Condamnation de trois défenseur-ses des droits humains de Fuzhou
Le 12 juillet 2020, la défenseuse des droits humains Lin Lanying a été libérée de prison au terme de sa peine.
Le 17 avril 2020, le tribunal du district de Cangshan dans la ville de Fuzhou, province du Fujian, a reconnu les défenseurs des droits humains Lin Lanying (林兰英), Lin Yingqiang (林 应 强) et Tang Zhaoxing (唐 兆 星) coupables d'avoir "provoqué une querelle et des troubles". Lin Yingqiang et Tang Zhaoxing ont tous deux été condamnés à trois ans de prison tandis que Lin Lanying a été condamnée à un an et dix mois. He Zongwang (何宗旺), défenseur des droits humains détenu avec ses trois collègues en septembre 2018, a été jugé séparément et condamné en août 2019.
Lin Lanying est pétitionnaire et défenseuse du droit à la terre à Fuzhou depuis de longues années. Elle a commencé à manifester par le biais de pétitions il y a 20 ans après que la police ne soit pas parvenue à tenir pour responsable la personne coupable d'avoir causé un accident de la route ayant tué sa fille et handicapé son fils. Ces dernières années, elle a participé à des rassemblements solidaires hebdomadaires de militants locaux et d'autres rassemblements pacifiques à Fuzhou, ainsi qu'à des actions en ligne et hors ligne pour soutenir les défenseur-ses des droits humains poursuivis ou emprisonnés.
Le 12 juillet 2020, la défenseuse des droits humains Lin Lanying a été libérée de prison au terme de sa peine. Elle avait été condamnée en avril 2020 en même temps que les défenseurs des droits humains Lin Yingqiang et Tang Zhaoxing, qui ont tous deux été condamnés à trois ans de prison, avec effet rétroactif lors de leur première détention. Le 7 juillet 2020, le tribunal populaire intermédiaire municipal de Fuzhou a rendu une décision confirmant le verdict de première instance contre Lin Lanying, Lin Yingqiang et Tang Zhaoxing.
Le 17 avril 2020, le tribunal du district de Cangshan dans la ville de Fuzhou, province du Fujian, a reconnu les défenseurs des droits humains Lin Linyang (林兰英), Lin Yingqiang (林 应 强) et Tang Zhaoxing (唐 兆 星) coupables d'avoir "provoqué une querelle et des troubles". Lin Yingqiang et Tang Zhaoxing ont tous deux été condamnés à trois ans de prison tandis que Lin Linyang a été condamnéep;à un an et dix mois. He Zongwang (何宗旺), défenseur des droits humains détenu avec ses trois collègues en septembre 2018, a été jugé séparément et condamné en août 2019.
Lin Linyang est une pétitionnaire et une défenseuse des droits humains de longue date à Fuzhou, qui se concentre principalement sur les actions visant à soutenir les défenseur-ses des droits humains poursuivis ou emprisonnés. Lin Yingqiang est pétitionnaire et défenseur du droit à la terre à Fuzhou. Depuis 2004, il a initié et participé à des actions de plaidoyer et à des manifestations publiques pour soutenir les agriculteurs locaux dont leurs terres ont été accaparées par les autorités sans compensation adéquate. Tang Zhaoxing est pétitionnaire et défenseur des droits humains à Fuzhou ; il participe à des actions de plaidoyer et à des actions publiques pour soutenir et sensibiliser à la persécution des militants politiques locaux et des défenseur-ses des droits humains. He Zongwang est pétitionnaire et défenseur des droits humains dans la ville de Fuqing, province du Fujian. Il a participé à des actions de plaidoyer et à des manifestations publiques, notamment celles visant à sensibiliser à l'injustice sociale et à la persécution des défenseurs des droits humains. Lin Yingqiang et He Zongwang ont déjà été détenus pour leur travail en tant que défenseurs des droits humains.
Dans la matinée du 12 septembre 2018, un groupe de plus de 30 défenseur-ses des droits humains se sont rassemblés devant le centre de détention n°1 de Fuzhou pour saluer la libération du défenseur des droits humains emprisonné Yan Xingsheng (严 兴 声). Ils lui ont offert des fleurs, ont pris des photos de groupe et ont déclenché des pétards, une pratique traditionnelle visant à conjurer l'énergie négative et souvent utilisée à l'occasion de la libération de prisonniers. Alors que le groupe de défenseur-ses commençait à se disperser, ils ont été encerclés et arrêtés par des policiers qui attendaient à proximité. En l'espace d'un mois, la plupart des défenseurs des droits humains détenus ont été libérés, à l'exception de Lin Linyang, Lin Yingqian, Tang Zhaoxing et He Zongwang.
Lin Linyang, Lin Yingqiang et Tang Zhaoxing ont d'abord été détenus pénalement pour avoir "rassemblé une foule dans le but de troubler l'ordre public" avant d'être officiellement arrêtés pour avoir "provoqué une querelle et des troubles", une infraction à l'ordre public vague souvent utilisée pour poursuivre les défenseur-ses des droits humains et les manifestants pacifiques ces dernières années. Ils ont été jugés le 22 novembre 2019. He Zongwang a été poursuivi séparément et jugé par un autre tribunal de Fuzhou pour "avoir provoqué une querelle et des troubles" et "inventé et diffusé intentionnellement de fausses informations". Il a été condamné le 30 août 2019 à quatre ans de prison.
Dans le verdict officiel rendu le 17 avril 2020, le tribunal de Cangshan a écrit que les trois défenseur-ses, rejoints par d'autres pétitionnaires, ont participé à sept rassemblements publics en 2018 devant des tribunaux, des centres de détention et des centres de convention pendant la tenue de conférences internationales. Au cours du procès de novembre 2019, les avocats des trois défenseur-ses ont fait valoir que l'affirmation du procureur selon laquelle ces actions avaient "provoqué des nuisances" et "gravement troublé l'ordre public" n'était pas étayée par les "preuves" présentées, y compris par les séquences vidéo de certaines des manifestations en question. Les avocats de la défense ont indiqué que les poursuites contre leurs clients constituaient des représailles contre leur activisme pacifique.
Front Line Defenders condamne les verdicts rendus par les tribunaux les 30 août 2019 et 17 avril 2020, ainsi que la condamnation à des peines de prison de Lin Linyang, Lin Yingqiang, Tang Zhaoxing et He Zongwang, car il semble que cela constitue un acte de représailles directes contre leur travail légitime en faveur des droits humains et contre l'exercice de leur liberté de réunion et d'expression, garantie par la Constitution chinoise.