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Condamnation des défenseur-ses du droit à la terre Can Thi Theu et Trinh Ba Tu

Statut: 
Condamné
À propos de la situation

Le 5 mai 2021, le tribunal provincial d'Hoa Binh a condamné la défenseuse des droits humains Can Thi Theu et son fils, le défenseur Trinh Ba Tu, à huit ans d'emprisonnement et trois ans de liberté conditionnelle. Les deux défenseur-ses des droits humains ont été condamnés en vertu de l'article 117 du Code pénal, relatif à la propagande anti-étatique. Can Thi Theu et Trinh Ba Tu sont actuellement détenus dans la prison de la province d'Hoa Binh.

À propos de Trinh Ba Tu

Trinh Ba Tu est un défenseur du droit à la terre qui plaide activement contre l'accaparement des terres dans le pays. Il a commencé à militer pour les droits humains à un jeune âge, appelant à la libération de ses parents de prison, tous deux défenseur-ses du droit à la terre. Le défenseur aborde également la question de la démocratie au Vietnam.

7 Mai 2021
Condamnation des défenseur-ses du droit à la terre Can Thi Theu et Trinh Ba Tu

Le 5 mai 2021, le tribunal provincial d'Hoa Binh a condamné la défenseuse des droits humains Can Thi Theu et son fils, le défenseur Trinh Ba Tu, à huit ans d'emprisonnement et trois ans de liberté conditionnelle. Les deux défenseur-ses des droits humains ont été condamnés en vertu de l'article 117 du Code pénal, relatif à la propagande anti-étatique. Can Thi Theu et Trinh Ba Tu sont actuellement détenus dans la prison de la province d'Hoa Binh.

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Can Thi Theu est une défenseuse du droit à la terre qui répertorie et milite contre les expropriations des terres à Hanoï et dans les provinces aux alentours, depuis que la ferme de sa famille a été saisie en 2007. Elle a déjà été frappée et emprisonnée à cause de ses activités appelant à des dédommagements appropriés dans les affaires de saisies de terres au Vietnam. Depuis 2007, Can Thi Theu aide aussi les autres à défendre leurs terres et à mettre en lumière les expropriations des terres à des prix disproportionnés par le gouvernement. Toutes les terres au Vietnam appartiennent techniquement à l'État et les citoyens n'ont que le droit de les utiliser, ce qui a conduit des milliers de personnes à se voir confisquer des terres qu'elles cultivaient depuis des années et à être indemnisées par de maigres sommes. Trinh Ba Tu est un défenseur du droit à la terre qui plaide activement contre l'accaparement des terres dans le pays. Il a commencé à militer pour les droits humains à un jeune âge, appelant à la libération de ses parents de prison, tous deux défenseur-ses du droit à la terre. Le défenseur aborde également la question de la démocratie au Vietnam.

Le 5 mai 2021, le tribunal provincial d'Hoa Binh a condamné Can Thi Theu et Trinh Ba Tu à huit ans d’emprisonnement, auxquelles s'ajoutent trois ans de liberté conditionnelle. Les défenseur-ses des droits humains ont tous deux été condamnés en vertu de l’article 117 du Code pénal vietnamien, qui criminalise « la fabrication, le stockage, la distribution ou la diffusion d’informations, de documents et d’articles contre la République socialiste du Vietnam ». Can Thi Theu et Trinh Ba Tu ont été arrêtés le 24 juin 2020, avec les défenseur-ses des droits humains Nguyen Thi Tam et Trinh Ba Phuong - frère de Trinh Ba Tu et fils de Can Thi Theu -, à cause de leur plaidoyer en ligne suite à un problème d'accaparement de terres dans le village de Dong Tam en janvier 2020, qui a entraîné le meurtre d'un chef de village. Lorsque Can Thi Theu et Trinh Ba Tu ont été arrêtés, leurs domiciles ont également été fouillés et plusieurs objets ont été saisis. Aucun des défenseur-ses des droits humains n'a eu accès à son avocat avant mars 2021, tandis que Trinh Ba Phuong et Nguyen Thi Tam n'ont pas encore pu contacter d'avocat depuis leur arrestation. Les quatre défenseurs des droits humains sont très présents sur les réseaux sociaux et se prononcent au sujet des violations des droits humains dans la région, en particulier sur le droit à la terre.

L'affaire pour laquelle les défenseur-ses des droits humains ont été condamnés concerne huit vidéos publiées sur les réseaux sociaux, qui auraient diffamé le Parti communiste vietnamien et qui auraient diffusé de fausses informations au sujet de l'incident de Dong Tam. L'affaire mentionne également que les défenseur-ses des droits humains auraient été en possession de plusieurs livres interdits. Can Thi Theu, Trinh Ba Tu, Trinh Ba Phuong et Nguyen Thi Tam sont les cibles d'acharnement judiciaire depuis plusieurs années et ont été arrêtés et emprisonnés plusieurs fois.

En novembre 2020, dans une lettre aux autorités vietnamiennes, des experts de l'ONU ont exprimé leur vive inquiétude quant à l'arrestation des défenseur-ses des droits humains Can Thi Theu, Trinh Ba Tu, Trinh Ba Phuong et Nguyen Thi Tam. La condamnation de Can Thi Theu et Trinh Ba Tu fait suite à la récente arrestation de la défenseuse des droits humains Nguyễn Thúy Hạnh et à la condamnation de quatre autres défenseur-ses des droits humains, Nguyen Tuong Thuy, Le Huu Minh Tuan, Pham Chi Dung et Đinh Thị Thu Thủy, pour les mêmes accusations, en vertu de l'article 117 du Code pénal. Le 14 janvier 2021, les experts de l'ONU ont également condamné publiquement les arrestations de ces défenseur-ses des droits humains et journalistes, ainsi que l'utilisation dangereuse et flagrante de l'article 117 du Code pénal pour faire taire les voix critiques et restreindre davantage le droit à la liberté d'expression dans le pays.

Front Line Defenders condamne la l'inculpation et la peine prononcée contre les défenseur-ses du droit à la terre Can Thi Theu et Trinh Ba Tu en représailles contre leur plaidoyer sur l'incident de Dong Tam et le droit à la terre en général. L'organisation est préoccupée par le rétrécissement de l'espace de la liberté d'expression dans le pays et par l'acharnement judiciaire continu contre les défenseur-ses du droit à la terre. Front Line Defenders pense que Can Thi Theu et Trinh Ba Tu, comme de nombreux autres défenseur-ses des droits humains qui ont été arrêtés, sont ciblés uniquement pour leur travail pacifique en faveur des droits humains au Vietnam.