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Menaces, intimidation et cyberattaques contre des membres d'Análisis Urbano

Statut: 
Menaces
À propos de la situation

Le 26 juillet 2017, des membres d'Análisis Urbano et de Corporación para la Paz y el Desarrollo Social – Corpades ont indiqué que l'une de leurs sources avait reçu des menaces de mort. Ces menaces sont les derniers actes d'intimidation perpétrés dans le cadre d'une série d'attaques et de menaces à l'intention de leur personnel et de leurs sources.

À propos d'Análisis Urbano

analisis_urbano.jpegAnálisis Urbano est une agence de presse associée à la Corporación para la Paz y el Desarrollo Social – Corpades, une organisation qui se consacre aux enquêtes, à l'analyse et à la dénonciation des violations des droits humains liées aux violences urbaines et rurales à Medellín en Colombie. Les membres de l'organisation sont harcelés et plus de quatorze d'entre eux ont été tués à cause de leur travail depuis 1998.

3 Août 2017
Menaces, intimidations et cyberattaques contre des membres d'Análisis Urbano

Le 26 juillet 2017, des membres d'Análisis Urbano et de Corporación para la Paz y el Desarrollo Social – Corpades ont indiqué que l'une de leurs sources avait reçu des menaces de mort. Ces menaces sont les derniers actes d'intimidation perpétrés dans le cadre d'une série d'attaques et de menaces à l'intention de leur personnel et de leurs sources.

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Le 26 juillet 2017, des membres d'Análisis Urbano ont signalé un nouvel acte d'intimidation après une série d'attaques, de menaces et de harcèlement contre les membres de l'agence de presse. Le 24 juillet 2017 à 2h30, un inconnu a téléphoné à l'une des sources de l'agence. L'individu a appelé à la maison de la famille de la source et a menacé de les tuer si la source continuait à donner des informations à Análisis Urbano. Les menaces de mort ont été signalées à la police, qui a détecté l'origine de l'appel; il aurait été passé depuis un téléphone public dans le secteur de Villa Hermosa. Cependant, la police n'a pas pu identifier l'auteur.

Ces menaces ont été proférées après la publication d'une série d'articles par Análisis Urbano, qui dénonçaient les alliances entre les groupes paramilitaires et des politiciens dans plusieurs zones de Medellín, principalement Bajo Cauca et Nordeste. Dans leur dernier reportage, écrit par l'équipe Eli_Inspector de l'organisation, ils révélaient plusieurs scandales de corruption impliquant l'ancien maire de la municipalité de Zaragaosa. Selon Análisis Urbano, la plupart de ces menaces étaient dirigées contre l'équipe Eli_Inspector.

Le 22 juillet 2017, l'agence de presse a signalé une vague de cyberattaques contre leur page web, leurs ordinateurs et leurs profils sur les réseaux sociaux, qui a commencé le 11 juillet. Plusieurs messages contenant des liens malveillants ont été postés sur la page d'Análisis Urbano sur Facebook. Luis Fernando Quijano, directeur d'Análisis Urbano et administrateur de la page Facebook de l'organisation, a également reçu plus de soixante demandes d'amis, provenant de faux profils sur le réseau social, dans ce qui ressemble à une tentative visant à accéder à la page Facebook de l'organisation.

La plus grave de ces cyberattaques a eu lieu entre le 14 et le 15 juillet 2017, lorsque des ordinateurs ont été infectés et que les pirates ont presque réussi à gagner le contrôle de la page web de l'agence de presse. L'attaque a commencé peu après qu'Análisis Urbano a publié un reportage au sujet des opérations des Autodefensas Gaitanistas de Colombia – AGC, un groupe paramilitaire, dans la région de San José de Apartadó.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par la situation des défenseur-ses des droits humains en Colombie. Dans son rapport annuel de 2017, qui couvre la période entre janvier et décembre 2016, Front Line Defenders a signalé 281 assassinats de défenseur-ses des droits humains à travers le monde. 86 de ces assassinats ont été perpétrés en Colombie, faisant d'elle le pays où l'on compte le plus grand nombre d'assassinats de DDH.

Selon un rapport du bureau de l'Ombudsman colombien, 156 leaders sociaux et défenseur-ses des droits humains ont été tués entre janvier 2016 et mars 2017. En outre, cinq disparitions, 33 attaques et plus de 500 menaces ont été signalées. Selon l'Ombudsman, Carlos Alfonso Negret Mosquera: "l'une des principales causes de ce phénomène est la tentative des groupes armés illégaux d'occuper les territoires anciennement contrôlés par les FARC".

Le gouvernement colombien a signé un accord de paix avec les Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia - FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) en novembre 2016, mais cela n'a pas rendu le pays plus sûr pour les défenseur-ses des droits humains. Bien que tout prouve le contraire, le gouvernement continue d'affirmer que ces assassinats ne sont ni systématiques ni liés aux activités paramilitaires.

Front Line Defenders est préoccupée par ces dernières menaces, intimidation et cyberattaques contre les membres d'Análisis Urbano, Corpades et leurs sources, et pense que ces actes sont directement liés à leurs activités en faveur des droits humains. Front Line Defenders est également très préoccupée par la violence persistante contre les défenseur-ses des droits humains en Colombie, en particulier ceux qui dénoncent la présence et les activités des groupes armés illégaux.

Front Line Defenders exhorte les autorités colombiennes à :

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces de mort et les cyberattaques contre Análisis Urbano, Corpades et leurs sources, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique du personnel d'Análisis Urbano, Corpades et leurs sources;

3. Enquêter sur la tendance aux assassinats et au harcèlement contre les défenseur-ses des droits humains, identifier les causes et les auteurs et engager des actions déterminées pour empêcher que cela se produise.

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Colombie, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.