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Répression continue contre les défenseur-ses des droits humains

Statut: 
Passée à tabac et placée en détention
À propos de la situation

Le 19 février 2019, les défenseuses des droits humains Wefag Gorashi et Wafaa Gorashi ont été agressées verbalement, frappées et placées en détention par le Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) après être entrées dans un magasin dans le centre de Khartoum. Les deux défenseuses participent activement aux manifestations actuelles.

À propos de Wefag Gorashi

Wefag GorashiWefag Gorashi milite en faveur des droits des étudiants; elle est leader au sein de plusieurs groupes pour la jeunesse à Khartoum. Elle est membre du syndicat étudiant Khartoum University Student Committee, qui organise des manifestations pacifiques principalement liées à l'interdiction de toute forme de violence et de port d'arme au sein de l'université.

22 Février 2019
Répression continue contre les défenseur-ses des droits humains

Les manifestations contre le gouvernement soudanais ont débuté le 19 décembre 2018. Au départ, les manifestants dénonçaient la hausse du coût de la vie et les pénuries alimentaires et de carburant, mais elles ont ensuite commencé à appeler à la démission du président Omar Al-Bashir après la réponse violente des autorités soudanaises. Les autorités continuent de cibler les défenseur-ses des droits humains et de la soumettre à diverses formes de représailles pour leur participation aux manifestations ainsi que pour leurs critiques à l'encontre de la répression violente des manifestants.

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Le 19 février 2019, les défenseuses des droits humains Wefag Gorashi et Wafaa Gorashi ont été agressées verbalement, frappées et placées en détention par le Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) après être entrées dans un magasin dans le centre de Khartoum. Les deux défenseuses participent activement aux manifestations actuelles.

Wefag Gorashi milite en faveur des droits des étudiants; elle est leader au sein de plusieurs groupes pour la jeunesse à Khartoum. Elle est membre du syndicat étudiant Khartoum University Student Committee, qui organise des manifestations pacifiques principalement liées à l'interdiction de toute forme de violence et de port d'arme au sein de l'université. Sa sœur, Wafaa Gorashi est défenseuse des droits humains, médecin et membre du Comité des médecins soudanais, le syndicat professionnel des médecins au Soudan. Le comité soutient activement le droit de manifester pacifiquement et dénonce la violence des forces de sécurité dans les hôpitaux.

Le 19 février, des agents du NISS ont verbalement agressé Wefag Gorashi et Wafaa Gorashi après qu'elles sont entrées dans un magasin dans le centre de Khartoum. Lorsque les défenseuses ont demandé aux agents pourquoi ils s'en prenaient à elle, ils ont utilisé leurs matraques électriques contre elles. Les deux défenseuses ont été tirées hors du magasin, mises dans un véhicule du NISS et conduites au siège du NISS, où elles ont été interrogées pendant plusieurs heures. Un mandat d'arrêt a été lancé contre Wefag Gorashi tandis que Wafaa Gorashi a été libérée. Wefag Gorashi, qui devait se marier le 22 février, est toujours détenue au secret au siège du NISS. Sa famille a des raisons de penser qu'elle sera transférée dans la prison pour femmes d'Omdurman. Aucune accusation criminelle officielle n'a été portée contre elle.
Wefag Gorashi et Wafaa Gorashi sont deux des nombreux défenseur-ses des droits humains qui ont été arrêtés par les forces soudanaises de sécurité au cours des dernières semaines. Le 19 février, les forces de sécurité ont arrêté Hadia Hasaballah, une défenseuse des droits humains et professeure à l'université Al Ahfad d'Omdurman. Son mari, le défenseur des droits humains Hisham Omar Alnour, a été arrêté le 1er janvier 2019. Hadia Hasaballah a déjà été arrêtée le 2 février et libérée quelques jours plus tard.

Le 16 février, le défenseur Ghazi Elrayah Alsanhouri a disparu à Khartoum. Il participait aux manifestations et il est membre de plusieurs organisations, dont Mojaddidon et Sharalhwadth, qui soignent gratuitement les manifestants blessés. Le dernier contact connu avec lui est un appel à son père pour lui demander de lui apporter ses papiers à un point de rendez-vous près de la mosquée Saida Sanhori. Cependant il ne s'est pas présenté au rendez-vous. Sa famille l'a cherché dans les postes de police et les centres de détention de la ville, mais on ignore toujours l'endroit où il se trouve.

Le 28 janvier, la défenseuse des droits humains et enseignante Khalida Saber a été arrêtée dans la ville de Port Soudan alors qu'elle était dans un bus en direction de l'école. Elle a été transférée à Khartoum le 2 février, où elle est détenue au secret depuis.

Plusieurs défenseur-ses des droits humains placés en détention lors d'une précédente vague d'arrestation ont depuis été libérés. Amani Osman, avocate et défenseuse des droits humains, a été libérée le 19 février; elle était détenue depuis le 12 janvier.

Montassir Ibrahim, défenseur des droits humains et coordinateur de la Sudanese Initiative for Rights and Liberties, a été placé en liberté conditionnelle le 15 février. Il avait été arrêté le 7 février alors qu'il participait à une manifestation à Khartoum. Le parquet l'avait ensuite accusé de "rébellion", en vertu de l'article 67 du Code pénal, "incitation à manifester" en vertu de l'article 63, et "trouble de la paix" en vertu de l'article 69. Le défenseur a entamé une grève de la faim de trois jours après ne pas avoir été autorisé à contacter un avocat. Il a été détenu au secret au siège du NISS, avant d'être transféré dans le centre de détention Mawqif Shandi le 10 février.

Un grand nombre de personnes arrêtées lors de la vague de répression ont déclaré ne pas avoir été autorisées à voir leurs avocats ou leur famille, tandis que de nombreuses autres ont été victimes de torture et de mauvais traitements infligés par le NISS.

Front Line Defenders condamne fermement les violences actuelles et la répression des autorités, ainsi que les arrestations illégales, contre les militant-es et les défenseur-ses des droits humains.