#Soudan du Sud
#Soudan du Sud
Les DDH au Soudan du Sud font face à de nombreux défis, qui semblent exacerbés par le fait que c'est un nouveau pays qui connait une transition politique difficile et des périodes d'instabilité. Les premiers bénéfices de l'indépendance du pays ont été épuisés par la récente guerre civile qui a fait rage jusqu'en décembre 2013, à cause de la lutte pour le pouvoir entre le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar. La crise a rapidement dégénérée en un conflit ethnique opposant les membres de la majorité ethnique Dinka (le groupe dont est issu le président Salva Kiir) à la minorité Nuer (le groupe dont est issu le vice-président Riek Machar). Pendant cette période d'insécurité qui a affecté différentes régions du pays, y compris Juba, la capitale, de nombreux défenseur-ses des droits humains ont été menacés de mort ou ont été contraints de se cacher ou de fuir le pays.
Début 2016, le niveau de violence a considérablement baissé grâce à un accord de paix négocié au niveau international qui était déjà en vigueur. Cependant, les parties au conflit peinaient toujours à appliquer les principales clauses de l'accord, ce qui accentuait les craintes de reprise des hostilités à tout moment. Tandis qu'un certain nombre d'éminents DDH sont rentrés, certains se sont tournés vers d'autres affaires, notamment la politique. Les DDH les plus en "danger" sont les journalistes qui parlent des questions relatives aux droits humains dans leurs articles. Les médias les plus exposés au risque de représailles sont quelques stations radio dont les programmes traitent des questions socio-politiques sensibles, ainsi que plusieurs journaux de la presse écrite. Les journalistes indépendants sont de plus en plus souvent ciblés par le gouvernement et la crise récente a aggravé leur situation. Dans cet environnement post-conflit polarisé, plusieurs journalistes ont été assassinés dans des circonstances qui laissent penser qu'ils ont été ciblés pour avoir critiqué le gouvernement de Juba et sa politique. Beaucoup d'autres sont toujours détenus à cause du contenu de leurs articles ou de leurs commentaires. Plusieurs autres ont été contraints de s'exiler. Les organes de sécurité seraient particulièrement hostiles au travail des journalistes indépendants et ils accusent généralement ces derniers de "trahir la nation".
La question de l'impunité en cas d'attaque contre des défenseur-ses des droits humains et des journaliste n'a jamais été prise en compte, pas même dans les termes de l'accord de paix récemment conclu. Mais l'impunité des dignitaires, sans parler de celle des acteurs non étatiques, a toujours été un énorme problème dans ce nouveau pays. Une nouvelle coalition de DDH est un pas dans la bonne direction, vers une gestion adaptée des questions de sécurité par les défenseur-ses des droits humains et les journalistes, dont le besoin de justice pour les attaques qu'ils ont subies.