Attaque diffamatoire dans les médias contre une avocate en droits humains
Le 5 juillet 2018, l'avocate en droits humains Sudha Bhardwaj a publié une déclaration réfutant les fausses allégations et les déclarations diffamatoires prononcées contre elle par Arnab Goswami, le nouveau présentateur et directeur de Republic TV. Dans un programme diffusé le 4 juillet 2018, Arnab Goswami a affirmé que la défenseuse est liée aux Maoïstes.
Sudha Bhardwaj est avocate en droits humains et exerce devant la Haute court de Chattisgarh, à Bilaspur; elle se concentre principalement sur la protection des droits des Adivasis (autochtones) dans l'État du Chattisgarh. Elle apparait dans plusieurs affaires de présumées "fausses rencontres" d'Adivasis et représente des membres de la communauté Adivasi et des militants à la Commission Nationale des droits humains en Inde. Elle est aussi secrétaire nationale de l'Union populaire pour les libertés civiles.
Le 5 juillet 2018, l'avocate en droits humains Sudha Bhardwaj a publié une déclaration réfutant les fausses allégations et les déclarations diffamatoires prononcées contre elle par Arnab Goswami, le nouveau présentateur et directeur de Republic TV. Dans un programme diffusé le 4 juillet 2018, Arnab Goswami a affirmé que la défenseuse est liée aux Maoïstes.
Le 4 juillet 2018, Republic TV a diffusé un programme dans lequel Arnab Goswami affirme que Sudha Bhardwaj a écrit une lettre à un maoïste dans laquelle elle se présente comme la "camarade avocate Sudha Bhardwaj" et qu'un climat politique violent devait être instauré dans le Cachemire. Il l'accuse d'avoir reçu de l'argent des maoïstes. Il a aussi prétendu qu'elle a déclaré que certains avocats en droits humains connus sont liés aux Maoïstes.
Dans sa déclaration, Sudha Bhardwaj dément fermement avoir écrit cette lettre et réfute les fausses allégations les taxant de diffamatoires et blessantes. Elle a aussi fait part de son incrédulité concernant le fait que la source de la lettre n'avait pas été divulguée et que la lettre avait fait surface dans le studio. Elle pense que cette attaque malveillante et fabriquée de toute pièce contre elle est liée à une conférence de presse qu'elle a donnée à Delhi le 6 juin 2018, pour condamner l'arrestation de l'avocate Surendra Gandling. Surendra Gandling a été arrêtée sur des preuves "indiquant ses liens avec des groupes maoïstes interdits".
Cette campagne de diffamation fait partie d'une actuelle vague de répression contre les avocats en droits humains en Inde, en particulier ceux qui travaillent avec le peuple Adivasi et les dalits. Front Line Defenders condamne la campagne de diffamation contre Sudha Bhardwaj, car cela semble être un acte de représailles contre son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains. Front Line Defenders est préoccupée par la sécurité de Sudha Bhardwaj, en particulier car les allégations calomnieuses pourraient entrainer un acharnement judiciaire ou d'autres formes de représailles.
Front Line Defenders exhorte les autorités indiennes à:
1. Condamner la campagne de diffamation contre la défenseuse des droits humains Sudha Bhardwaj et mener une enquête sur cet incident ;
2. Prendre des mesures pour garantir que les chaines d'information s'abstiennent de faire des déclarations ou des commentaires qui stigmatisent son travail légitime, et qu'elles s'excusent officiellement de l'avoir publiquement discréditée et insultée, elle et son travail ;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Inde puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.