Attaques et actes d'intimidation incessants contre le défenseur des droits humains Rodrigo Flores Peñaloza
Les défenseur-ses des droits humains Lucila Bettina Cruz Velázquez et Rodrigo Flores Peñaloza sont victimes d'agressions et d'intimidation à cause leur travail en faveur des droits humains.
Rodrigo Flores Peñaloza est professeur et membre de l'Asamblea de los Pueblos Indígenas del Istmo de Tehuantepec en Defensa de la Tierra y el Territorio – APIIDTT (Assemblée des peuples indigènes de l'isthme de Tehuantepec pour la défense de la terre et du territoire). L'Assemblée rassemble plusieurs organisations de populations autochtones dans le but de défendre leur droit à la terre et les traditions contre les violations des droits humains telles que les expulsions et les projets menés sans consentement libre, préalable et informé, contrairement à ce que requiert la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail.
Les défenseur-ses des droits humains Lucila Bettina Cruz Velázquez et Rodrigo Flores Peñaloza sont victimes d'agressions et d'intimidation à cause leur travail en faveur des droits humains.
Lucila Bettina Cruz Velázquez est défenseuse des droits humains et membre de l'Asamblea de los Pueblos Indígenas del Istmo de Tehuantepec en Defensa de la Tierra y el Territorio – APIIDTT (Assemblée des peuples indigènes de l'isthme de Tehuantepec pour la défense de la terre et du territoire), dans la municipalité de Santa Maria Xadami, isthme de Tehuantepec, Oaxaca. Elle est également membre du mouvement de résistance civile contre les tarifs élevés de l'électricité, et elle est la cible de graves menaces à cause de son travail en faveur du droit à la terre et des droits des populations autochtones.
Rodrigo Flores Peñaloza est professeur et membre de l'APIIDTT. L'Assemblée rassemble plusieurs organisations de populations autochtones dans le but de défendre leur droit à la terre et les traditions contre les violations des droits humains telles que les expulsions et les projets menés sans consentement libre, préalable et informé, contrairement à ce que requiert la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail.
Depuis début 2017, les deux défenseur-ses sont la cible de plusieurs attaques et actes d'intimidation. Le 29 avril 2017, Lucila Bettina Cruz Velázquez a indiqué que les bureaux de l'APIIDTT étaient surveillés par des inconnus. Au moins deux personnes portant des vêtements civils ont été vues à proximité des bureaux pendant plusieurs heures de la journée.
Le 10 février 2017, Rodrigo Flores Peñaloza et plusieurs collègues ont été braqués devant les bureaux par deux hommes armés à moto. L'un des criminels a dirigé l'arme vers le défenseur en particulier et lui a demandé de rester calme. Le 24 février 2017, un homme armé est entré dans les bureaux où Rodrigo Flores Peñaloza travaille et ont demandé plusieurs fois à ses collègues où il se trouvait. Le 19 avril 2017, la station radio 92.7 de Juchitán a consacré plusieurs heures à diffuser des déclarations diffamatoires à l'encontre du défenseur et de Lucila Bettina Cruz Velázquez. Le 26 avril 2017, Rodrigo Flores Peñaloza a trouvé une note manuscrite sur sa voiture alors qu'il quittait son domicile à Juchitán de Zaragoza, Oaxaca. La note contenait des menaces qui lui étaient spécifiquement destinées et qui l'avertissaient qu'il est sous surveillance.
Les attaques et intimidations sont perpétrées en pleine campagne de soutien aux communautés indigènes zapotèques de Puente Madera, Rancho Llano et Loma Bonita de San Blas Atempa, contre la construction d'une station électrique secondaire dans la région de Cerro Igúu.
Le projet de Cerro Igúu est mené par l'entreprise Tradeco, qui fournit du matériel à l'entreprise danoise Vestas, et à l'entreprise espagnole Gamesa Eólica, pour la construction d'une ferme éolienne. Le projet minier est également lié à la construction de l'aéroport d'Ixtepec et de la sous station du Secrétariat national de la Défense - SEDENA.
L'exploration et l'exploitation des ressources de Cerro Igúu et la construction de la sous station de SEDENA sont menées sans consultation préalable des populations autochtones locales. Les deux projets sont situés sur les terres communautaires zapotèques dans l'État de Oaxaca. Selon l'article 2 de la constitution mexicaine et le droit international relatif aux droits humains, l'État doit organiser des consultations préalables auprès des populations autochtones locales affectées par les projets sur leurs terres, et il doit demander leur consentement libre et informé avant de commencer tout travail sur leurs terres.
Front Line Defenders a déjà écrit au sujet des risques auxquels Lucila Bettina Cruz Velázquez doit faire face. Depuis février 2012, elle bénéficie de mesures de protection accordées par le défenseur public des droits humains des peuples de Oaxaca et, en novembre 2012, par le mécanisme de protection du gouvernement fédéral pour les défenseur-ses et les journalistes. En outre, le 14 novembre 2011, l'Ombudsman pour les droits humains de l'État de Oaxaca lui avait accordé des mesures de protection. Bien qu'elle bénéficie des mesures de protection de ces mécanismes, les attaques et actes de harcèlement n'ont pas cessé.
Front Line Defenders est préoccupée par ces dernières attaques et ces actes d'intimidation contre Rodrigo Flores Peñaloza et Lucila Bettina Cruz Velázquez, et les risques élevés qu'ils encourent, car il semble que tout cela soit lié à leur travail contre les projets illégaux sur leurs terres autochtones.