Les habitants du camp Dalcídio Jurandir face au risque d'expulsion imminente
Le 19 novembre 2019, le juge du tribunal agraire de Marabá a suspendu l'expulsion des familles résidant dans le camp Dalcídio Jurandir, invoquant le manque de moyens dont disposait le commandement de la police militaire de l'État de Pará. Une nouvelle date d'expulsion sera fixée dans les prochains jours, prolongeant l'insécurité du logement et de la subsistance à laquelle les familles sont confrontées.
Dans la matinée du 11 juin 2019, un juge du tribunal agraire de Marabá, Pará, a fixé la date du 17 septembre 2019 pour l'expulsion de plus de 200 familles et défenseur-ses des droits humains qui vivent et travaillent dans le camp Dalcídio Jurandir depuis 11 ans.
Une audience aura lieu le 11 juin 2019 concernant l'expulsion potentielle de plus de 200 familles et défenseur-ses des droits humains qui vivent et travaillent à la ferme Maria Bonita, à Eldorado do Carajás, dans l'État de Pará. Il s’agit de l'une des nombreuses audiences prévues en juin, juillet et août à Para, lors desquelles les communautés qui vivent sur les terres inoccupées risquent d’être expulsées et sont la cible de menaces. Les défenseur-ses des droits humains du camp Dalcídio Jurandir sont régulièrement menacés parce qu’ils luttent pour que le droit à la terre de leur communauté soit garanti. Les expulsions dans les zones rurales de l'État de Pará sont généralement menées avec violence et intimidation et ne respectent souvent pas les garanties des procédures requises.
Depuis onze ans, les résidents et les défenseur-ses du droit à la terre du camp de Dalcídio Jurandir vivent sur des terres inoccupées et revendiquent leur démarcation et leur redistribution par l'Institut national de la colonisation et de la réforme agraire (Incra). La Constitution fédérale de 1998 reconnaît que toute propriété doit avoir une fonction sociale et que si elle n’est pas utilisée, elle peut être redistribuée. Depuis 2008, les habitants vendent leurs produits à la ville et aux municipalités voisines de la région d'Eldorado dos Carajás. Le camp contribue à l'économie locale grâce à la production et à la vente de farine de manioc, de poisson, de plus de 45 sortes de fruits, de légumes, de légumineuses et de bétail dans les foires et marchés des villes voisines.
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- À propos de
- 26 Novembre 2019 : Nouvelle date pour l'expulsion du camp Dalcídio Jurandir
- 19 Septembre 2019 : Report de l'expulsion des habitants du Camp Dalcídio Jurandir
- 21 Juin 2019 : L'expulsion forcée du camp Dalcídio Jurandir fixée au 17 septembre
- 10 Juin 2019 : Les habitants du camp Dalcídio Jurandir face au risque d'expulsion imminente
Le 19 novembre 2019, le juge du tribunal agraire de Marabá a suspendu l'expulsion des familles résidant dans le camp Dalcídio Jurandir, invoquant le manque de moyens dont disposait le commandement de la police militaire de l'État de Pará. Une nouvelle date d'expulsion sera fixée dans les prochains jours, prolongeant l'insécurité du logement et de la subsistance à laquelle les familles sont confrontées.
La date la plus récente d'expulsion des résidents du camp de Dalcídio Jurandir avait été fixée au 21 novembre 2019, après plusieurs reports. Ces reports sont le résultat du travail d'organisations locales et internationales qui ont dénoncé les nombreuses violations des droits humains constatées au cours de la procédure, notamment l'absence de plan d'expulsion pour la réinstallation des familles et l'absence de décision judiciaire concernant les titres de propriété. Les familles touchées font partie du Mouvement des travailleurs sans terres (MST), qui vivent et cultivent la terre dans le camp depuis onze ans. Le camp est basé à Eldorado do Carajás, où le massacre "du virage S" a eu lieu en 1996 et pour lequel personne n'a encore été condamné.
Front Line Defenders s'inquiète du caractère grave et permanent des violations associées aux expulsions, en particulier dans le contexte des expulsions massives prévues pour fin 2019 dans le sud et le sud-est du Pará. Front Line Defenders appelle les autorités nationales et étatiques à protéger les droits des personnes qui défendent le droit à la terre dans l'État de Pará.
Le 17 septembre 2019, l'expulsion des familles qui vivent et travaillent dans le camp Camp Dalcídio Jurandi et qui sont liées au Mouvement des travailleurs sans terre (MST), a été reportée au 5 novembre 2019. Depuis 11 ans, les habitants et les défenseur-ses du droit à la terre du camp Dalcídio Jurandir habitent sur des terres inoccupées pour s'assurer de leur démarcation et de leur redistribution par l'institut national de la colonisation et de la réforme agraire (INCRA).
La décision d'expulser plus de 200 familles vivant et travaillant dans le camp Dalcídio Jurandir a été prise dans le contexte d'un procès à propos d'un titre de propriété, mais elle a été prise avant que la cour ne statue sur le titre de propriété. Cela signifie qu'ils sont expulsés d'une terre que la cour pourrait en fait considérer comme la leur.
Front Line Defenders salue le report de l'expulsion des habitants du camp Dalcídio Jurandir, mais elle reste préoccupée par les violations des droits humains relatives à ces expulsions forcées. Front Line Defenders appelle les autorités nationales et les responsables de cet État à protéger les droits des défenseur-ses du droit à la terre dans l'État de Para, notamment en prenant des mesure pour diminuer leur vulnérabilité sociale.
