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Plusieurs attaques contre l'ONG MBAKITA et ses membres

Statut: 
Attaqué
À propos de la situation

Dans la nuit du 23 avril 2020, des inconnus sont entrés de force chez le défenseur des droits humains Pascoal Baptistiny, directeur de l'ONG MBAKITA. Trois ordinateurs et d'autres matériels de travail ont été volés au domicile. Tout juste quelques jours auparavant, la voiture de l'organisation a été vandalisée en pleine nuit. Il s'agit des derniers d’une série d’incidents à l'encontre de l'organisation et de ses membres.

À propos de Missão de Beneficência Agropecuária do Kubango Inclusão Tecnologias e Ambiente (MBAKITA)

MBAKITAMBAKITA - Missão de Beneficência Agropecuária do Kubango Inclusão Tecnologias e Ambiente, dans la province de Cuando Cubango, dans le sud de l'Angola, une ONG fondée en 2002 qui œuvre pour protéger les droits des peuples autochtones et des communautés traditionnelles dans les provinces du sud de l'Angola. L'organisation dénonce le manque d'intégration sociale et économique des communautés autochtones telles que les San, l'expropriation de leurs terres et les discriminations dont elles souffrent.

1 Mai 2020
Plusieurs attaques contre l'ONG MBAKITA et ses membres

Dans la nuit du 23 avril 2020, des inconnus sont entrés de force chez le défenseur des droits humains Pascoal Baptistiny, directeur de l'ONG MBAKITA. Trois ordinateurs et d'autres matériels de travail ont été volés au domicile. Tout juste quelques jours auparavant, la voiture de l'organisation a été vandalisée en pleine nuit. Il s'agit des derniers d’une série d’incidents à l'encontre de l'organisation et de ses membres.

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Pascoal Baptistiny est le directeur exécutif de l'ONG MBAKITA - Missão de Beneficência Agropecuária do Kubango Inclusão Tecnologias e Ambiente, dans la province de Cuando Cubango, dans le sud de l'Angola, une ONG fondée en 2002 qui œuvre pour protéger les droits des peuples autochtones et des communautés traditionnelles dans les provinces du sud de l'Angola. Elle promeut les droits de ces communautés traditionnelles, dénonçant les discriminations dont ils souffrent et l'expropriation de leurs terres, tout en plaidant pour une meilleure intégration sociale et économique et pour le respect des droits à l'alimentation, à la terre et à la citoyenneté.

Le 23 avril, des inconnus ont fait irruption chez Pascoal Baptistiny, brisant huit projecteurs extérieurs et volant trois ordinateurs appartenant à MBAKITA. Le défenseur les avait amenés à son domicile car le bureau de MBAKITA a été fermé en raison des restrictions liées au COVID-19 ; le bureau a déjà été cambriolé en 2018 et 2019 et des ordinateurs et autre matériel informatique avaient été volés.

Il s'agit du deuxième cambriolage au domicile de Pascoal Baptisnity en deux semaines. Le 17 avril 2020 vers 1h30 du matin, trois hommes cagoulés armés de fusils sont entrés par effraction dans la maison du défenseur. Ils ont immobilisé les deux agents de sécurité et ont volé deux ordinateurs portables, un appareil photo, des cartes mémoire et des téléphones portables. L'épouse de Pascoal Baptisnity et ses deux enfants dormaient dans la maison à ce moment-là mais n'ont pas été blessés. La veille, le 16 avril, le défenseur des droits humains avait reçu un message anonyme lui demandant de cesser son travail pour les communautés autochtones ; le message déclarait que sa voiture était connue et menaçait de le blesser. Dans la nuit du 16 avril, le défenseur a constaté que du sel avait été versé dans le radiateur de la voiture de l'organisation garée devant son domicile, ce qui a causé une panne.

Pascoal Baptisnity pense que ces attaques pourraient être liées à la publication d'une déclaration d'une organisation internationale dénonçant l'agression physique et la détention arbitraire de militants de MBAKITA lors d'une campagne de prévention du COVID-19 dans la province de Cuando Cubango. Le 9 avril 2020, deux militants de MBAKITA ont été passés à tabac par des membres des forces de sécurité munis de matraques, alors qu'ils se rendaient au bureau du MBAKITA pour récupérer des équipements de protection à distribuer aux communautés de Menongue contre le COVID-19. Le 2 avril, neuf membres de MBATIKA qui menaient une campagne de sensibilisation sur le COVID-19 ont été agressés à coups de bâton et menacés avec des armes à feu par la police avant d'être arrêtés et détenus pendant huit heures. Aucune accusation n'a été portée contre eux. Depuis l'arrestation et la libération ultérieure de ces neuf membres, MBATIKA attend la permission des autorités provinciales pour poursuivre la campagne de sensibilisation auprès des communautés autochtones. Les autorités n'ont toujours pas répondu à la demande officielle de MBAKITA

Ces incidents récents ne sont pas isolés, et reflètent plutôt un schéma systématique de harcèlement et d'intimidation contre les membres de MBAKITA, qui ont été pris pour cible à plusieurs reprises ces dernières années. Eux et leur famille sont la cible de menaces de mort et d'agressions physiques, dont beaucoup n'ont pas été rendues publiques afin d'assurer leur sécurité et celle de leur famille.

Le travail des défenseurs des droits humains, tel que le travail effectué par les membres de MBAKITA, est encore plus important dans le contexte de l'épidémie de COVID-19. Ils travaillent sans relâche avec les communautés, complétant les stratégies adoptées par les gouvernements locaux pour lutter contre la propagation du virus et aidant à protéger la santé et la vie de la population en Angola.

Front Line Defenders est vivement préoccupée par les attaques contre Pascoal Baptisnity et tous les membres de MBAKITA. Il semble que l'absence d'enquêtes effectives sur les attaques contre eux, le fait de ne pas sanctionner les auteurs et de ne pas fournir une protection adéquate aux défenseur-ses des droits humains créent un climat d'impunité et de découragement pour le travail légitime et nécessaire que les défenseur-ses des droits de humains accomplissent en Angola.