#Albanie
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Le travail des défenseur-ses des droits humains (DDH) en Albanie n'est pas ouvertement restreint par le gouvernement, mais pourtant les DDH font face à plusieurs difficultés. Les défenseur-ses des droits humains participent régulièrement à l'élaboration de politiques et de lois relatives aux droits humains. Cependant, ces consultations ne reflètent pas une réelle coopération, car il n'y a aucun mécanisme officiel en place aux niveaux central et local.
La corruption et l'impunité répandues en Albanie constituent un sérieux obstacle pour les défenseur-ses des droits humains. En juillet 2016, le gouvernement albanais a adopté une réforme du secteur judiciaire, ce qui était l'une des conditions de l'Union européenne aux négociations d'entrée. De nombreux DDH considéraient cette réforme comme essentielle pour garantir le respect des droits humains et des libertés. Si elle est appliquée de façon adaptée, cette réforme pourrait aider à dépasser certains problèmes clés du système judiciaire albanais, tels que l'extrême corruption, la longue durée des procédures et les déficiences de l'application des décisions judiciaires.
Un autre problème est la mauvaise situation économique du pays; les ONG ont des difficultés à accéder aux ressources financières et elles dépendent de l'aide des donateurs. Le régime fiscal qui s'applique au secteur à but non lucratif n'est pas clair et cela a un effet négatif sur le travail des organisations de la société civile.
Les libertés d'association et de rassemblement ont généralement été respectées. Au cours des dernières années, il y a eu un certain nombre de manifestations organisées par d'anciens prisonniers politiques et défenseur-ses des droits humains plaidant pour les droits des handicapés. La liberté d'expression, bien qu'elle soit officiellement garantie par la constitution, est partiellement limitée dans la pratique. L'autocensure est largement répandue parmi les journalistes, notamment en raison du risque d'être accusé de diffamation et de devoir payer des amendes élevées. Les intérêts des entreprises et politiques continuent d'influencer les médias indépendants et il existe une pression sur les journalistes et les agences de presse critiques.
Le traitement des groupes vulnérables reste très problématique en Albanie. Les attitudes et pratiques discriminatoires en Albanie prévalent à l'encontre des populations Roms et Egyptiennes, ainsi que contre la communauté LGBTI, ce qui entrave le travail des défenseur-ses des droits humains dans ces domaines. La communauté trans et les DDH transgenres sont particulièrement la cible de violences persistantes, qui restent souvent impunies et il n'y a pas d'enquête. Lorsqu'elles travaillent, les défenseuses des droits humains doivent aussi faire face à des barrières sociales et culturelles.