Procès de Le Dinh Luong
Le 16 août 2018, le tribunal populaire de la province de Nghe An a reconnu Le Dinh Luong coupable et l'a condamné à 20 ans de prison, la peine maximale, et à cinq ans d'assignation à résidence pour avoir "mené des activités visant à renverser l'administration populaire", lors d'un procès qui n'a duré que quelques heures. Cette peine de prison est la plus longue prononcée contre un défenseur des droits humains vietnamien lors d'affaires récentes.
Le 22 juillet 2018, la fille de Le Dinh Luong (Lê Đình Lượng en vietnamien) a annoncé que le défenseur sera jugé le 30 juillet 2018. Le tribunal populaire de la province de Nghe An jugera le défenseur plus d'un an après son arrestation pour "activités visant à renverser l'administration populaire". S'il est reconnu coupable il risque entre 12 et 20 ans de prison, la prison à perpétuité ou la peine capitale.
Le Dinh Luong est un défenseur des droits humains pro-démocratie qui participe à une campagne de soutien aux militants emprisonnés au Vietnam, et il utilise activement les réseaux sociaux pour partager des informations relatives aux violations des droits humains perpétrées dans le pays. Il a aussi milité pour un dédommagement des pêcheurs dont les moyens de subsistance ont été détruits par la catastrophe écologique Formosa en avril 2016. Il a déjà été attaqué dans la province de Lam Dong, dans les hauts plateaux du centre, en août 2015 après une fête pour la libération du journaliste Tran Minh Nhat.
Le 16 août 2018, le tribunal populaire de la province de Nghe An a reconnu Le Dinh Luong coupable et l'a condamné à 20 ans de prison, la peine maximale, et à cinq ans d'assignation à résidence pour avoir "mené des activités visant à renverser l'administration populaire", lors d'un procès qui n'a duré que quelques heures. Cette peine de prison est la plus longue prononcée contre un défenseur des droits humains vietnamien lors d'affaires récentes.
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L'avocat de Le Dinh Luong a indiqué que la cour n'avait présenté aucune preuve à charge confirmant que le défenseur avait œuvré pour renverser le gouvernement, une accusation souvent utilisée pour criminaliser et emprisonner les défenseur-ses des droits humains au Vietnam. Parmi les preuves présentées se trouve une déclaration des défenseurs emprisonnés Nguyen Viet Dung et Nguyen Van Hoa, dans laquelle ils disent que Le Dinh Luong était présent lors de l'incorporation officielle de Nguyen Van Hoa au sein de l'organisation Viet Tan, un groupe vietnamien pro-démocratie basé aux États-Unis considéré comme une organisation terroriste par les autorités vietnamiennes. Lors de leur témoignage devant la cour, Nguyen Viet Dung et Nguyen Van Hoa ont informé le juge que ces aveux avaient été arrachés sous la torture. Après cette annonce, les deux défenseurs ont été immédiatement sortis de la salle d'audience. Lorsque les avocats de Le Dinh Luong ont demandé à voir les défenseurs pour les interroger, la police a informé les avocats qu'ils étaient malades et pas en mesure d'être interrogés.
Le Dinh Luong a été arrêté le 24 juillet 2017 dans la province de Nghe An pour avoir violé l'article 79 du code pénal de 1999. Sur son compte Facebook il a aussi demandé que les pêcheurs affectés par la catastrophe environnementale de Formosa en 2016, sur la côte centrale du Vietnam, soient dédommagés.
Le 22 juillet 2018, la fille de Le Dinh Luong (Lê Đình Lượng en vietnamien) a annoncé que le défenseur sera jugé le 30 juillet 2018. Le tribunal populaire de la province de Nghe An jugera le défenseur plus d'un an après son arrestation pour "activités visant à renverser l'administration populaire". S'il est reconnu coupable il risque entre 12 et 20 ans de prison, la prison à perpétuité ou la peine capitale.
Le Dinh Luong a été arrêté le 24 juillet 2017 dans la province de Nghe An pour avoir violé l'article 79 du Code pénal de 1999 en "menant des activités visant à renverser l'administration populaire". Il a été arrêté à Hoang Mai par des policiers en civil, alors qu'il rentrait chez lui après avoir rendu visite à la famille de son collègue défenseur des droits humains Nguyen Van Oai. Le défenseur est accusé d'appartenir à Viet Tan, une organisation prodémocratie basée aux États-Unis, que les autorités vietnamiennes considèrent comme une organisation terroriste. Il est aussi accusé d'avoir appelé au boycott des élections parlementaires et du conseil populaire.
Le 4 juillet 2018, les autorités de la province de Nghe An ont écrit une lettre autorisant Le Dinh Luong à rencontrer ses avocats dans le centre de détention temporaire de Nghi Kin afin qu'il prépare sa défense. Ils doivent se rencontrer le 24 juillet, ce qui ne lui laissera que six jours pour se préparer.
Le Dinh Luong est gardé en détention préventive au secret depuis son arrestation. Sa famille n'a pas été autorisée à le voir, malgré les demandes répétées, et elle a été attaquée par la police à plusieurs reprises. Quatre jours après son arrestation, le fils et la belle fille de Le Dinh Luon ont été attaqués par des agents de sécurité à Ho Chi Minh Ville, où son fils a été passé à tabac et sa belle fille emmenée de force pour un interrogatoire dans la cellule 8, dans le district de Go Vap, alors qu'elle gardait son bébé âgé de 18 mois. Elle avait été libérée dans la nuit. Le 18 août 2017, 15 proches du défenseur des droits humains détenu, dont son fils, ont été brutalement battus par la police dans la province de Nghe An, lorsqu'ils se sont rendus dans le département de la sécurité publique de la province pour demander un droit de visite. La femme de Le Dinh Luong a fait part de ses inquiétudes concernant son état physique, car il souffre de problèmes de santé pour lesquels sa famille n'a pas été autorisée à lui envoyer de médicaments. On ignore si sa famille et ses proches pourront assister à son audience, bien qu'elle soit censée être ouverte au public.
Front Line Defenders condamne les accusations contre Le Dinh Luong et fait part de ses préoccupations concernant sa longue période de détention préventive. Il semble que le défenseur soit détenu uniquement à cause de son travail légitime et pacifique pour la défense et la promotion des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités vietnamiennes à:
1. Libérer immédiatement et sans condition Lê Đình Lượng et abandonner toutes les charges portées contre lui ;
2. Assurer que le traitement de Le Dinh Luong pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988 ;
3. Autoriser Le Dinh Luong à voir immédiatement et sans entrave sa famille, et à recevoir le traitement médical nécessaire ;
4. Garantir la sécurité physique et psychologique et l'intégrité de la famille de Le Dinh Luong et ouvrir immédiatement une enquête minutieuse et impartiale sur l'agression policière dont elle a été victime, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;
5. Cesser immédiatement de cibler tous les défenseurs et défenseuses des droits humains au Vietnam et garantir qu'en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.