Makhabat Tazhibek Kyzy et Azamat Ishembekov condamnés à des peines de prison
Le 10 octobre 2024, le tribunal du district de Leninskiy à Bishkek, au Kirghizstan, a condamné la défenseuse des droits humains et journaliste Makhabat Tazhibek Kyzy et le défenseur des droits humains et akyn Azamat Ishembekov à six et cinq ans de prison respectivement.
Le 9 juillet 2024, le tribunal du district Leninskiy à Bichkek a entendu les témoignages de 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, anciens et actuels employés du média Temirov Live et du projet Ayt Ayt Dese. La prochaine audience est fixée au 18 juillet 2024.
Le 9 avril 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a libéré les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Tynystan Asypbek, Joodar Buzumov, Saipidin Sultanaliev et Maksat Tazhibek uulu, et les a assignés à résidence.
Le 5 avril 2024, la défenseuse des droits humains et journaliste Makhabat Tazhibek Kyzy aurait été agressée physiquement par des agents des forces de l’ordre dans le centre de détention provisoire n° 1 à Bichkek, au Kirghizstan. Selon son avocat, la défenseuse des droits humains a des ecchymoses sur les bras et le visage, ainsi que sur le côté gauche de la mâchoire. Elle souffre aussi de violentes migraines depuis l’agression. Au moment de la rédaction du présent appel, on ne sait toujours pas si la défenseuse a bénéficié d’une assistance médicale.
Le 12 mars 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a confirmé la détention provisoire de huit défenseur⸱ses des droits humains et journalistes associés au média Temirov Live et au projet Ayt Ayt Dese. Ils resteront dans le centre de détention provisoire n° 1 jusqu’au 13 mai 2024. En outre, le tribunal a remplacé la détention provisoire par une interdiction de voyager pour trois de ces personnes.
Makhabat Tazhibek Kyzy est défenseuse des droits humains et journaliste qui dirige Temirov Live et Ayt Ayt Dese. Temirov Live est un média basé sur YouTube qui enquête et rend compte de la corruption des acteurs étatiques et non étatiques au Kirghizstan, fondé en 2020 par Bolot Temirov, un éminent défenseur des droits humains et journaliste kirghize.
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- À propos de
- 12 Octobre 2024 : Makhabat Tazhibek Kyzy et Azamat Ishembekov condamnés à des peines de prison
- 24 Juillet 2024 : Acharnement contre les membres de Temirov Live et Ayt Ayt Dese
- 19 Avril 2024 : Quatre défenseur⸱ses des droits humains affiliés à Temirov Live et Ayt Ayt Dese libérés de détention provisoire et assignés à résidence
- 10 Avril 2024 : Makhabat Tazhibek Kyzy agressée en détention
- 8 Avril 2024 : Prolongation de la détention provisoire des défenseur⸱ses des droits humains et des journalistes associés à Temirov-Live et Ayt Ayt Dese
Le 10 octobre 2024, le tribunal du district de Leninskiy à Bishkek, au Kirghizstan, a condamné la défenseuse des droits humains et journaliste Makhabat Tazhibek Kyzy et le défenseur des droits humains et akyn Azamat Ishembekov à six et cinq ans de prison respectivement. La Cour a déclaré les défenseur⸱ses des droits humains coupables d’« avoir appelé à des troubles civils de masse », une infraction pénale en vertu de l’article 41, partie 2, et de l’article 278, partie 3, du Code pénal du Kirghizstan. Deux autres DDH et journalistes, Aktilek Kaparov et Ayke Beyshekeeva, ont été condamnés à trois ans de liberté surveillée pour les mêmes charges. Les défenseur⸱ses des droits humains vont faire appel de cette décision.
Temirov Live est un média basé sur YouTube fondé en 2020 par Bolot Temirov, un défenseur des droits humains et journaliste qui se concentre sur les questions de corruption. Ayt Ayt Dese est un projet basé sur YouTube qui vise à populariser les questions relatives aux droits humains en interprétant et en publiant des chansons folkloriques sur des sujets liés aux droits humains, notamment sur des enquêtes de Temirov Live.
Le 10 octobre 2024, le tribunal du district de Leninskiy a condamné Makhabat Tazhibek Kyzy et Azamat Ishembekov à des peines d’emprisonnement pour « avoir appelé à des troubles civils de masse ». Makhabat Tazhibek Kyzy, directrice de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, a été condamnée à six ans de prison, tandis qu’Azamat Ishembekov, DDH et akyn collaborant avec Ayt Ayt Dese, a été condamné à cinq ans de prison. En outre, la Cour a décidé que le tuteur légal et le lieu de résidence d’un fils de 12 ans de Makhabat Tazhibek Kyzy et du défenseur et journaliste Bolot Temirov, devaient être déterminés par les services sociaux de l’État kirghize.
