Campagne de diffamation, menaces en ligne et harcèlement contre la défenseuse des droits des migrants Zehida Bihorac
Le 17 septembre 2020, des individus non identifiés ont violemment menacé Zehida Bihorac sur une route de campagne à l’extérieur de sa ville natale Velika Kladusa, après l’avoir filmée et poursuivie dans leur véhicule.
Depuis début août, la défenseuse des droits des migrants Zehida Bihorac fait face à une campagne de dénigrement de plus en plus intense et aux menaces d'utilisateurs de Facebook de sa région.
Zehida Bihorac est enseignante en école primaire et défenseuse des droits humains dans le canton d'Una-Sana, situé à la frontière de l'UE entre la Bosnie et la Croatie. En 2018, elle a commencé à fournir des médicaments, des vêtements, de la nourriture et des sacs de couchage aux camps de réfugiés négligés dans et autour de Velika-Kladusa, sa ville natale. En juin 2020, elle a prononcé un discours devant le parlement autrichien pour signaler les violations des droits humains contre les réfugiés à la frontière et les réactions négatives auxquelles les volontaires sont confrontés de la part de la police et des habitants.
Le 17 septembre 2020, des individus non identifiés ont violemment menacé Zehida Bihorac sur une route de campagne à l’extérieur de sa ville natale Velika Kladusa, après l’avoir filmée et poursuivie dans leur véhicule.
Zehida Bihorac est enseignante en école primaire et défenseuse des droits humains dans le canton d’Una-Sana, situé à la frontière de l’UE entre la Bosnie et la Croatie. En 2018, elle a commencé à fournir des médicaments, des vêtements, de la nourriture et des sacs de couchage aux camps de réfugiés négligés dans et autour de Velika-Kladusa. En juin 2020, elle a prononcé un discours devant le parlement autrichien pour signaler les violations des droits humains contre les réfugiés à la frontière et les réactions négatives auxquelles les volontaires sont confrontés de la part de la police et des habitants.
Dans la soirée du 17 septembre 2020, Zehida Bihorac est allée distribuer de l’aide humanitaire dans l’un des camps forestiers à l’extérieur de Velika Kladusa, où un petit groupe de réfugiés vit dans des conditions désastreuses. Elle a remarqué deux voitures garées et deux hommes à proximité en train de la filmer avec leurs téléphones. Zehida Bihorac les a photographiés et est montée à bord de sa voiture pour partir. L’un des véhicules, un Volkswagen rouge, a commencé à la suivre sur une petite route de campagne. Sur un tronçon plus large de la route, la voiture l’a dépassée et lui a bloqué le passage, obligeant la défenseuse des droits humains à arrêter sa voiture. Le chauffeur et deux autres personnes, vraisemblablement sa femme et son fils adolescent, sont sortis du véhicule et se sont approchés du sien en criant des insultes et des menaces, et la traitant de «traîtresse à son pays». L'homme a heurté le capot et le pare-brise avec ses mains avant que Zehida Bihorac ne réussisse à le contourner et à s'échapper. Ils l’ont suivie jusqu’à ce qu’elle atteigne le poste de police local, où elle a porté plainte. Le lendemain, Zehida Bihorac a remis à la police une séquence vidéo d’une caméra de sécurité, montrant la voiture rouge qui la poursuivait.
Les agresseurs appartiennent à un groupe d’autodéfense privé qui fouille quotidiennement la zone à la recherche de camps de réfugiés temporaires et connu pour son comportement violent envers les migrants et les volontaires. Depuis août 2020, lorsque le gouvernement du canton d’Una Sana a imposé de sévères restrictions aux communautés de réfugiés déjà marginalisées qui ne vivent pas dans les centres d’accueil officiels, de plus en plus de rapports font état de violences perpétrées par ces groupes d’autodéfense, qui harcèlent et frappent les réfugiés et incendient leurs tentes et leurs affaires.
