Inquiétudes concernant la recrudescence des attaques contre les défenseur-ses des droits de l’environnement
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la recrudescence des attaques et des intimidations contre les défenseur-ses des droits humains au Chili, en particulier celles et ceux qui défendent l’environnement, le droit des communautés d’avoir accès à l’eau et qui dénoncent l'impact négatif des projets extractifs dans le pays.
Le 23 juin 2021 à 21h45, trois balles ont été retrouvées après des coups de feu tirés devant le domicile du défenseur des droits humains Diego Ovalle Valenzuela à Antuco. Diego Ovalle Valenzuela est porte-parole du Mouvement socio-environnemental Antuko Resiste, où il dénonce l’avancée inconsidérée des industries forestières dans la forêt indigène, ainsi que l'impact négatif de l’industrie bovine et laitière sur la rivière Rucúe. Il fait également partie du Red por los Rios Libres.
Il s’agit de la dernière d’une série d’attaques contre des défenseur-ses des droits de l’environnement au Chili enregistrées durant le premier semestre de 2021. Au début du mois de juin, Front Line Defenders a fait part de ses préoccupations concernant les menaces de mort proférées contre la défenseuse des droits humains Verónica del Carmen Vilches. Les menaces ont été écrites sur une usine de traitement des eaux à Cabildo, province de Petorca, Valparaiso. La défenseuse avait déjà été menacée de la sorte en février.
En mars, Michael Lieberherr, étudiant en journalisme à Choapa, a reçu des menaces de mort par téléphone alors qu’il menait une enquête sur la responsabilité éventuelle des sociétés minières dans des catastrophes environnementales touchant différentes localités rurales. En mars, des inconnus armés de couteaux ont abordé le défenseur des droits humains Uriel González dans la capitale Santiago, avant de l"attaquer et de l’intimider en proférant des menaces liées à son combat pour la défense de l’eau.
Les défenseur-ses des droits de l’environnement au Chili sont constamment agressés et menacés physiquement et verbalement à cause de leur travail. Front Line Defenders a déjà dénoncé les attaques contre ceux qui défendent l'environnement et les droits des peuples autochtones des communautés mapuches, comme dans le cas de Lonko Alberto Curamil et des membres de MODATIMA
Front Line Defenders condamne les menaces et les attaques contre les défenseur-ses de l'environnement au Chili et se déclare préoccupée par l’absence d’enquête appropriée sur ces agressions, ce qui mène à des menaces continues contre celles et ceux qui défendent l'environnement au Chili. Front Line Defenders appelle les autorités chiliennes à clarifier les circonstances des attaques et des menaces, à traduire les responsables en justice rapidement et à faire en sorte que les défenseur-ses des droits humains, en particulier les défenseur-ses de l’environnement, puissent travailler dans un environnement sûr.
Enfin, Front Line Defenders réitère son appel aux autorités chiliennes afin qu'elles signent, ratifient et mettent en œuvre l’accord d’Escazú, dans le but de promouvoir un environnement favorable à la défense de l'environnement dans le pays.