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Des défenseur-ses des droits des prisonniers détenus et frappés par la police

Statut: 
Interrogée par la police
À propos de la situation

Le 14 mars 2018, la défenseuse des droits humains Nguyen Thuy Hạnh a été arbitrairement détenue et interrogée pendant plusieurs heures par la police d'Hanoï. Après s'être rendu au poste de la sûreté publique où Nguyen Thuy Hạnh était détenue, son collègue défenseur des droits humains, Trương Van Dũng, a été conduit dans le poste, privé de ses effets personnels et interrogé. Lorsqu'il a refusé de laisser les policiers consulter son téléphone, ces derniers l'ont violemment frappé, et l'ont ensuite laissé gravement blessé dans la rue devant chez lui.

À propos de la DDH

hrd_nguyen_thuy_hanh.jpegTrương Van Dũng et Nguyen Thuy Hanh œuvrent en faveur des droits humains, notamment en faveur des personnes dont les terres ont été expropriées par les autorités vietnamiennes. Trương Van Dũng est membre fondateur de Hôi Bâu Bi Tương Thân, une organisation qui mobilise les citoyens vietnamiens dans le but de soutenir les personnes emprisonnées pour leurs opinions politiques ou religieuses. Les deux défenseur-ses des droits humains organisent l'aide aux familles des défenseur-ses des droits humains emprisonnés et se joignent à elles lors des visites en prison

21 Mars 2018
Des défenseur-ses des droits des prisonniers détenus et frappés par la police

Le 14 mars 2018, la défenseuse des droits humains Nguyen Thuy Hạnh a été arbitrairement détenue et interrogée pendant plusieurs heures par la police d'Hanoï. Après s'être rendu au poste de la sûreté publique où Nguyen Thuy Hạnh était détenue, son collègue défenseur des droits humains, Trương Van Dũng, a été conduit dans le poste, privé de ses effets personnels et interrogé. Lorsqu'il a refusé de laisser les policiers consulter son téléphone, ces derniers l'ont violemment frappé, et l'ont ensuite laissé gravement blessé dans la rue devant chez lui.

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Le 14 mars, Nguyen Thuy Hạnh et Trương Van Dũng sont allés tous les deux participer à une manifestation publique. Lorsqu'ils ont quitté la manifestation vers 11h, Nguyen Thuy Hạnh a été placée en garde à vue sans mandat ni explication. La défenseuse a été conduite au bureau numéro 3 Nguyễn Gia Thiều, du ministère de la sûreté publique, où elle a été interrogée pendant plusieurs heures au sujet de sa participation à la manifestation, de ses activités de levée de fonds pour les prisonniers, et de sa distribution de copies d'un livre écrit par une autre défenseuse des droits humains, Pham Doan Trang. Vers 18h, soit sept heures après son arrestation, la défenseuse a enfin été autorisée à prévenir sa famille de l'endroit où elle se trouvait. Elle a été libérée de prison vers 22h.

En apprenant où se trouvait Nguyen Thuy Hạnh, un groupe d'amis a décidé de se rendre à la prison afin d'appeler à sa libération. Trương Van Dũng est arrivé le premier au poste de police et attendait à l'extérieur les autres personnes venues soutenir Nguyen Thuy Hanh lorsque des officiers en civil lui ont demandé de les accompagner.

Trương Van Dũng a ensuite été forcé à vider ses poches et son porte-feuille a été saisi. Lorsque les policiers lui ont demandé de leur permettre de consulter son iPhone, le défenseur a refusé et a brisé son téléphone sur la table. Les policiers s'en sont alors pris à Trương Van Dũng, le frappant au visage et sur le corps, en lui assénant des coups de pieds et en lui marchant dessus. Lorsque le défenseur a perdu connaissance, les policiers ont tenté de le mettre dans un taxi. Le chauffeur de taxi a refusé de prendre un passager inconscient et l'un des officiers a donc décidé de l'accompagner et a laissé le défenseur allongé dans la rue près de chez lui. Trương Van Dũng a perdu deux dents à cause des coups et a dû être hospitalisé dans la soirée pour d'autres blessures.

Front Line Defenders condamne l'agression physique de Trương Van Dũng ainsi que l'arrestation arbitraire de Nguyen Thuy Hanh, car il semble que tout cela soit uniquement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités vietnamiennes à:

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'agression de Trương Van Dũng et la détention arbitraire de Nguyen Thuy Hạnh, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;

2. Garantir la mise en place de mesures pour protéger les détenus dans les locaux de la sûreté publique ;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Vietnam puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.