La FDDH Eren Keskin condamnée à sept ans et demi de prison
Le 30 mars 2018, le 2nd tribunal de première instance d'Istanbul a condamné la défenseuse des droits humains Eren Keskin à sept ans et demi de prison pour des articles parus dans Özgür Gündem lorsqu'elle en était co-rédactrice en chef. Elle est accusée d'avoir "dévalorisé la nation, la république, les institutions et les organes de l'Etat turc" en vertu de l'article 301 du Code pénal turc, et d'avoir et "insulté le président de la République de Turquie" en vertu de l'article 299 du Code pénal.
Le 10 octobre 2018, la 10e audience du "procès principal de l'affaire Özgür Gündem s'est tenu devant la 23e haute cour criminelle d'Istanbul. L'ex rédactrice en chef du journal Özgür Gündem, Eren Keskin, est l'une des neuf accusés de l'affaire. La cour a levé l'interdiction de voyager qui pesait sur Eren Keskin, mais elle risque toujours jusqu'à 24 ans de prison pour plusieurs charges. La prochaine audience a été fixée au 17 janvier 2019.
La 9e audience du "procès principal" d'Özgür Gündem s'est déroulée le 4 juin 2018. Eren Keskin est l'ancienne rédactrice en chef d'Özgür Gündem et l'une des neuf accusés de l'affaire. Lors de l'audience, la cour a demandé au procureur de préparer une déclaration pour la prochaine audience, qui aura lieu le 20 octobre 2018. La cour a refusé la demande de son avocat de lever l'interdiction de voyager.
Eren Keskin est une éminente défenseuse des droits humains et avocate en Turquie. Elle est vice-présidente de l'Association des droits humains (IHD). Elle est également fondatrice du Bureau d'aide juridique contre le harcèlement sexuel et le viol en prison. Eren Keskin a été arrêtée, emprisonnée et elle a fait l'objet de nombreuses poursuites à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Le 30 mars 2018, le 2nd tribunal de première instance d'Istanbul a condamné la défenseuse des droits humains Eren Keskin à sept ans et demi de prison pour avoir publié des articles considérés comme ayant "dévalorisé" la nation turque et "insulté" le président turc. Les articles ont été publiés dans le quotidien Özgür Gündem ("programme libre"), dont elle était co-rédactrice en chef à ce moment-là. Özgür Gündem a été fermé le 16 août 2016 suite à un décret publié en vertu de l'état d'urgence.
Eren Keskin est une éminente défenseuse des droits humains et avocate et elle est vice-présidente de l'Association des droits humains (IDH) en Turquie. Elle a aussi fondé Gözaltında Cinsel Taciz ve Tecavüze Karşı Hukuki Yardım Bürosu (Bureau d'aide juridique contre le harcèlement sexuel et le viol en prison). Elle a été arrêtée, emprisonnée et elle a fait l'objet de nombreuses poursuites à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. En 2004, elle a reçu le prestigieux Aachen Peace Award pour pour ses "efforts courageux et ses activités en faveur des droits humains". En 2005, elle a reçu le prix Theodor-Haecker pour le courage civique et la sincérité politique, et, en 2018, elle a reçu l'Helsinki Civil Society Award.
Eren Keskin a été accusée d'avoir "dévalorisé la nation turque, la république, les institutions et les organes de l'État", en vertu de l'article 301 du Code pénal turc, et d'avoir "insulté le président de la République de Turquie" en vertu de l'article 299. Elle a été condamnée à 7 ans et demi de prison, mais son avocat a fait appel.
Ce n'est pas la première fois qu'Eren Keskin est accusée à cause de son travail légitime et pacifique pour la défense des droits humains. À ce jour, 143 actions ont été intentées en justice contre la défenseuse. Par conséquent, elle a été condamnée à payer une somme totale de 355 000 livres turques (environ 72 000 euros). La Cour de cassation est en train d'examiner si elle devra payer une somme supplémentaire de 105 920 livres turques (environ 22 000 €).
Front Line Defenders est préoccupée par la condamnation prononcée contre Eren Keskin, qui semble uniquement liée à son travail légitime et pacifique en tant que défenseuse des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités turques à:
1. Infirmer immédiatement et sans condition la condamnation d'Eren Keskin, car il semble qu'elle soit prise pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;
2. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Turquie puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.