La Cour a également condamné les DDH et journalistes Aktilek Kaparov et Ayke Beyshekeeva à trois ans de liberté surveillée. La liberté surveillée n’entraîne pas de peine de prison, mais limite la capacité des DDH à quitter le pays et impose un contrôle de l’État sur leur vie et leur travail. En cas de violation des mesures de la liberté surveillée, la Cour peut réexaminer le verdict et condamner les deux personnes à une peine de prison. Ces conditions limiteront la capacité des DDH à mener à bien leur travail en faveur des droits humains. Sept autres défenseur⸱ses des droits humains et journalistes ont été acquittés faute de preuves. L’audience s’est déroulée à huis clos, comme les précédentes, et seuls quelques journalistes ont reçu l’autorisation d’entendre le verdict.
Le 16 janvier 2024, les 11 journalistes et DDH ont été arrêtés, accusés d’avoir organisé des « appels à des troubles civils de masse », une infraction en vertu de la partie 2 de l’article 41 et de la partie 3 de l’article 278 du Code pénal du Kirghizstan. Le procès a débuté en juin 2024 et s’est déroulé à huis clos, et les journalistes n’ont pas été autorisés à enregistrer les audiences. De nombreuses personnes venues assister à l’audience n’ont pas pu entrer dans la salle d’audience en raison de sa taille limitée. Le président Sadyr Japarov a critiqué à plusieurs reprises Temirov Live et Ayt Ayt Dese, les qualifiant de « blogueurs » et de « journalistes sans qualifications professionnelles », les accusant de publier de manière irresponsable des informations qui menacent la sécurité nationale et alléguant qu’ils « reçoivent de l’argent pour cela ».
Front Line Defenders condamne fermement les peines de prison infligées à la journaliste et défenseuse des droits humains Makhabat Tazhibek Kyzy et au défenseur des droits humains et akyn Azamat Ishembekov. L’organisation condamne également la condamnation d’Aktilek Kaparov et d’Ayke Beyshekeeva à la liberté surveillée. Front Line Defenders considère ces condamnations comme des représailles contre le travail légitime et pacifique des défenseur·ses ; l’organisation considère que ce procès et ses conclusions ont un effet dissuasif sur le journalisme d’investigation indépendant au Kirghizstan, dans la lignée de l’attaque générale contre les médias de défense des droits humains.
Front Line Defenders demande instamment aux autorités kirghizes de ne pas exploiter le sort d’un mineur dans ce procès, car cela pourrait constituer un acte de représailles supplémentaire contre la défenseuse des droits humains Makhabat Tazhibek Kyzy. Front Line Defenders exhorte les autorités du Kirghizstan à abandonner immédiatement et sans condition toutes les charges contre les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Makhabat Tazhibek Kyzy, Azamat Ishembekov et leurs collègues, et de mettre fin à l’acharnement judiciaire contre les journalistes qui défendent les droits humains dans le pays.
Le 9 juillet 2024, le tribunal du district Leninskiy à Bichkek a entendu les témoignages de 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, anciens et actuels employés du média Temirov Live et du projet Ayt Ayt Dese. La prochaine audience est fixée au 18 juillet 2024. Le juge a interdit aux journalistes de filmer l'audience ; de nombreuses personnes venues y assister n'ont pas été autorisées à entrer dans la salle faute d’espace suffisant, la pièce pouvant à peine contenir tous les détenus.
Le 5 juillet 2024, les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Makhabat Tazhibek Kyzy, Azamat Ishembekov, Aktylek Kaparov et Ayke Beyshekeeva ont assisté à l'audience vêtus de T-shirts sur lesquels on pouvait lire « Ak iilet, birok synbait » (« la vérité plie, mais ne se brise pas »). Le 6 juillet 2024, les autorités pénitentiaires ont effectué une fouille dans les unités d'incarcération du centre de détention provisoire n° 1, où les quatre défenseurs sont détenus, et ont confisqué ces T-shirts, ce qui vise une nouvelle fois à réduire ces journalistes au silence. Le 8 juillet 2024, leurs avocats ont porté plainte devant le procureur, l’Ombudsman et le Centre national pour la prévention de la torture concernant la fouille illégale. Le 9 juillet 2024, le service pénitentiaire a annoncé qu'il avait ouvert une enquête sur l'incident.
