Lakshan Dias menacé d'être radié du barreau
Le 17 juin 2017, le ministre Sri lankais de la Justice, Wijeyadasa Rajapakshe, a menacé de lancer des poursuites judiciaires contre l'avocat en droits humains Lakshan Dias, et le radier du barreau s'il ne s'excusait pas pour ses propos "fallacieux" sur les attaques perpétrées contre des lieux de cultes chrétiens tenus lors d'une émission de télévision. Le 14 juin 2017, Lakshan Dias a déclaré sur Derana TV, l'une des chaines les plus populaires au Sri Lanka, que les lieux de cultes musulmans ou chrétiens sont la cible d'attaques et il a cité un rapport qui indique qu'il y a eu 195 attaques contre des chrétiens depuis que Maithripala Sirisena a pris ses fonctions de président le 8 janvier 2015.
Lakshan Dias est un avocat en droits humains qui a défendu plusieurs affaires médiatisées, dont des expulsions hors du pays, des violences et discriminations religieuses, des affaires liées à la loi sur la prévention du terrorisme et des allégations de torture. Il est membre du barreau du Sri Lanka et de nombreux groupes de défense des droits humains locaux ou régionaux. Militant de longue date pour les droits des minorités religieuses, Lakshan Dias plaide pour l'indépendance du système judiciaire et accompagne et offre une protection aux défenseur-ses des droits humains et journalistes en danger.
Le 17 juin 2017, le ministre Sri lankais de la Justice, Wijeyadasa Rajapakshe, a menacé de lancer des poursuites judiciaires contre l'avocat en droits humains Lakshan Dias, et le radier du barreau s'il ne s'excusait pas pour ses propos "fallacieux" sur les attaques perpétrées contre des lieux de cultes chrétiens tenus lors d'une émission de télévision. Le 14 juin 2017, Lakshan Dias a déclaré sur Derana TV, l'une des chaines les plus populaires au Sri Lanka, que les lieux de cultes musulmans ou chrétiens sont la cible d'attaques et il a cité un rapport qui indique qu'il y a eu 195 attaques contre des chrétiens depuis que Maithripala Sirisena a pris ses fonctions de président le 8 janvier 2015.
Download the Urgent Appeal (PDF)
Le 17 juin 2017, une déclaration du ministre de la Justice Wijeyadasa Rajapakshe, également ministre des Affaires bouddhistes, a été diffusée sur ITN. Il menaçait d'intenter des poursuites judiciaires afin d'empêcher Lakshan Dias d'exercer le droit à moins qu'il ne présente ses excuses à la nation dans les 24 heures. Cet acte d'intimidation fait suite aux déclarations de l'avocat en droits humains faites le 14 juin 2017 lors d'une émission télévisée appelée “Aluth Parlimenthuwa” (nouveau parlement), lors de laquelle il a déclaré que 195 cas d'attaques et autres formes de harcèlement contre les lieux de cultes chrétiens ont eu lieu depuis l'entrée en fonction du président Sirisena en janvier 2015. Ses déclarations sont basées sur un rapport de la National Christian Evangelical Alliance of Sri Lanka - NCEASL (Alliance nationale chrétienne évangéliste du Sri Lanka), qui documente les exactions contre la communauté chrétienne du pays. Lakshan Dias a aussi parlé d'attaques contre des lieux de culte musulmans. Le président Maithripala Sirisena a réagi à sa participation à l'émission télévisée le 16 juin 2017, déclarant qu'il a appelé le cardinal Malcolm Ranjith, de l'église catholique romaine, pour vérifier les propos de Lakshan Dias, et que le cardinal a démenti de telles attaques.
Front Line Defenders condamne cet acte d'intimidation contre le défenseur Lakshan Dias, car cela semble directement motivé par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains au Sri Lanka.
Front Line Defenders exhorte les autorités sri lankaises à:
1. S'abstenir d'entamer des actions juridiques pour radier Lakshan Dias du barreau;
2. Prendre des mesures pour garantir que les membres du gouvernement ou les autres personnalités publiques s'abstiennent de faire des déclarations stigmatisant le travail des défenseur-ses des droits humains;
3. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Sri Lanka et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.