Kwon Pyong jugé pour avoir "insulté l'autorité de l'État et le système socialiste"
Selon une annonce du Dui Hua Digest, Kwon Pyong a été libéré en mars 2018 après avoir purgé sa peine de 18 mois.
Le procès de Kwon Pyong s'est ouvert le 15 février 2017; il a été arrêté le 1er octobre 2016 et accusé d'incitation à la subversion du pouvoir de l'État. Parmi les preuves officielles présentées au tribunal se trouvent des messages postés par Kwon Pyong sur Facebook et Twitter qui contiennent des discours, images et vidéos "qui insultent l'autorité de l'État et le système socialiste", ainsi qu'une photo de Kwon Pyong portant un tee-shirt qui critique le président chinois Xi Jinping.
Kwon Pyong, âgé de 29 ans et originaire de la province de Jilin, a achevé ses études pré-licence aux États-Unis et il est actif sur Facebook et Twitter depuis son retour en Chine en 2012. Il milite activement en faveur des avocats et autres défenseur-ses des droits humains détenus et pris pour cible en Chine lors de la vague de répression "709" de 2015, et il participe à des actions de solidarité pour plusieurs avocats en droits humains emprisonnés. Il dénonce le massacre de la place Tiananmen et la récente persécution des habitants dépossédés du village de Wukan. En 2014, Kwon Pyong s'est rendu à Hong Kong pour participer au mouvement "Occupy Hong Kong" qui appelait à des élections démocratiques ouvertes dans la région.
Quan Ping (Kwon Pyong,权平), est ressortissant chinois d'origine coréenne ; il est diplômé de l'Université d'État de l'Iowa. Il a été libéré en mars 2018 après après avoir purgé sa peine d'un an et demi de prison. Arrêté le 30 septembre 2016, il avait été reconnu coupable pour "incitation à la subversion", entre autres, pour avoir porté un tee-shirt sur lequel était imprimé “Xitler" et "Xi-Bun" devant un bâtiment gouvernemental dans la province de Jilin. "Xi-Bun" est le surnom satirique de Xi Jinping après sa visite surprise dans l'un des magasins d'une chaine de petits gâteaux en 2013. La visite avait été largement couverte par la presse chinoise dans le but de dépeindre Xi Jinping comme un leader accessible. Quan Ping a probablement passé l'année déchu de ses droits politiques, une peine accessoire visant à limiter l'activité politique des personnes, ce qui pourrait expliquer son silence depuis sa libération l'an dernier. Dui Hua est la première organisation non gouvernementale à obtenir la confirmation officielle de sa libération.
Le procès de Kwon Pyong s'est ouvert le 15 février 2017; il a été arrêté le 1er octobre 2016 et accusé d'incitation à la subversion du pouvoir de l'État. Parmi les preuves officielles présentées au tribunal se trouvent des messages postés par Kwon Pyong sur Facebook et Twitter qui contiennent des discours, images et vidéos "qui insultent l'autorité de l'État et le système socialiste", ainsi qu'une photo de Kwon Pyong portant un tee-shirt qui critique le président chinois Xi Jinping.
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Dans la soirée du 1er octobre 2016, Kwon Pyong a été arrêté par la police secrète et détenu au secret pendant quatre mois. En début de semaine, les avocats de Kwon Pyong n'ont pas été autorisés à le voir et le tribunal qui juge le défenseur ne leur a pas communiqué la date du procès d'aujourd'hui. De même, les avocats de Kwon Pyong n'ont pas pu assister au premier jour de son procès et l'on ignore si quelqu'un assure sa défense. L'accusation criminelle de subversion du pouvoir de l'État est fréquemment utilisée par le gouvernement chinois contre les défenseur-ses des droits humains. Il encourt jusqu'à 15 ans de prison pour cette accusation.
Le 8 septembre 2016, Kwon Pyong a commencé à envoyer des mises à jour régulières sur la sécurité à un ami basé aux États-Unis, après avoir réalisé qu'il était suivi par les autorités. Au début de l'année, il a été convoqué par les forces de sécurité de l'État après avoir écrit des cartes postales aux avocats emprisonnés. Le 30 septembre 2016, Kwon Pyong a informé ses amis qu'il envisageait de porter un tee-shirt sur lequel était écrit “#Xitler” et d'autres phrases critiquant le président chinois Xi Jinping pour l'anniversaire de la fondation du parti communiste chinois le lendemain. Il a été arrêté chez lui par la police plus tard dans la même soirée et accusé de "subversion du pouvoir de l'État"; parmi les preuves présentées il y avait les messages postés par Kwon Pyong sur Facebook et Twitter ainsi que le tee-shirt susmentionné.
Front Line Defenders condamne fermement l'arrestation et les poursuites judiciaires contre Kwon Pyong, car il semble que tout cela soit uniquement destiné à entraver son travail pacifique et légitime contre les violations des droits humains et en faveur des défenseur-ses des droits humains en Chine.
Front Line Defenders exhorte les autorités de Chine à :
1. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre Kwon Pyong, car il semble que cela soit uniquement lié à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Assurer que le traitement de Kwon Pyong pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la Protection de Toute Personne contre Toute Forme de détention ou Emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;
3. Permettre immédiatement à Kwon Pyong d'accéder sans entraves à ses avocats;
4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur-ses des droits humains en Chine puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.