Le 9 avril 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a libéré les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Tynystan Asypbek, Joodar Buzumov, Saipidin Sultanaliev et Maksat Tazhibek uulu, et les a assignés à résidence. Ces quatre défenseur⸱ses, anciens et actuels membres du personnel de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, étaient en détention provisoire depuis le 16 janvier 2024. Ils sont tous accusés d’avoir appelé à des « troubles civils de masse », ce qui constitue une infraction pénale en vertu de l’article 278 partie 3 du Code pénal kirghize. Le 12 mars 2024, le tribunal du district de Pervomaisky avait confirmé la détention provisoire de huit défenseurs des droits humains et journalistes associés au média Temirov Live et au projet Ayt Ayt Dese. Parmi les huit défenseur⸱ses des droits humains, Ayke Beyshekeeva et Makhabat Tazhibek Kyzy, qui dirigent respectivement Temirov Live et Ayt Ayt Dese, ainsi qu’Aktilek Kaparov et Azamat Ishenbekov, sont toujours en détention provisoire.
Le 5 avril 2024, la défenseuse des droits humains et journaliste Makhabat Tazhibek Kyzy aurait été agressée physiquement par des agents des forces de l’ordre dans le centre de détention provisoire n° 1 à Bichkek, au Kirghizstan. Selon son avocat, la défenseuse des droits humains a des ecchymoses sur les bras et le visage, ainsi que sur le côté gauche de la mâchoire. Elle souffre aussi de violentes migraines depuis l’agression. Au moment de la rédaction du présent appel, on ne sait toujours pas si la défenseuse a bénéficié d’une assistance médicale.
Makhabat Tazhibek Kyzy est défenseuse des droits humains et journaliste qui dirige Temirov Live et Ayt Ayt Dese. Temirov Live est un média basé sur YouTube qui enquête et rend compte de la corruption des acteurs étatiques et non étatiques au Kirghizstan, fondé en 2020 par Bolot Temirov, un éminent défenseur des droits humains et journaliste kirghize. Ayt Ayt Dese est un projet basé sur YouTube qui vise à populariser les questions relatives aux droits humains en interprétant et en publiant des chansons folkloriques sur ces sujets. Parmi d’autres sujets, Ayt Ayt Dese couvre les enquêtes de Temirov Live.
Le 6 avril 2024, le défenseur des droits humains et journaliste Bolot Temirov a indiqué sur sa chaîne Telegram personnelle que le 5 avril 2024, Makhabat Tazhibek Kyzy et quatre de ses compagnes de cellule ont été soumises à des violences physiques dans le centre de détention provisoire par Aqyl Ryskulov, un agent des forces de l’ordre du service pénitentiaire de l’État. Selon Bolot Temirov, cette violence physique était une mesure de représailles contre les plaintes officielles de Makhabat Tazhibek Kyzy concernant des violences psychologiques commises par un autre membre du personnel pénitentiaire, déposées le 20 mars 2024. La défenseuse a également signalé à son avocat que le psychologue de la prison l’avait interrogée sur son travail pour Temirov Live et Ayt Ayt Dese.
Le 6 avril 2024, des représentants du Centre national pour la prévention de la torture de la République du Kirghizstan — qui fait partie du Bureau du médiateur pour les droits humains au Kirghizstan — ont visité le Centre de détention provisoire n° 1. Ils ont accepté une plainte au nom de Makhabat Tazhibek Kyzy et ont rédigé un rapport documentant les preuves de traitements inhumains. Cependant, le personnel pénitentiaire a empêché les représentants de prendre des photos des ecchymoses, bien qu’il n’y ait pas de règles interdisant de prendre de telles photos.
Le 16 janvier 2024, les forces de l’ordre du Kirghizstan ont fait une descente dans les bureaux du média Temirov Live et ont arrêté 11 journalistes spécialisés dans les droits humains, dont Makhabat Tazhibek Kyzy, pour avoir prétendument appelé à des troubles civils de masse dans l’une des enquêtes sur la corruption publiées par Temirov.Live et Ayt Ayt Dece. La défenseuse restera au centre de détention provisoire n° 1 jusqu’au 13 mai 2024, bien qu’elle ait un fils de 12 ans. L’enquête suggère que la défenseuse est l’une des « instigatrices » des « appels à des troubles civils de masse », une infraction pénale en vertu de l’article 41, partie 2 et de l’article 278, partie 3, du Code pénal de la République du Kirghizstan.
