Préoccupation concernant l'arrestation et la détention arbitraires de trois défenseurs des droits humains
L'espace civique au Togo connaît une détérioration accélérée depuis les troubles politiques mettant en cause le quatrième mandat du président Faure Gnassingbé, contribuant à un environnement de travail très hostile pour les défenseurs des droits humains et les journalistes qui sont systématiquement privés de leurs droits à la liberté de réunion et d'accès à l'information. Les délits de presse sont dépénalisés au Togo depuis 2004, mais l'article 3 du Code de la presse et de la communication adopté en 2020 criminalise la prise de parole sur les réseaux sociaux. Les défenseurs des droits humains sont donc de plus en plus ciblés et harcelés pour leurs prises de parole tant dans les journaux que sur les réseaux sociaux. Plusieurs journalistes et défenseurs des droits humains ont été victimes de harcèlement judiciaire pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression.
On 11 December 2021, human rights defender and pro-democracy activist Fovi Katakou, also a person with a disability, was arrested by gendarmes at his home in Soviepe, Lome and taken to the premises of the Central Criminal Investigation and Investigation Service (SCRIC). He is accused of promoting crimes and inciting resurrection against state authority after a post on his social media page where he said that “from students, military, religious leaders and artists, nobody was immune from the social control of President Gnassimgbe and his clan. Nobody is safe in this country”. Fovi Katakou was detained at the Lome Civil prison, and was released on 20 December 2021 and placed under judicial control. The charges against him are still pending. The human rights defender was previously arrested from 30 June 2019 to 1 July 2019 together with 5 other people for lack of accreditation when they were disseminating information on social networks regarding massive fraud attempts during the elections.
Le 11 décembre 2021, le défenseur des droits humains et militant pro-démocratie Fovi Katakou, également une personne en situation de handicap, a été arrêté par des gendarmes à son domicile de Soviepe, Lomé et emmené dans les locaux du Service central d'enquêtes criminelles et d'enquêtes (SCRIC). Il est accusé « d’apologie de crime, crime et délits, incitation à la révolte contre l’autorité de l’Etat », après une publication sur sa page de médias sociaux, où il a déclaré entre autres que «des étudiants, des militaires, des chefs religieux et des artistes, personne n'était à l'abri du contrôle social du président Gnassimgbe et de son clan. Personne n'est en sécurité dans ce pays ». Fovi Katakou a été détenu à la prison civile de Lomé, et a été libéré le 20 décembre 2021 et placé sous contrôle judiciaire. Les charges retenues contre lui sont toujours pendantes. Le défenseur des droits humains avait déjà été arrêté du 30 juin 2019 au 1er juillet 2019 avec 5 autres personnes pour défaut d'accréditation alors qu'ils diffusaient sur les réseaux sociaux des informations concernant des tentatives de fraude massives lors des élections.
Les journalistes et défenseurs des droits humains Ferdinand Ayité et Joel Egah ont été respectivement convoqués et arrêtés les 9 et 10 décembre 2021 par la Brigade de recherche et d'enquête. Leur arrestation fait suite à des plaintes déposées par deux ministres du gouvernement concernant une émission en ligne intitulée L'Autre journal, qui est un programme d'information et de débat populaire sur Youtube par L'Alternative web-TV, où ils ont discuté des allégations de corruption et de manipulation du peuple togolais par les deux ministres. Les défenseurs des droits humains sont accusés d'« outrage à autorités » et de « diffamation », et sont actuellement détenus à la prison civile de Lomé.
Ce n'est pas la première fois que Ferdinand Ayité est pris pour cible pour son travail en faveur des droits humains. Le 4 novembre 2020, le tribunal de première instance de Lomé a condamné le journaliste d'investigation Ferdinand Ayité et le journal pour lequel il travaille, L'Alternative, à payer une amende de 2.000.000 francs CFA (3 028 €) chacun, après les avoir reconnus coupables, lui et son journal. de diffamation en vertu des articles 160 et 163 du Code de la presse. La plainte faisait référence à un article publié le 9 juin 2020 par Ferdiand Ayité, révélant un cas de détournement de fonds compris entre 400 et 500 milliards de francs CFA (610 à 760 millions d'euros) et lié à l'importation de produits pétroliers.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par le ciblage et l'arrestation systématique de voix dissidentes, y compris de défenseurs des droits humains au Togo. Elle exhorte les autorités à abandonner toutes les charges retenues contre Fovi Katakou et à libérer immédiatement et sans condition Ferdinand Ayité et Joel Egah et à protéger et promouvoir les droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique tels qu'ils sont consacrés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, que le Togo a ratifié.