Dans la matinée du 11 juin 2019, un juge du tribunal agraire de Marabá, Pará, a fixé la date du 17 septembre 2019 pour l'expulsion de plus de 200 familles et défenseur-ses des droits humains qui vivent et travaillent dans le camp Dalcídio Jurandir depuis 11 ans.
La décision d'expulser les familles a été prise arbitrairement en 2008 mais elle n'avait pas été appliquée en raison d'un accord entre l'entreprise privée Santa Barbara Xinguara Agriculture and Cattle et l'Institut national de la colonisation et des réformes agraires (INCRA), par lequel l'entreprise vendrait les terres à des fins agricoles. L'entreprise, qui revendique la propriété des terres, avait alors toléré l'occupation des terres par les familles.
Front Line Defenders condamne fermement l'expulsion des habitants et des défenseur-ses des droits humains du camp Dalcídio Jurandir. Front Line Defenders reste préoccupée par le niveau élevé de violence contre les défenseur-ses du droit à la terre dans les municipalités du sud-est de l'État de Pará, en particulier à Eldorado dos Carajas et Pau D'Arco, où deux massacres contre des défenseur-ses des droits humains ont été perpétrés. Front Line Defenders appelle les autorités nationales et de l'État à garantir l'application des procédures requises dans toutes les décisions rendues et à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la protection physique et psychologique des défenseur-ses des droits humains du Camp Dalcídio Jurandir, ainsi que de tous les habitants du camp.
Une audience aura lieu le 11 juin 2019 concernant l'expulsion potentielle de plus de 200 familles et défenseur-ses des droits humains qui vivent et travaillent à la ferme Maria Bonita, à Eldorado do Carajás, dans l'État de Pará. Il s’agit de l'une des nombreuses audiences prévues en juin, juillet et août à Para, lors desquelles les communautés qui vivent sur les terres inoccupées risquent d’être expulsées et sont la cible de menaces. Les défenseur-ses des droits humains du camp Dalcídio Jurandir sont régulièrement menacés parce qu’ils luttent pour que le droit à la terre de leur communauté soit garanti. Les expulsions dans les zones rurales de l'État de Pará sont généralement menées avec violence et intimidation et ne respectent souvent pas les garanties des procédures requises.
Depuis les onze ans, les résidents et les défenseur-ses du droit à la terre du camp de Dalcídio Jurandir vivent sur des terres inoccupées et revendiquent leur démarcation et leur redistribution par l'Institut national de la colonisation et de la réforme agraire (Incra). La Constitution fédérale de 1998 reconnaît que toute propriété doit avoir une fonction sociale et que si elle n’est pas utilisée, elle peut être redistribuée. Depuis 2008, les habitants vendent leurs produits à la ville et aux municipalités voisines de la région d'Eldorado dos Carajás. Le camp contribue à l'économie locale grâce à la production et à la vente de farine de manioc, de poisson, de plus de 45 sortes de fruits, de légumes, de légumineuses et de bétail dans les foires et marchés des villes voisines. Les défenseur-ses des droits humains et les mouvements sociaux qui revendiquent le droit à la terre sont souvent la cible d'agressions violentes, de stigmatisation et de campagnes de criminalisation orchestrées par les membres de l'élite agraire locale. Les mesures administratives et judiciaires contre les défenseur-ses et les travailleurs ruraux sont fréquemment employées dans le but de réprimer et fragmenter les mouvements sociaux dans les zones rurales. La société privée Santa Barbara Xinguara Agriculture and Cattle, qui réclame l'expulsion des communautés hors des terres, est régulièrement dénoncée par les défenseur-ses des droits humains pour complicité dans les attaques et les tentatives d'assassinat perpétrées contre eux et contre les travailleurs ruraux. L'entreprise est membre du groupe Opportunity et fait l'objet d'accusations officielles de blanchiment d'argent, d'évasion fiscale et de complot.
Front Line Defenders fait part de ses préoccupations et condamne les expulsions et audiences prévues pour juin, juillet et août 2019, car elles accentueront la vulnérabilité des dirigeants locaux, des mouvements sociaux, des défenseur-ses des droits humains et des organisations qui soutiennent le processus de redistribution des terres. Il existe un risque réel que ces audiences laissent plus de 200 familles sans lieu pour vivre et sans terres à travailler. Front Line Defenders a été informée qu'au moins 11 communautés risquent une expulsion imminente dans le sud et le sud-est de l'État de Pará, dans des zones où les titres de propriété sont douteux ou dont les procédures administratives sont en cours. Parmi ces endroits, il y a des zones d’occupation consolidée, telles que le Camp Dalcidio Jurandir (ferme Maria Bonita) comme indiqué ci-dessus, ou des zones où des massacres ont été perpétrés et où l'enquête est toujours en cours, comme dans le cas de Camp Jane Julia (Fazenda Santa Lucia) à Pau D'Arco, dont l'audience est prévue pour le 26 juin.
Front Line Defenders s'est rendue dans la région à plusieurs reprises et condamne la situation dans l'État de Pará. Front Line Defenders reste préoccupée par l'impunité des crimes commis contre les défenseur-ses des droits humains et les travailleurs ruraux ainsi que par l'absence d'une structure gouvernementale efficace capable de répondre aux menaces et aux attaques dirigées contre les défenseur-ses des droits humains.