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Olivier Ndoole Bahemuke

DDH, avocat
Global Citizen Prize
2024

Olivier Ndoole Bahemuke was the recipient of the 2024 Global Citizen Price for Civic Space.

Olivier Ndoole Bahemuke Receives Front Line Defenders Award for Human Rights Defenders at Risk
2023

The annual Front Line Defenders Award for Human Rights Defenders at Risk was established in 2005 to honour the work of HRDs who are courageously making outstanding contributions to the promotion and protection of the human rights of others, often at great personal risk to themselves.

Olivier est un défenseur de l’environnement et avocat du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Il consacre sa vie à défendre l’environnement, le droit à la terre et la justice foncière, et à promouvoir une gouvernance transparente, responsable et durable des régimes de baux fonciers du pays. En 2008, il a co-fondé l’ONG « Alerte Congolaise pour l’Environnement et les Droits de l’Homme », grâce à laquelle il soutient et représente activement les communautés, les groupes et les individus locaux qui travaillent sur les questions liées à l’environnement depuis plus de 15 ans.

Avec la deuxième plus grande forêt tropicale au monde, la RDC dispose de ressources naturelles exceptionnelles. Le pays est confronté depuis 1994 à une crise humanitaire complexe, marquée par la guerre et la violence dans les régions orientales, qui entraîne des conflits, la pauvreté, la malnutrition et des épidémies récurrentes. Par conséquent, les défenseur⸱ses des droits humains (DDH) en RDC travaillent dans un contexte extrêmement hostile et précaire ; ils sont vulnérables aux attaques, intimidations, assassinats, menaces, aux agressions physiques et à l’acharnement judiciaire aggravés dans les zones où le conflit perdure. De plus, ceux qui travaillent sur le droit à la terre et l’environnement sont perçus comme des menaces pour les intérêts économiques, et leur accès à certaines zones pour surveiller la situation et signaler les violations des droits humains est souvent entravé, ce qui entrave encore plus leur travail.

Olivier est persécuté et confronté à un grave danger en raison de son travail en faveur des droits humains ; il est la cible de menaces de mort récurrentes et a été victime d’une tentative d’assassinat, qui l’a poussé à fuir son pays d’origine et à s’exiler pour sa propre protection. Il a été sévèrement passé à tabac et torturé par les forces de sécurité, une fois au point de devoir être hospitalisé pendant 12 jours. Son organisation fait également face à des tentatives de sabotage telles que des vols et des cambriolages. Malgré ces circonstances difficiles, il garde espoir et a envie de continuer à obtenir justice pour les victimes d’injustices foncières et environnementales en RDC, en particulier pour les groupes vulnérables et à risque comme les femmes et les enfants.

Olivier est connu comme l’« avocat vert » au Nord-Kivu pour avoir défendu le parc national des Virunga et les droits de ses travailleurs et habitants. Les communautés qu’il représente font face à l’expropriation économique et à l’exploitation de leurs terres et de leurs ressources. Dans le contexte de la RDC, cela affecte en particulier les femmes et les enfants — de nombreuses femmes ont perdu leur mari dans le conflit et sont vulnérables. Elles sont ensuite chassées de leurs terres, ce qui les plonge dans une grave insécurité. Olivier veille à ce qu’elles et d’autres victimes vulnérables ne soient pas oubliées.

En plus de son travail actif en faveur des droits humains, Olivier a également de nombreuses distinctions académiques, notamment en tant qu’ancien membre de l’Elaw Fellowship, membre du Réseau international des avocats Elaw, le visage de l’Union internationale pour la conservation de la nature, et il participe à un certain nombre de projets en collaboration avec plusieurs universités internationales de haut rang.

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En 2018, la République Démocratique du Congo a vu l'avènement d'un nouveau gouvernement après des élections présidentielles tant attendues. Les défenseurs des droits humains et d'autres acteurs de la société civile ont été félicités pour leur plaidoyer alors qu'ils travaillaient sans relâche pour appeler à un retour aux institutions démocratiques et à la bonne gouvernance ; leurs efforts ont joué un rôle important dans le processus électoral. L'arrivée d'un nouveau gouvernement est une opportunité de faire avancer l'agenda des Droits humains et d'assurer la protection des Défenseurs des droits humains alors que le nouveau président, M. Felix Tshisekedi, s'est engagé à respecter les Droits humains, à ouvrir l’espace public et à protéger les défenseurs des droits humains qui sont à risque.

Malgré ces succès, les Défenseurs des droits humains en République démocratique du Congo risquent d'être tués, menacés, intimidés et harcelés par la justice. Les risques sont particulièrement graves pour les défenseuses des droits humains et les défenseurs des droits humains qui travaillent sur les droits fonciers et environnementaux et qui sont souvent considérés comme une menace pour les intérêts économiques. La protection des droits de l'homme garantis par la Constitution connaît une application limitée. En mai 2017, un projet de loi sur la protection des défenseurs des droits de l'homme a été adopté par le Sénat et attend toujours d'être promulgué par le président. Il contient certaines dispositions qui constituent une menace réelle pour le travail légitime des défenseurs des droits humains, y compris une définition restrictive du terme DDH. En outre, l'article 17 impose des conditions pas nécessaires aux défenseurs des droits humains, comme l'obligation d'envoyer un rapport annuel de leurs activités au Ministère des droits de l'homme.

Par ailleurs, il reste encore du travail à faire pour s'assurer que tous les défenseurs des droits humains soient en mesure de poursuivre leur travail dans la capitale, les zones urbaines et rurales sans craindre la répression ou toute forme de harcèlement. Dans l'Est de la RDC, les défenseurs des droits humains font face à la possibilité de détention et de harcèlement judiciaire pour avoir dénoncé des violations des droits humains là où des groupes armés sont actifs et responsables de violations des droits humains. Les risques dans cette partie du pays sont particulièrement élevés pour les défenseuses des droits humains qui sont confrontées à des risques spécifiques en fonction de leur sexe, notamment les agressions sexuelles. Elles sont souvent la cible de représailles de la part de groupes armés et d'anciens rebelles pour avoir dénoncé les cas de violences sexuelles qui ont été utilisées comme armes de guerre au cours des deux dernières décennies.