l'intérieur de ces établissements font craindre que le virus ne se propage rapidement parmi les prisonniers, y compris les défenseur-ses des droits humains détenus. De nombreux défenseur-ses des droits humains égyptiens sont toujours en détention provisoire, renouvelée à plusieurs reprises, notamment Ibrahim Ezz El-Din et Mohamed El-Baqer qui se sont vu refuser des médicaments essentiels. Ibrahim Ezz El-Din souffre d'une grave dépression et de problèmes respiratoires qui le rendent particulièrement vulnérable au virus. L'administration pénitentiaire de Tora refuse de donner des produits d'hygiène de base à Mohamed El-Baqer et a annulé ses visites médicales régulières.
La détention préventive de la défenseuse des droits humains Esraa Abdel Fattah a été renouvelée le 4 mars 2020. Sa santé se serait détériorée à la suite d'une grève de la faim qu'elle a entamée pour protester contre les mauvais traitements et les violences physiques qu'elle a subis après son arrestation. Les autorités ont précédemment refusé de la transférer à l'hôpital malgré son état de santé critique. Cela est particulièrement alarmant étant donné l'interdiction des visites chez le médecin à l'intérieur de la prison.
L'avocat en droit humains Ibrahim Metwally Hegazy est placé en détention préventive pour des accusations liées au terrorisme depuis son arrestation le 10 septembre 2017, ce qui dépasse la durée légale d'une détention préventive en vertu de la loi égyptienne. Bien qu'il souffre de graves problèmes neurologiques, sa demande de transfert à l'hôpital a été refusée par les autorités.
Alors que des inquiétudes s'accentuent concernant une éventuelle épidémie de COVID-19 dans les prisons égyptiennes, Front Line Defenders renouvelle ses appels aux autorités pour qu'elles libèrent immédiatement et sans condition tous les défenseur-ses des droits humains détenus arbitrairement, pour qu'elles leur fournissent des soins médicaux appropriés et prennent toutes les mesures nécessaires afin de garantir leur l'intégrité physique et psychologique et leur sécurité.