Zehida Bihorac est la cible d’une intensecampagne de diffamation en ligne, de menaces et de tentatives d’intimidations depuis juillet 2020. Des membres de groupes Facebook anti-immigration publient régulièrement ses informations personnelles et des photos d’elle sur internet, et elle a été suivie et filmée à plusieurs reprises ces dernières semaines. Elle a aussi plusieurs fois été suivie et interceptée par la police en juin et juillet 2020.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par l’agression et l’intimidation de la défenseuse des droits humains Zehida Bihorac, car elle pense qu’elle est ciblée uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits des migrants.
Depuis début août, la défenseuse des droits des migrants Zehida Bihorac fait face à une campagne de dénigrement de plus en plus intense et aux menaces d'utilisateurs de Facebook de sa région.
Zehida Bihorac est enseignante en école primaire et défenseuse des droits humains dans le canton d'Una-Sana, situé à la frontière de l'UE entre la Bosnie et la Croatie. En 2018, elle a commencé à fournir des médicaments, des vêtements, de la nourriture et des sacs de couchage aux camps de réfugiés négligés dans et autour de Velika-Kladusa, sa ville natale. En juin 2020, elle a prononcé un discours devant le parlement autrichien pour signaler les violations des droits humains contre les réfugiés à la frontière et les réactions négatives auxquelles les volontaires sont confrontés de la part de la police et des habitants.
Le 20 août 2020, un utilisateur de Facebook a posté un commentaire sur le groupe doček migranta (Migrants Bienvenus) disant que Zehida Bihorac était une «femme immorale», qui «transpire pour passer d'homme à homme, je me demande si une telle personne est apte à travailler à l'école avec nos enfants et petits-enfants.» D'autres publications postées sur le même groupe Facebook contiennent des descriptions détaillées sur la manière dont les réfugiés et ceux qui les aident devraient être tués. Un utilisateur a posté une photo d'une matraque métallique avec la légende «Nous devrions d'abord frapper ceux qui aident». D'autres ont également pris et posté des photos d'elle parlant aux réfugiés. Le 24 août 2020, Zehida Bihorac a déposé une plainte contre les personnes à l'origine de ces publications et d'autres publications Facebook devant la police locale. À ce jour, aucune action n'a été prise.
Bien que ce ne soit pas la première fois que la défenseuse des droits humains soit confrontée à des commentaires diffamatoires en ligne, la campagne de dénigrement s'est intensifiée au cours des dernières semaines, d'autant plus que le gouvernement du canton d'Una Sana a imposé de sévères restrictions à la liberté de mouvement des migrants et demandeurs d'asile déjà marginalisés qui ne vivent pas dans les centres d'accueil officiels. Cela comprend l'interdiction du transport et des rassemblements de migrants et de demandeurs d'asile, ainsi que l'interdiction de leur fournir un logement privé. Les mesures sont appliquées par le biais de barrages routiers, d'interceptions d'autobus et de descentes de police et de groupes d'autodéfense privés dans les maisons et les squats, expulsant de force les migrants sans proposer un autre logement.
En juin et juillet dernier, la police a suivi Zehida Bihorac et arrêté sa voiture à plusieurs reprises alors qu'elle conduisait depuis ou vers la frontière, lui posant des questions et l'accusant d'aider l'immigration clandestine, insinuant qu'elle serait bientôt arrêtée. Ils l'ont également filmée lorsqu'elle s'est rendue dans un camp de réfugiés. Dans la soirée du 18 juin 2020, la défenseuse des droits humains a rencontré des réfugiés pour leur distribuer des sacs à dos contenant de la nourriture et des médicaments. Deux minutes après son départ du lieu de rendez-vous, des voitures de police avec leurs sirènes allumées sont arrivées, ont bloqué la route et interrogé les réfugiés au sujet de Zehida Bihorac.
Front Line Defenders est vivement préoccupée par la campagne de dénigrement en cours et les menaces contre Zehida Bihorac et d'autres défenseur-ses des droits humains en Bosnie-Herzégovine, qui sont confrontés à une hostilité croissante de la part des autorités et de la population en général depuis le début de la crise migratoire de 2018.