La défenseuse des droits humains Sepideh Gholian face à de nouvelles accusations pendant sa détention

Le 4 novembre 2021, Sepideh Gholian a été transférée dans le quartier public de la prison d’Evin à Téhéran suite à des interrogatoires fondés sur de nouvelles accusations portées contre la défenseuse des droits humains dans la prison de Bushehr début octobre. La défenseuse des droits humains est détenue dans le quartier 209 de la prison d’Evin, gérée par le service de renseignement du CGRI, et a été interrogée du 14 octobre 2021 au 4 novembre 2021.

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Sepideh Gholian est défenseuse des droits humains et journaliste freelance ; son travail se concentre principalement sur le droit du travail. Elle travaille en étroite collaboration avec le Syndicat des travailleurs de Haft Tappeh Cane Company, un syndicat créé en 1974 pour représenter les travailleurs du Complexe agro-industriel Haft Tappeh Sugarcane. Les dirigeants du syndicat sont depuis longtemps poursuivis et harcelés par les autorités iraniennes, et plusieurs membres du Conseil d’administration sont jugés pour « propagande contre l’État » et pour avoir « agi contre la sécurité nationale » depuis 2009.

Le 20 septembre 2021, la défenseuse des droits humains a été assignée à comparaître devant la 2e Branche des tribunaux publics et révolutionnaires de Bushehr ; elle est accusée de « diffusion de désinformation virtuelle » et de « propagande contre l’État ». Le 11 octobre 2021, la maison de la sœur de Sepideh Gholian à Ahvaz a été perquisitionnée par plus de 30 agents de sécurité qui auraient confisqué les appareils mobiles de toute la famille et arrêté Sepideh Gholian. La défenseuse des droits humains était en permission médicale depuis le 19 août 2021 alors qu’elle purgeait une peine de cinq ans de prison pour avoir couvert les manifestations des travailleurs de l’usine de sucre Haft-Tappeh à Khuzestan en 2018.

Pendant sa permission pour maladie, Sepideh Gholian a publié des articles sur les réseaux sociaux au sujet des mauvaises conditions et des mauvais traitements infligés aux détenues de la prison de Bushehr, et de nouvelles accusations ont été portées contre elle. La défenseuse des droits humains a publié ces messages sur son compte Twitter personnel, où elle avait qualifié la prison d’ « endroit proche de la fin du monde » où les femmes sont traitées inhumainement et forcées de faire des choses déshonorantes. En réponse à ces messages, le chef de l’Organisation des prisons d’Iran a qualifié les déclarations de Sepideh Gholian d'« étranges », affirmant que certains gardiens de prison, prisonniers et leurs familles ont déposé une plainte contre la défenseuse.

Les préoccupations concernant la situation des défenseuses des droits humains détenues sont d’autant plus vives que des documents confidentiels, des communications et des vidéos montrent des épisodes de torture, d’abus et de mauvais traitements des détenues dans la prison d’Evin dans une série de vidéos provenant du système de vidéo surveillance de la prison, que des hackeurs se faisant appeler Edalat e Ali (La Justice d’Ali) ont fait fuiter en août 2021.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par le maintien en détention et l’acharnement judiciaire contre Sepideh Gholian. Les dernières accusations portées contre la défenseuse sont particulièrement préoccupantes, et semblent être des représailles contre ses tentatives de tenir les autorités de la prison responsables des mauvais traitements infligés aux prisonniers. Front Line Defenders pense que Sepideh Gholian a été prise pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains et en représailles contre ses actions pour la défense des droits des prisonniers en Iran.