Campagne de diffamation contre le défenseur des droits humains Evgeniy Zhovtis
Entre le 29 avril et le 3 mai 2020, le défenseur des droits humains Evgeniy Zhovtis a été la cible d'une campagne de diffamation sur internet dans les médias kazakhs et sur les réseaux sociaux. La campagne de diffamation a été lancée en réponse à ses critiques à l'encontre d'un nouveau projet de loi qui selon lui porterait atteinte à la liberté de réunion, et en particulier à sa position au sujet du droit des non-ressortissants à participer à des réunions pacifiques.
Evgeniy Zhovtis est défenseur des droits humains et directeur du Kazakhstan International Bureau for Human Rights and Rule of Law (Bureau international du Kazakhstan pour les droits humains et l'état de droit) ; il critique ouvertement les violations des droits humains au Kazakhstan depuis 25 ans. Il est membre du Groupe d'experts de l'OSCE / BIDDH sur la liberté de réunion et membre du conseil d'administration de l'Institut des droits de l'Homme de l'International Bar Association.
Entre le 29 avril et le 3 mai 2020, le défenseur des droits humains Evgeniy Zhovtis a été la cible d'une campagne de diffamation sur internet dans les médias kazakhs et sur les réseaux sociaux. La campagne de diffamation a été lancée en réponse à ses critiques à l'encontre d'un nouveau projet de loi qui selon lui porterait atteinte à la liberté de réunion, et en particulier à sa position au sujet du droit des non-ressortissants à participer à des réunions pacifiques.
Evgeniy Zhovtis est défenseur des droits humains et directeur du Kazakhstan International Bureau for Human Rights and Rule of Law (Bureau international du Kazakhstan pour les droits humains et l'état de droit) ; il critique ouvertement les violations des droits humains au Kazakhstan depuis 25 ans. Il est membre du Groupe d'experts de l'OSCE / BIDDH sur la liberté de réunion et membre du conseil d'administration de l'Institut des droits de l'Homme de l'International Bar Association.
Le 7 février 2020, le Ministère de l'information et du développement social de la République du Kazakhstan a publié le concept du projet de loi "Sur la procédure à suivre pour organiser et sur le déroulement des rassemblements pacifiques dans la République du Kazakhstan". Le 11 février, Evgeniy Zhovtis a publié une analyse juridique du projet de loi, critiquant sa réglementation accrue du droit de réunion plutôt que la protection d'un tel droit. Dans son analyse, le défenseur a souligné les aspects du projet de loi qui ne sont pas conformes aux normes internationales en matière de réunion pacifique, telles que décrites par les organisations internationales. Il a également souligné les éléments du projet de loi qui contredisent les recommandations du Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d'association, faites à la suite d'une visite au Kazakhstan en 2015.
En partenariat avec le défenseur des droits humains Bakhytzhan Toregozhina, Evgeniy Zhovtis a déposé un recours auprès du Rapporteur spécial des Nations Unies le 17 février. Le recours exhorte le Rapporteur à évaluer le projet de loi proposé et à demander au Gouvernement de la République du Kazakhstan de rédiger une nouvelle loi conforme aux normes internationales et aux recommandations du Rapporteur spécial.
À partir du 29 avril, une série de messages et d'articles ont été publiés sur les réseaux sociaux kazakhs et dans les médias, accusant Evgeny Zhovtis, en termes calomnieux et insultants, de travailler dans l'intérêt des gouvernements américain, russe et chinois, La plupart des publications condamnent catégoriquement la position d’Evgeny Zhovtis selon laquelle les non-ressortissants devraient avoir le droit de se réunir pacifiquement. Beaucoup de publications sur les réseaux sociaux condamnant Evgeny Zhovtis semblaient provenir d'un article et d'un message posté sur Facebook par Kazybek Isa, rédacteur en chef du journal Qazaquni et responsable adjoint du parti politique Ak Zhol. Kazybek Isa est également membre du Conseil national de la confiance publique sous le président Tokayev.
Le même jour, des articles similaires ont été publiés sur les réseaux sociaux par plusieurs autres personnalités influentes des médias, comme Arshat Oraz, directeur général du Kerek Media Group. Samat Nurtaza, qui, selon les défenseur-ses kazakhs des droits humains, contrôle Yerlan Karina, une "usine à troll sur Internet", a également critiqué Evgeniy Zhovtis dans des publications sur les réseaux sociaux. Au cours des quatre jours suivants, ces premiers articles et messages ont été partagés par les utilisateurs des réseaux sociaux et ont servi de base à d'autres articles dans d'autres médias kazakhs, critiquant Evgeniy Zhovtis. Les messages et articles comprenaient des remarques calomnieuses sur le défenseur des droits humains, le décrivant comme un "aliment russe en conserve" et un "agent" au service de la Russie, un "cheval de Troie", et l'accusant de "danser sur l’air de ceux qui le financent".
Front Line Defenders est préoccupée par l'impunité avec laquelle la campagne de diffamation publique contre Evgeniy Zhovtis a pu être orchestrée. Il semble que cette impunité permette et favorise une attitude négative à l'encontre des défenseur-ses des droits humains, de ceux qui critiquent l'administration et des dissidents. Elle craint également que la participation de dirigeants politiques et de personnalités influentes des médias kazakhs puisse également contribuer à renforcer ces attitudes négatives à l'égard des défenseur-ses des droits humains, ce qui peut entraîner des attaques et des violences à leur encontre. Front Line Defenders craint que l'absence de condamnation de la campagne de diffamation ne crée un environnement propice à des campagnes similaires contre d'autres défenseur-ses des droits humains au Kazakhstan, et que ces campagnes restent impunies.
Front Line Defenders considère la publication de ces articles et messages sur les réseaux sociaux comme une tentative organisée visant à discréditer Evgeniy Zhovtis suite à son analyse juridique du concept du projet de loi sur la procédure d'organisation et du déroulement des rassemblements pacifiques en République du Kazakhstan. Elle fait part de sa préoccupation concernant l'hostilité dont Evgeniy Zhovtis fait l'objet et concernant son bien-être psychosocial en tant que victime d'attaques publiques aussi humiliantes et calomnieuses. Front Line Defenders estime qu'une telle hostilité est le résultat de son travail pacifique et légitime en tant que défenseur des droits humains au Kazakhstan.