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Menaces et harcèlement contre la défenseuse des droits humains Sobita Mangsatabam

Statut: 
Harcelée
À propos de la situation

Le 24 juillet 2019, un policier qui n'était pas en fonction qui brandissait une arme est entré dans les bureaux de l'organisation Women's Action for Development (WAD), une organisation de défense des droits des femmes basée à Imphal, dans l'État de Manipur, et a posé des questions au sujet de sa secrétaire Sobita Mangsatabam. Le même policier était déjà venu dans les bureaux du WAD le 21 juillet vers 20h30, mais il n'avait pas pu entrer dans l'enceinte. Il semble que les menaces contre Sobita Mangsatabam et WAD soient liées à leur intervention dans une plainte pour violences conjugales déposée par la femme du-dit policier en juin 2019.

À propos de Sobita Mangstabam

Mangsatabam SobitaSobita Mangstabam est défenseuse des droits humains dans l'État de Manipur ; elle défend les droits des femmes et des filles depuis plus de 20 ans. Son organisation, Women's action Development vise à promouvoir et à protéger les droits des femmes et des filles, en particulier celles qui ont survécu à des violences, notamment des violences sexuelles. Sobita Mangsatabam est également présidente du District Women Committee (DWC) d'United NGOs Mission Manipur (UNMM). Sobita Mangstabam est une fervente défenseuse de la responsabilité et de la justice dans les crimes de violences contre les femmes et les filles. Elle apporte un soutien et une protection aux survivantes et à leur famille et elle appelle à une réforme de la justice pénale pour mettre fin à l'impunité lors de violences faites aux femmes.

29 Juillet 2019
Menaces et harcèlement contre la défenseuse des droits humains Sobita Mangsatabam

Le 24 juillet 2019, un policier qui n'était pas en fonction qui brandissait une arme est entré dans les bureaux de l'organisation Women's Action for Development (WAD), une organisation de défense des droits des femmes basée à Imphal, dans l'État de Manipur, et a posé des questions au sujet de sa secrétaire Sobita Mangsatabam. Le même policier était déjà venu dans les bureaux du WAD le 21 juillet vers 20h30, mais il n'avait pas pu entrer dans l'enceinte. Il semble que les menaces contre Sobita Mangsatabam et WAD soient liées à leur intervention dans une plainte pour violences conjugales déposée par la femme du-dit policier en juin 2019.

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Sobita Mangstabam est défenseuse des droits humains dans l'État de Manipur ; elle défend les droits des femmes et des filles depuis plus de 20 ans. Son organisation, Women's action Development vise à promouvoir et à protéger les droits des femmes et des filles, en particulier celles qui ont survécu à des violences, notamment des violences sexuelles. Sobita Mangsatabam est également présidente du District Women Committee (DWC) d'United NGOs Mission Manipur (UNMM). Sobita Mangstabam est une fervente défenseuse de la responsabilité et de la justice dans les crimes de violences contre les femmes et les filles. Elle apporte un soutien et une protection aux survivantes et à leur famille et elle appelle à une réforme de la justice pénale pour mettre fin à l'impunité lors de violences faites aux femmes.

Le 24 juillet 2019, l'officier est entré dans le bâtiment vêtu de vêtements civils. Il a sorti son arme et, la tenant près de sa taille, a interrogé le concierge à propos de l'endroit où se trouvait Sobita Mangstabam. Ce jour-là, le bureau était fermé en raison d'un "bandh", une fermeture dans la ville, et Sobita Mangstabam et ses employés n'étaient pas au travail. L'officier est resté dans la zone pendant près de 15 minutes après avoir parlé au concierge. Le même officier avait tenté en vain d'entrer dans le bâtiment dans la nuit du 21 juillet 2019. Le policier a pu être identifié; il s'agit de Laimayum Bishwanath Sharma, un officier de la police de Manipur, assigné à la sécurité du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS) local, une organisation nationaliste de droite étroitement liée au Bharatiya Janata Party (BJP) le parti au pouvoir. Depuis, la police a informé Sobita Mangsatabam que l'officier Sharma avait été arrêté et suspendu de ses fonctions avec effet immédiat, dans le cadre des menaces qu'il a proférées contre elle. L'officier a été traduit devant la cour d'Imphal East et a été libéré sous caution.

L'incident et les menaces du 24 juillet 2019 seraient liés au soutien que Sobita Mangsatabam et WAD ont apporté aux victimes de violences conjugales. La femme du policier a porté plainte contre lui en juin 2019, détaillant les menaces et les violences, notamment des menaces de mort, dont elle et ses enfants ont été victimes. Depuis juin, Sobita Mangsatabam et le personnel de WAD sont en contact avec le policier et sa famille pour tenter de résoudre l'affaire. Cependant, les menaces ayant augmenté, le 15 juillet 2019, Sobita Mangsatabam et WAD ont soutenu la femme et les enfants afin qu'ils quittent le domicile et qu'ils s'installent temporairement dans un refuge.

L'incident du 24 juillet est la seconde menace contre Sobita Mangsatabam et sa famille en juillet. Le 4 juillet 2019, un groupe d'inconnus qui circulait dans un 4x4 a tiré en direction de sa fille Urikhimbam Thoibi. Les hommes avaient suivi Urikhimbam Thoibi à distance et ont tiré sur elle et deux autres proches, dont un enfant mineur, alors qu'ils entraient chez elle. Front Line Defenders a déjà lancé un appel urgent faisant part de ses préoccupations après cet incident et appelant à l'ouverture d'une enquête immédiate et crédible par la police de Manipur.

Sobita Mangsatabam et son organisation ont déjà été pris pour cible à cause de son travail en faveur des droits humains. En avril 2017, après le viol collectif de deux filles mineures, elle avait porté plainte contre cet incident en vertu de la loi de 2012 sur la protection des enfants contre les violences sexuelles. Avec plusieurs autres femmes et organisations de défense des droits, elle avait suivi l'affaire et avait plaidé pour une enquête efficace et des poursuites en justice. Suite au procès verbal contre l'accusé de cette affaire, cinq hommes se sont rendus dans les bureaux du WAD et ont demandé où elle se trouvait. Un groupe d'hommes qui affirmait appartenir à la Central Reserve Police Force (CRPF) s'est aussi rendu dans les bureaux de l'UNMM pour poser des questions au sujet de Sobita Mangsatabam. Bien que Sobita Mangsatabam et son personnel soient sains et saufs, sa sécurité est très préoccupante car elle est exposée à des actes de représailles et parce que la police ne soutient et ne protège pas la défenseuse.

Front Line Defenders est extrêmement préoccupée par le harcèlement continu contre Sobita Mangsatabam et sa famille par des hommes armés, et pense que cela est lié à son travail pacifique en faveur des droits humains.