Front Line Defenders fait part de ses vives inquiétudes concernant les violences physiques et psychologiques infligées à la défenseuse des droits humains Makhabat Tazhibek Kyzy lors de sa détention, et condamne la détention des défenseur·ses des droits humains et des journalistes indépendants au Kirghizstan, notamment la détention de Makhabat Tazhibek Kyzy, et considère qu’il s’agit de représailles contre son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. L’organisation Front Line Defenders est profondément préoccupée par la vague de répression à laquelle sont confrontés les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes dans le pays. Ces dernières années, les autorités kirghizes ont refusé d’accréditer des médias, adopté des lois restreignant leurs activités et intenté des procès contre des journalistes indépendants.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Kirghizstan à :
- Veiller à ce que toutes les mesures nécessaires soient prises pour garantir l’intégrité physique et psychologique et la sécurité de Makhabat Tazhibek Kyzy, et lui permettre d’avoir accès à des médecins indépendants et à des professionnels de la santé mentale ;
- Mener une enquête immédiate, approfondie et impartiale sur les cas avérés de traitements inhumains infligés à Makhabat Tazhibek Kyzy, en publier les résultats et traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;
- Libérer immédiatement et sans condition Makhabat Tazhibek Kyzy, ainsi que les autres défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, et classer l’affaire pénale pour « appels à des troubles civils massifs » ;
- Garantir qu’en toutes circonstances tous les défenseur⸱ses des droits humains au Kirghizstan puissent exercer leurs activités sans crainte de représailles et sans aucune restriction, conformément aux obligations et engagements internationaux du Kirghizstan en matière de droits humains.
Le 12 mars 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a confirmé la détention provisoire de huit défenseur⸱ses des droits humains et journalistes associés au média Temirov Live et au projet Ayt Ayt Dese. Ils resteront dans le centre de détention provisoire n° 1 jusqu’au 13 mai 2024. En outre, le tribunal a remplacé la détention provisoire par une interdiction de voyager pour trois de ces personnes.
Parmi eux, Makhabat Tazhibek Kyzy, directrice de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, a été maintenue en détention bien qu’elle ait un fils de 12 ans. Elle est soupçonnée, avec le journaliste Akyn Azamat Ishenbekov, d’avoir organisé des « appels à des troubles civils de masse », une infraction pénale en vertu de l’article 41, partie 2, et de l’article 278, partie 3, du Code pénal du Kirghizstan. Les autres journalistes détenus sont Ayke Beyshekeeva, Saipidin Sultanaliyev, Aktilek Kaparov, Tynystan Aspbekov, Zhoodar Buzumov et Maksat Tazhibek Uulu. Trois journalistes, Saparbek Akunbekov, Aqyl Ozorbekov et Zhumabek Turdaliyev, ont été libérés, mais placés sous le coup d’une interdiction de voyager. S’ils sont reconnus coupables, Makhabat Tazhibek kyzy et Azamat Ishenbekov risquent jusqu’à 10 ans de prison, tandis que les autres défenseur⸱ses risquent jusqu’à 8 ans d’emprisonnement.
Après leur arrestation le 16 janvier 2024, les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes ont d’abord été incarcérés 12 jours dans le quartier de détention temporaire. Les conditions étaient mauvaises, il n’y avait pas de chauffage, de douche et de literie convenable. Les autorités ont affirmé que ce retard était dû à la nécessité de fournir des documents d’identité appropriés, cependant Bolot Temirov a indiqué que les avocats représentant les journalistes de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese n’avaient reçu aucune demande des enquêteurs d’apporter des documents d’identité personnels supplémentaires. Il a suggéré que cette détention de 12 jours dans le quartier de détention préventive est un acte de pression supplémentaire contre les anciens et actuels représentants du média des droits humains.
Les défenseur⸱ses et les journalistes associés à Temirov Live et Ayt Ayt Dese sont également victimes de diffamation, le président Sadyr Japarov les qualifiant de « blogueurs » plutôt que de journalistes et les accusant de publier de manière irresponsable des informations menaçant la sécurité nationale.
Front Line Defenders condamne les poursuites contre ces personnes et pense qu’il s’agit de représailles contre leur travail légitime en faveur des droits humains. Elle demande instamment aux autorités kirghizes de libérer les journalistes détenus, de classer l’affaire et de mettre fin à l’acharnement judiciaire des défenseur⸱ses des droits humains et des journalistes indépendants.