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Module 11: ANALYSER LES RISQUES - LA FORMULE DU RISQUE POUR UN PLAN DE SÉCURITÉ PERSONNELLE

Module 11: ANALYSER LES RISQUES - LA FORMULE DU RISQUE POUR UN PLAN DE SÉCURITÉ PERSONNELLE

Objectifs

Comprendre et utiliser la formule du risque en tant qu’outil pour évaluer un risque de sécurité particulier

Durée totale

90 minutes

Répartition du temps

Introduction - 10 min
Expérience des DDH - 5 min
Exercice/débat - 40 minutes
Travail individuel - 15 minutes
Commentaires
Conclusion - 20 minutes

Matériel nécessaire

Sample Programme

Documents

Préparer des tableaux à feuilles, et des diaporamas avec :

* la formule et les définitions (voir ci-dessous)

Préparation                

Discutez avec un participant de son expérience d’une situation où il a fait face au risque et l’a surmonté, et s’en servir comme étude de cas

Lors de la préparation et de l’animation de cette session, il est important d’appliquer systématiquement une perspective intersectionnelle à l’identité et aux expériences de chaque participant, ainsi qu’à ses besoins en matière de protection. Les systèmes de discrimination et de privilège qui se chevauchent, comme le genre, l’orientation sexuelle, la religion, le handicap, l’origine raciale ou ethnique, la situation économique ou la classe sociale, l’état matrimonial, la citoyenneté, l’âge et l’apparence physique peuvent avoir un impact profond sur la perception et l’expérience des risques et la protection des défenseurs des droits humains et de leurs communautés.

Introduction:

  • Ce que vous faites en tant que DDH peut être difficile et avoir des répercussions négatives sur les intérêts de certaines autorités, de certains groupes et de certaines personnes, ce qui peut vous exposer à de grands risques.
  • Le risque fait partie intégrante de la vie des défenseurs dans certains pays et la réduction du risque signifie que nous pouvons continuer à travailler en toute sécurité
  • L’analyse des risques est au cœur de cet atelier, alors cette session est très importante.
  • Nous analysons les risques pour nous-mêmes personnellement, mais aussi pour nos organisations. Il y a un important chevauchement entre les deux, alors ce n’est pas un problème de couvrir un risque et une menace, par exemple l’arrestation, dans les deux plans. En couvrant le risque et la menace dans les deux cas, vous obtiendrez des renseignements utiles en examinant les différents points de vue.

Brainstorm – À quels risques et menaces êtes-vous confrontés ?

  • écrivez sur le tableau à feuilles ou les participants écrivent sur des post-its qu’ils colleront sur le tableau
  • groupez les risques en fonction des facteurs physiques, numériques et psychosociaux, et sous-divisez les si besoin, p. ex., en regroupant détention/arrestation, ou en regroupant diffamation sur internet et stigmatisation

Remarque : Avec les formulaires d’inscription des participants et la présentation, cette session aide les facilitateurs à comprendre les risques et les menaces les plus importants auxquels les participants sont exposés. Toutefois, le facilitateur devrait également tenir compte des participants qui ne souhaitent peut-être pas parler de certains risques, par exemple les FDDH et les DDH LGBTIQ+ et ne pas exercer de pression sur qui que ce soit pour les partager.

Le formateur présente la formule du risque et met l’accent sur :

  • Le niveau de risque peut être faible, moyen ou élevé
  • les menaces sont « externes » liées à votre contexte et à vos adversaires, tandis que les vulnérabilités sont « internes » liées à votre identité, à votre emplacement, à vos choix de travail et à votre comportement

Définitions:

RISQUE – la possibilité d’un événement qui entraîne un préjudice (la possibilité sera faible, moyenne ou élevée1)

MENACE – déclaration ou indication d’une intention d’infliger un dommage, une punition ou une blessure (il s’agit de menaces « externes », comme la situation politique et juridique, ainsi que des groupes ou des personnes qui profèrent des menaces générales ou particulières)

CAPACITÉ – toute ressource (y compris les aptitudes et les contacts) qui renforce la sécurité

VULNÉRABILITÉ – tout facteur qui rend la concrétisation d’un préjudice plus probable ou plus importante (il s’agit de vulnérabilités « internes » qui portent sur des aspects comme votre identité, votre lieu de travail et votre comportement)

Remarque : essayez de ne pas répondre aux demandes visant à débattre des définitions au début. Expliquez plutôt que vous apprendrez d’abord en étudiant un exemple et en identifiant les éléments, puis vous pourrez revenir plus tard aux questions sur les définitions si quelque chose n’est pas clair.

La meilleure pratique consiste à utiliser les expériences des participants plutôt que les études de cas.

Remarque : La meilleure pratique consiste à utiliser les expériences des participants et les cas dont ils ont entendu parler, plutôt que les études de cas. Si vous devez utiliser une étude de cas, consultez la page 11 du Manuel sur la sécurité.

