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Représailles contre des défenseur-ses des droits humains à l'approche de rencontres internationales

Statut: 
Interrogatoire et interdiction de voyager
À propos de la situation

Du 24 au 25 avril 2017, 22 défenseur-ses des droits humains ont été interrogés par les autorités bahreïnies. Le 21 avril 2017, tous les défenseur-ses ont reçu des citations à comparaitre devant le parquet général. La plupart des défenseur-ses des droits humains cités à comparaitre ont reçu la confirmation que le procureur a émis des interdictions de voyager à leur encontre. Les interrogatoires, qui ont duré en moyenne de 3 à 7 minutes, portaient sur des allégations faites contre les défenseur-ses qui auraient participé à un rassemblement illégal dans le village de Diraz entre 2016 et 2017. Ebtisam Al-Saegh et Hussain Radhi faisaient partie des 22 défenseur-ses des droits humains cités à comparaitre et ont été informés qu'ils sont sous le coup d'une interdiction de voyager. Dans une autre affaire, le 20 avril 2017, Sharaf Al-Mousawi n'a pas été autorisé à se rendre au Liban où il devait assister à une réunion sur le développement. Les interrogatoires ont été menés à l'approche de la prochaine session de l'Examen périodique universel (EPU) qui aura lieu à Genève en Suisse le 1er mai 2017.

À propos d'Ebtisam Al-Saegh

Ebtisam Al-SaeghEbtisam Al-Saegh est une défenseuse des droits humains bahreïnie qui travaille pour l'organisation Salam for Human Rights and Democracy.

27 Avril 2017
Représailles contre des défenseur-ses des droits humains à l'approche de rencontres internationales

Du 24 au 25 avril 2017, 22 défenseur-ses des droits humains ont été interrogés par les autorités bahreïnies. Le 21 avril 2017, tous les défenseur-ses ont reçu des citations à comparaitre devant le parquet général. La plupart des défenseur-ses des droits humains cités à comparaitre ont reçu la confirmation que le procureur a émis des interdictions de voyager à leur encontre. Les interrogatoires, qui ont duré en moyenne de 3 à 7 minutes, portaient sur des allégations faites contre les défenseur-ses qui auraient participé à un rassemblement illégal dans le village de Diraz entre 2016 et 2017. Ebtisam Al-Saegh et Hussain Radhi faisaient partie des 22 défenseur-ses des droits humains cités à comparaitre et ont été informés qu'ils sont sous le coup d'une interdiction de voyager. Dans une autre affaire, le 20 avril 2017, Sharaf Al-Mousawi n'a pas été autorisé à se rendre au Liban où il devait assister à une réunion sur le développement. Les interrogatoires ont été menés à l'approche de la prochaine session de l'Examen périodique universel (EPU) qui aura lieu à Genève en Suisse le 1er mai 2017.

Ebtisam Al-Saegh est une défenseuse des droits humains bahreïnie qui travaille pour l'organisation Salam for Human Rights and Democracy. Hussain Radhi est un défenseur des droits humains qui travaille pour le Bahrain Center for Human Rights (BCHR) et Sharah Al-Mousawi est président de la Bahrain Transparency Society, une organisation non gouvernementale qui promeut la transparence et l'élimination de la corruption au Bahreïn. L'organisation est également partenaire de Transparency International.

Le 21 avril 2017, Hussain Radhi a reçu une convocation remise par les forces de sécurité bahreinies et il a été interrogé par le procureur public le 25 avril. L'interrogatoire a duré trois ou quatre minutes et il a été accusé d'avoir participé à un rassemblement illégal; il dément ces accusations. Le 20 avril 2017, à son retour de voyage, Hussain Radhi a été informé à son arrivée à l'aéroport que le procureur a émis une interdiction de voyager contre lui le 14 avril.

21 autres défenseur-ses des droits humains ont fait face à la même situation entre le 21 et le 25 avril 2017. Le 24 avril, Ebtisam Al-Saegh a également été interrogée pendant trois minutes après avoir attendu deux heures au parquet. Une patrouille de police composée de six véhicules est arrivée chez elle le 21 avril pour lui remettre sa convocation à l'interrogatoire devant le parquet. La défenseuse s'est ensuite rendue au service bahreini de l'immigration et des visas pour savoir si elle pouvait voyager mais elle a appris qu'elle est sous le coup d'une interdiction de voyager décrétée par le procureur. Parmi les autres défenseur-ses des droits humains également interrogés et placés sous le coup d'une interdiction de voyager se trouvent Abdulnabi Al-Ekri, Mohammad Al-Tajer, Enas Oun, Rula Al-Saffar, Jalila Al-Salman, Zainab Al-Khamis, et Ahmed Al-Saffar. Les 22 défenseur-ses des droits humains sont accusés d'avoir participé à des rassemblements illégaux entre octobre 2016 et janvier 2017 dans le village de Diraz. Tous démentent les accusations et plusieurs ont souligné qu'il leur aurait été impossible d'entrer dans Diraz car le village est bloqué par de nombreux postes de contrôle mis en place par les forces de sécurité. Les défenseur-ses semblent croire que les convocations et les interrogatoires sont utilisés pour justifier les interdictions de voyager à l'approche du prochain EPU à Genève, en Suisse, dans le but d'entraver leur travail légitime et pacifique pour la protection et la promotion des droits humains au Bahreïn, et pour les empêcher de participer aux mécanismes internationaux comme ils en ont le droit.

En novembre 2016, plusieurs défenseur-ses des droits humains, dont Ebtisam Al-Saegh et Hussain Al-Radhi, ont été interrogés et interdits de voyager pendant un mois à l'approche de la session du Conseil des droits de l'Homme.

Front Line Defenders condamne la récente vague de harcèlement contre les défenseur-ses des droits humains au Bahreïn car il semble que cela soit uniquement motivé par leurs actions légitimes et pacifiques en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités du Bahreïn à:

1. Cesser toute forme d'acharnement judiciaire contre les défenseur-ses des droits humains au Bahreïn;

2. Supprimer immédiatement et sans condition les interdictions de voyager décrétées contre les défenseur-ses des droits humains;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Bahreïn, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.