Campagne de diffamation contre des défenseur-ses des droits humains en Égypte
Le 25 mai 2017, le parlementaire égyptien et présentateur télé Mostafa Bakry a diffusé les noms et les photos d'un groupe de défenseur-ses des droits humains égyptiens qui ont participé à une réunion sur les droits humains à Rome les 20 et 21 mai 2017, à l'occasion de son programme sur la chaîne privée Sada El-Balad. Il les a taxés de traitres et a appelé les services de renseignements égyptiens à les enlever et à les renvoyer en Égypte dans des cercueils afin qu'ils soient jugés.
Les 20 et 21 mai 2017, Euro Med Rights a organisé une rencontre à Rome sur les droits humains en Égypte, réunissant des chercheurs et des représentants d'organisations de la société civile qui œuvrent en faveur des droits humains et provenant d'Italie, du Danemark, de Tunisie, de Palestine, de Belgique et d'Allemagne. Parmi les participants il y avait Bahey Eldin Hassan directeur du Cairo Institute for Human Rights Studies; l'avocat en droits humains Khaled Ali; l'expert politique et chroniqueur Amr Hamzawy; Mohamed Zarea, président de l'Arab Organisation for Penal Reform; Ahmed Samih, directeur exécutif de l'Andalus Institute for Tolerance and Anti-Violence Studies; Nancy Okail, directrice exécutive du Tahrir Institute for Middle East Policy; et Moataz El Fegiery, coordinateur de protection de Front Line Defenders pour la région MOAN.
Mohamed Zarea est directeur de l'Arab Organisation for Penal Reform. L'Arab Organisation for Penal Reform (APRO) est une ONG arabe indépendante fondée en 2004 sous la forme de cabinet d'avocat. Le conseil consultatif de l'APRO est composé d'éminents experts égyptiens et du monde Arabe. Le siège de l'organisation est basé au Caire et plusieurs bureaux satellites dans d'autres pays arabes sont en train d'être mis en place.
Le 25 mai 2017, le parlementaire égyptien et présentateur télé Mostafa Bakry a diffusé les noms et les photos d'un groupe de défenseur-ses des droits humains égyptiens qui ont participé à une réunion sur les droits humains à Rome les 20 et 21 mai 2017, à l'occasion de son programme sur la chaîne privée Sada El-Balad. Il les a taxés de traitres et a appelé les services de renseignements égyptiens à les enlever et à les renvoyer en Égypte dans des cercueils afin qu'ils soient jugés.
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Les 20 et 21 mai 2017, Euro Med Rights a organisé une rencontre à Rome sur les droits humains en Égypte, réunissant des chercheurs et des représentants d'organisations de la société civile qui œuvrent en faveur des droits humains et provenant d'Italie, du Danemark, de Tunisie, de Palestine, de Belgique et d'Allemagne. Parmi les participants il y avait Bahey Eldin Hassan directeur du Cairo Institute for Human Rights Studies; l'avocat en droits humains Khaled Ali; l'expert politique et chroniqueur Amr Hamzawy; Mohamed Zarea, président de l'Arab Organisation for Penal Reform; Ahmed Samih, directeur exécutif de l'Andalus Institute for Tolerance and Anti-Violence Studies; Nancy Okail, directrice exécutive du Tahrir Institute for Middle East Policy; et Moataz El Fegiery, coordinateur de protection de Front Line Defenders pour la région MOAN.
Les défenseur-ses des droits humains égyptiens qui ont participé à la rencontre ont été placés sous surveillance et harcelés. Deux personnes affirmant être des journalistes égyptiens attendaient l'un des participants à la porte d'arrivée à l'aéroport de Fiumicino à Rome, et ont demandé l'adresse de son hôtel à un chauffeur de taxi. Deux personnes se sont présentées à l'hôtel le lendemain et ont tenté d'entrer dans la pièce où la réunion devait avoir lieu. Elles sont restées dans le hall de l'hôtel, et ont tenté d'intimider les participants en prenant des photos d'eux et en les suivant dans la rue. En parallèle, une campagne de diffamation a été lancée par les médias pro-gouvernement, dont El-Youm El-Sabaa et DotMsr, les 21 et 22 mai 2017, accusant les participants de comploter une attaque contre l'Égypte et en utilisant les photos prises dans le hall de l'hôtel. L'une des participantes a été menacée de manière agressive et en des termes sexistes sur Facebook, par une personne affirmant être un journaliste égyptien basé en Italie.
Le 21 mai 2017, le parlementaire et présentateur TV Mostafa Bakry a tweeté qu'il appelait les autorités à poursuivre les participants qui collaborent avec les ennemis étrangers et les agence internationales de renseignement dans le but de nuire à la sécurité nationale de l'Égypte. Le 25 mai 2017, dans son programme télévisé sur la chaine Sada El-Balad, Bakry a taxé les défenseur-ses des droits humains égyptiens d'espions et de traitres. Il a exhorté les services de sécurité à les enlever et à les ramener en Égypte dans des cercueils pour les juger, ajoutant que "cela ne serait pas la première fois que les services de renseignements égyptiens font quelque chose comme ça en Égypte". En raison de la répression accrue contre la société civile en Égypte, la plupart des défenseur-ses des droits humains mentionnés par Bakry résident actuellement hors du pays. Dans son programme, Mostafa Bakry a interviewé un journaliste égyptien à Rome qui a proféré de fausses allégations à propos de la réunion, affirmant que les défenseur-ses des droits humains égyptiens et Euro Med Rights avaient organisé une réunion secrète à Rome pour comploter contre l'Égypte et organiser un coup d'État contre le président Abdel Fattah el-Sisi.
Le harcèlement des défenseur-ses des droits humains à Rome a été rapporté par le journal italien la Repubblica, et a été condamné par 18 ONG italiennes, dont Amnesty International Italie et l'ARCI. Depuis 2014, certains défenseur-ses des droits humains égyptiens, dont Bahey Eldin Hassan et Moataz El Fegiery reçoivent des menaces de mort en Égypte. Cependant, c'est la première fois que les menaces et incitations à agir contre les défenseur-ses des droits humains sont faites publiquement et par un politicien influent connu pour ses liens étroits avec le président El-Sisi. et les services de sécurité. L'acharnement judiciaire contre les défenseur-ses des droits humains égyptiens s'est intensifié depuis 2015. Des leaders et membres de 37 organisations égyptiennes de défense des droits humains sont accusés d'avoir reçu des fonds étrangers illégaux et de travailler dans autorisation légale. En outre, plusieurs défenseur-ses des droits humains font l'objet d'interdiction de voyager ou de gel de leurs avoirs personnels et/ou de leur organisation.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par les menaces proférées contre les défenseur-ses des droits humains égyptiens qui ont participé à la réunion sur les droits humains à Rome, et ainsi que par les actes de harcèlement et d'intimidation dont ils sont victimes, car cela semble directement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités égyptiennes à :
1. Ouvrir immédiatement une enquête minutieuse et impartiale sur les menaces et les actes de surveillance et de harcèlement contre les défenseur-ses des droits humains égyptiens;
2. Condamner publiquement l'incitation à agir contre les défenseur-ses prononcée par Mostafa Bakry et prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer leur intégrité physique et psychologique et leur sécurité;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Égypte puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre de restrictions ni représailles.
Front Line Defenders exhorte les autorités italiennes à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête minutieuse et impartiale sur les menaces et les actes de surveillance et de harcèlement contre les défenseur-ses des droits humains égyptiens;