Dans le cas où les participants ont peu d’expérience des risques, vous pourriez préparer des études de cas à partir d’exemples dans le pays en question, et veillez à inclure des éléments d’intersectionnalité, par exemple en ce qui concerne le genre, la race, l’origine ethnique et d’autres critères qui font traditionnellement l’objet de discrimination. Gardez les études de cas courtes et pertinentes, et n’incluez pas de détails superflus.

Vérifiez à l’avance qu’un participant soit disposé à donner un exemple de situation où il a été confronté à un risque qu’il a pu surmonter.

Expliquez-leur que vous aimeriez en discuter afin de comprendre l’analyse des risques à partir d’un cas réel. Demandez aux participants d’établir un lien entre la ou les menaces, leurs vulnérabilités et leurs capacités, mais en évitant cette terminologie, de sorte que les participants doivent envisager les options.

Le participant doit relater son expérience (5 minutes), et les autres doivent tenir compte de ce qui suit :

  • Quelles étaient les menaces ?
  • Quelles étaient les vulnérabilités ?
  • Est-ce que l’une ou plusieurs vulnérabilités étaient liées à l’intersectionnalité ?
  • Quelles étaient les capacités ?
  • Quel était le niveau de risque ?

Remarque : Rappeler aux participants qu’il ne s’agit que d’un exemple à utiliser pour illustrer la formule de risque et qu’ils ne doivent pas critiquer les actions du DDH.

Remarque : Il est intéressant d’écrire cela sur une feuille de tableau en position paysage (côté long horizontal), en utilisant des mots clés pour décrire les exemples de l’expérience du participant.

Questions :

  • Choisissez différents éléments parmi les menaces, les vulnérabilités et les capacités, et demandez « si cet élément n’était pas là, est-ce que cela rendrait le risque plus élevé ou plus faible ? »

Vérifiez maintenant si les définitions ont du sens.

Il est difficile (bien que parfois possible) de réduire les menaces auxquelles nous faisons face, mais cela nécessite normalement des efforts de plaidoyer à long terme. Nous pouvons contrôler les capacités que nous avons et l’aptitude à identifier nos propres vulnérabilités. Notre défi consiste à réduire nos vulnérabilités et à accroître nos capacités, ce qui nous permet de réduire plus facilement le risque.

En quoi la formule des risques est-elle un outil utile ?

  • elle est versatile, flexible et sans préjugé culturel
  • elle peut être utilisée dans n’importe quelle situation (sauf en cas d’urgence, lorsque l’action est la meilleure solution !)
  • elle peut être utilisée pour prédire quelles capacités seront nécessaires dans le futur

Exercise:

Demandez désormais aux participants de remplir ce tableau individuellement, en inscrivant jusqu’à trois risques/menaces chacun

Risques

Vulnérabilités

Capacités existantes

Capacités requises

Risque 1      
Risque 2      
Risque 3      

 

Commentaires et discussion

  • demandez aux participants ce qui était particulièrement difficile et discutez de la façon de relever ces défis
  • demandez aux participants de quelles capacités ils ont besoin

Conclusion:

Bien que le risque soit courant dans la vie des défenseurs, de nombreuses variables — les capacités et les vulnérabilités — peuvent être améliorées par nos propres actions

 

1 Dans l’édition 2011 du manuel de sécurité de Front Line Defenders, les risques sont décrits légèrement différemment. Utiliser l’une ou l’autre des définitions sera utile. La définition de ce manuel reflète une méthodologie plus courante.

 

Modules liés:

Matrice des risques, discuter des menaces avec les communautés rurales, et évaluation de la menace :

Remarque : Selon votre groupe, vous pouvez vous concentrer davantage sur la protection personnelle, organisationnelle, de réseau ou communautaire. Toutefois, il est toujours plus sage de parler des deux. Chaque module utilise un outil différent — la formule du risque et la matrice du risque. Vous pouvez en fait utiliser un outil ou l’autre pour la sécurité personnelle ou organisationnelle. Cependant, la formule se rapporte mieux au plan personnel en raison de l’aspect « vulnérabilité », qui permet aux DDH de tenir compte de leurs vulnérabilités personnelles propres. La matrice fonctionne mieux pour les organisations/réseaux/communautés, car il est plus facile de décrire les niveaux de probabilité et d’impact et, par conséquent, de créer des procédures opérationnelles normalisées (PON) pour réduire la probabilité et l’impact en tant que groupe.

Toutefois, lorsque l’on envisage la protection d’un groupe de personnes, il faut toujours souligner que l’impact sera différent pour les différents défenseurs en fonction de leur intersectionnalité, par exemple un défenseur noir Trans peut être plus en danger qu’un défenseur gay blanc, ou du travail qu’ils font, p. ex., un travailleur de proximité en milieu rural contre un agent des finances basé dans une capitale.