Nouvelles menaces de mort contre Fuerza de Mujeres Wayuu
Le 20 avril 2019, des tracts diffamatoires et menaçants à propos de Fuerza de Mujeres Wayuu ont été postés sur un faux profil Facebook. Six membres de l'organisation sont cités dans ces menaces, notamment la directrice, Jakeline Romero. Cette attaque sur les réseaux sociaux fait partie d'une plus vaste campagne de harcèlement contre ceux et celles qui dénoncent les violations des droits humains dans les territoires ruraux en Colombie.
L'organisation de défense des droits humains Sütsuin Jieyuu Wayúu ou Fuerza de Mujeres Wayuu (Force des femmes Wayuu) a été créée en 2006 dans le but de faire la lumière et dénoncer les violations des droits humains perpétrées contre le peuple autochtone Wayuu, telles que les déplacements forcés causés par des méga-projets miniers, la vulnérabilité des victimes du conflit armé, la présence de groupes armés et la militarisation du territoire Guajira. Historiquement, les femmes Wayuu s'organisent pour défendre leurs terres, l'environnement et le droit à l'autodétermination. Elles dénoncent collectivement les nombreuses atteintes aux droits humains perpétrées à La Guajira, en étant des actrices clés de la promotion des droits humains dans la région. Fuerza de Mujeres Wayuu a également attiré l'attention sur les effets disproportionnés que les conflits et les déplacements ont sur les femmes, ce qui a nourri les efforts de l'organisation pour autonomiser et responsabiliser les femmes autochtones.
Le 20 avril 2019, des tracts diffamatoires et menaçants à propos de Fuerza de Mujeres Wayuu ont été postés sur un faux profil Facebook. Six membres de l'organisation sont cités dans ces menaces, notamment la directrice, Jakeline Romero. Cette attaque sur les réseaux sociaux fait partie d'une plus vaste campagne de harcèlement contre ceux et celles qui dénoncent les violations des droits humains dans les territoires ruraux en Colombie.
L'organisation de défense des droits humains Sütsuin Jieyuu Wayúu ou Fuerza de Mujeres Wayuu (Force des femmes Wayuu) a été créée en 2006 dans le but de faire la lumière et dénoncer les violations des droits humains perpétrées contre le peuple autochtone Wayuu, telles que les déplacements forcés causés par des méga-projets miniers, la vulnérabilité des victimes du conflit armé, la présence de groupes armés et la militarisation du territoire Guajira. Historiquement, les femmes Wayuu s'organisent pour défendre leurs terres, l'environnement et le droit à l'autodétermination. Elles dénoncent collectivement les nombreuses atteintes aux droits humains perpétrées à La Guajira, en étant des actrices clés de la promotion des droits humains dans la région. Fuerza de Mujeres Wayuu a également attiré l'attention sur les effets disproportionnés que les conflits et les déplacements ont sur les femmes, ce qui a nourri les efforts de l'organisation pour autonomiser et responsabiliser les femmes autochtones.
Le 20 avril 2019 vers 16 heures, un faux profil Facebook au nom de "Pedro Lastra", a été utilisé pour publier deux tracts contenant des menaces et des accusations diffamatoires contre Fuerza de Mujeres Wayuu. L'un des tracts mentionnait également d'autres mouvements locaux, tels que le Movimiento Nación Wayuu, l'Organización Wayuu Araurayu et l'Organización Nacional Indígena de Colombia. Le second visait exclusivement Fuerza de Mujeres Wayuu, et contenait notamment des menaces de mort contre six de ses membres : Karmen Ramírez, Miguel Ramirez, Jakeline Romero, Deris Paz, Luis Misael Socarras et Dulcy Cotes.
Peu après, vers 21h, le faux profil a été effacé. Les tracts incluaient le symbole des "Águilas Negras - Bloque Capital D.C.", un groupe paramilitaire actif depuis 2006, qui menace et promeut les attaques contre les défenseurs des droits humains, les leaders sociaux et les journalistes qui défendent le droit à la terre et l'environnement.
Le 30 avril 2019, Fuerza de Mujeres Wayuu a publié une déclaration dans laquelle elle informait et appelait à agir sur cette affaire. Les membres dénoncent les menaces proférées contre le mouvement depuis 2000. Les coupables ont de plus en plus recours à des violences misogynes ciblées contre les femmes défenseuses des droits humains, forçant certaines d’entre elles à déménager. En 2016, Jakeline Romero a été menacée de disparition forcée. Elle a également reçu des menaces de violences sexuelles proférées contre ses filles.
Les menaces proférées contre Fuerza de Mujeres Wayuu ont plusieurs fois été signalées aux autorités locales. Cependant, la réaction de l’État, y compris les mesures de protection proposées par l’Unité nationale de protection (Unidad Nacional de Protección), n’est pas suffisante pour assurer la protection intégrale des défenseur-ses des droits humains.
La Colombie connait une hausse de la violence contre les défenseur-ses des droits humains depuis la signature de l'accord de paix avec les FARC-EP. Plus de deux ans plus tard, l’État n’a toujours pas mis en œuvre la plupart de ses obligations, notamment en ce qui concerne la mise en place d’une présence intégrée dans les régions rurales. Cela a conduit un certain nombre de groupes armés illégaux à se battre pour le contrôle des zones précédemment occupées par les FARC-EP, ce qui expose les défenseur-ses des droits humains locaux à un risque accru.
Front Line Defenders condamne les menaces proférées à l'encontre des défenseuses des droits humains de Fuerza de Mujeres Wayuu et fait part de ses préoccupations quant au risque accru auquel elles sont exposées. Front Line Defenders est profondément préoccupée par la violence croissante contre les défenseur-ses des droits humains en Colombie, qui a connu le plus grand nombre de meurtres de défenseur-ses des droits humains que tout autre pays au monde en 2018, comme l'indique le rapport Analyse Globale publié par l'organisation. Front Line Defenders s'inquiète également que le caractère systématique de ces crimes ne soit pas reconnu, car ils sont souvent perpétrés avec la participation, le consentement ou le soutien d'agents de l'État, ce qui renforce ainsi le niveau élevé d'impunité pour les violations contre les défenseur-ses des droits humains.