Procès de plusieurs DDH nubiens, dont Seham Osman
Le 7 avril 2019, Seham Osman, ainsi que sept autres accusés de l'affaire appelée le "procès Dofof" ont été acquittés par le tribunal correctionnel pour la sécurité de l'État d'Assouan.
Le 7 avril 2019, le tribunal correctionnel d'urgence pour la sécurité de l'État d'Assouan rendra son verdict final dans le "procès Dofof", une affaire intentée contre Seham Osman, Mohamed Azmy, Maysara Abdoun et 29 autres défenseur-ses des droits humains nubiens. L'affaire est liée à une manifestation pacifique organisée le 3 septembre 2017 et lors de laquelle des Nubiens réclamaient le droit de revenir sur leurs terres ancestrales, un principe inscrit dans la constitution égyptienne.
Seham Osman est une militante nubienne et membre fondatrice de Genoubia Hora, le premier groupe féministe formé à Assouan, dans le sud de l'Égypte. Elle a fondé l'organisation en 2013 en réponse à ce que les défenseuses appellent "l'acceptation généralisée" des violences policières et des violences contre les femmes. Seham est également l'une des leaders et l'une des femmes les plus connues de la Caravane nubienne, un mouvement de protestation qui milite pour les droits de la population nubienne, une minorité autochtone en Égypte, à revenir sur leurs terres.
Le 7 avril 2019, Seham Osman, ainsi que sept autres accusés de l'affaire appelée le "procès Dofof" ont été acquittés par le tribunal correctionnel pour la sécurité de l'État d'Assouan. 25 autres défenseur-ses des droits humains nubiens qui étaient poursuivis dans cette affaire, dont Maysara Abdoun et Mohamed Azmy, ont été condamnés à 50 000 livres égyptiennes d'amende avec sursis (environ 2600 euros chacun). Pour entrer en vigueur, le verdict de la cour doit être ratifié par le président de la république.
Le 7 avril 2019, le tribunal correctionnel d'urgence pour la sécurité de l'État d'Assouan rendra son verdict final dans le "procès Dofof", une affaire intentée contre Seham Osman, Mohamed Azmy, Maysara Abdoun et 29 autres défenseur-ses des droits humains nubiens. L'affaire est liée à une manifestation pacifique organisée le 3 septembre 2017 et lors de laquelle des Nubiens réclamaient le droit de revenir sur leurs terres ancestrales, un principe inscrit dans la constitution égyptienne.
Seham Osman est une militante nubienne et membre fondatrice de Genoubia Hora, le premier groupe féministe formé à Assouan, dans le sud de l'Égypte. Elle a fondé l'organisation en 2013 en réponse à ce que les défenseuses appellent "l'acceptation généralisée" des violences policières et des violences contre les femmes. Seham est également l'une des leaders et l'une des femmes les plus connues de la Caravane nubienne, un mouvement de protestation qui milite pour les droits de la population nubienne, une minorité autochtone en Égypte, à revenir sur leurs terres.
Mohamed Azmy est avocat et défenseur des droits humains et préside actuellement le mouvement General Nubian Union, basé à Assouan. Il plaide pour le droit à la terre et une réinstallation équitable du peuple Nubien sur les terres qui leur appartiennent historiquement dans le sud de l'Égypte. La General Nubian Union est un mouvement formé récemment qui promeut activement le droit au retour de la communauté nubienne sur leurs terres ancestrales.
Maysara Abdoun est un défenseur des droits humains nubien qui défend activement les droits de la minorité nubienne dans le gouvernorat d'Assouan. Il coordonne les formations au Border Center for Support & Consulting (BSC), une organisation dirigée par un groupe de jeunes ayant de l'expérience dans le domaine du développement communautaire et des droits humains.
Le 3 septembre 2017, des manifestants nubiens ont organisé une marche pour condamner le décret présidentiel 444/2014, qui exproprie les terres autochtones aux Nubiens et accorde la propriété de ces terres à l'armée, ce qui bafoue clairement la constitution. Les forces de sécurité ont été déployées pour réprimer la manifestation pacifique et plusieurs personnes ont été arrêtées. Le 3 octobre 2017, les forces de sécurité ont arrêté sept membres des familles et personnes venues soutenir les manifestants arrêtés. Le 7 novembre 2017, la population est redescendue dans la rue après le décès du défenseur des droits humains nubien Gamal Sorour pendant sa détention préventive suite à une grève de la faim ; le peuple nubien considère qu'il s'agit d'une négligence médicale. Les autorités ont arrêté d'autres personnes. Les 32 accusés de cette affaire ont tous été transférés devant le tribunal pour la sûreté de l'État
Le 13 mars 2018, un juge du tribunal correctionnel d'urgence pour la sécurité de l'État d'Assouan s'est récusé de la présidence du procès des défenseur-ses nubiens. Un juge différent a été autorisé à examiner l'affaire le 15 avril 2018. Le responsable de la chambre juridictionnelle étant absent lors de l'audience du 20 mai 2018, le tribunal correctionnel d'urgence pour la sécurité de l'État a ordonné la tenue d'une nouvelle audience devant une troisième chambre juridictionnelle, fixant la première audience au 1er juillet 2018. Le 3 mars 2019, les avocats des accusés ont présenté leur plaidoirie. La cour doit rendre son verdict final le 7 avril 2019.
Le Groupe de travail de l'ONU sur les détentions arbitraires a fait des recommandations sur l'affaire, et a exhorté les autorités égyptiennes à suspendre immédiatement le procès des manifestants nubiens, à garantir leur droit à une compensation en vertu du droit international, et à respecter leurs obligations constitutionnelles envers le peuple Nubien. Selon les recommandations "les violations du droit des militants nubiens à bénéficier d'un procès équitable sont si graves que cela s'apparente à une privation arbitraire de liberté".
Au début des années 1900, l'Égypte a commencé à construire une série de barrages près d'Assouan. Le peuple nubien a été victime de déplacement forcé à cause de plusieurs projets menés par le gouvernement, tels que la construction du grand barrage d'Assouan dans les années 1960. Avant 1970, plus de 50 000 Nubiens avaient été déplacés de force de leurs maisons sur les rives du Nil. Ils ont perdu leurs maisons, leurs fermes et leurs moyens de subsistance. En novembre 2016, Seham Osman et d'autres défenseur-ses d'Assouan ont organisé une caravane nubienne, formée de douzaines de voitures prenant la direction de leurs terres ancestrales nubiennes. La plus grande partie de leur territoire étant placée sous contrôle militaire, la Caravane nubienne a rencontré de nombreux postes de contrôle et a été contrainte de faire demi-tour après plus de trois jours dans le désert.
Front Line Defenders est préoccupée par l'acharnement judiciaire continu contre les défenseur-ses des droits humains nubiens et pense que tout cela est uniquement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Égypte.