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Ko Wa Lone arrêté en vertu de la loi sur les secrets officiels

Statut: 
Libéré
À propos de la situation

Le 7 mai 2019, les défenseur-ses des droits humains Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo ont été libérés de la prison Insein à Yangon, après avoir passé 511 jours en prison ; ils avaient été arrêtés le 12 décembre 2017.

Le 11 janvier 2019, un tribunal birman a rejeté l'appel interjeté par Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo, journalistes et DDH condamnés à sept ans de prison et de travaux forcés et accusés d'espionnage.

Le 3 septembre 2018, Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo ont été reconnus coupables en vertu de la loi sur les secret d'État et condamnés à sept ans de prison et de travaux forcés. Une petite concession leur a été accordée, la longue période qu'ils ont déjà passée en prison depuis leur arrestation sera prise en compte.

À propos de Ko Wa Lone

ko_wa_lone.jpgKo Wa Lone est correspondant pour l'agence de presse Reuters à Yangon. Il était l'un des prinicpaux reporters du Myanmar Times et a rejoint Reuters en juillet 2016. Il couvre régulièrement l'activité militaire dans l'État de Rakhine, dans le nord du pays. Cette année, il a conjointement gagné une mention honorable de la Society of Publishers in Asia pour ses reportages pour Reuters de la crise de Rakhine en 2016.

11 Mai 2019
Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo libérés de prison

Le 7 mai 2019, les défenseur-ses des droits humains Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo ont été libérés de la prison Insein à Yangon, après avoir passé 511 jours en prison ; ils avaient été arrêtés le 12 décembre 2017.

Les défenseurs ont été libérés dans le cadre d'une large vague d'amnistie accordée à 6520 prisonniers par le président Win Myint pour marquer le nouvel an birman qui a commencé le 17 avril 2019. Il est de coutume pour le gouvernement birman d'amnistier des prisonniers à l'occasion du nouvel an en signe de paix, et il s'agit de la 3e amnistie massive de prisonniers cette année.

Le 23 avril 2019, la Cour Suprême de Birmanie/Myanmar a rejeté le dernier appel des défenseurs contre leur inculpation. Ils avaient été condamnés à sept ans de prison le 3 septembre 2018 en vertu de la loi de 1923 sur les secrets officiels.

12 Janvier 2019
Un tribunal birman rejette l'appel des défenseurs

Le 11 janvier 2019, un tribunal birman a rejeté l'appel interjeté par Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo, journalistes et DDH condamnés à sept ans de prison et de travaux forcés et accusés d'espionnage.

Les deux journalistes couvraient les massacres des musulmans Rohingyas dans l'État de Rakhine en Birmanie, et avaient réussi à rassembler des preuves des atrocités commises par les forces de sécurité. L'ironie veut que cela soit la seule affaire que le gouvernement ait reconnue, pourtant les journalistes resteront derrière les barreaux en attendant l'appel final devant la cour suprême du pays.

7 Septembre 2018
Des journalistes condamnés à sept ans de prison

Le 3 septembre 2018, Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo ont été reconnus coupables en vertu de la loi sur les secret d'Etat et condamnés à sept ans de prison et de travaux forcés. Une petite concession leur a été accordée, la longue période qu'ils ont déjà passée en prison depuis leur arrestation sera prise en compte.

Le juge qui présidait l'audience a basé son verdict sur des preuves trouvées sur les téléphones des défenseurs et a déclaré qu'ils avaient "l'intention de nuire aux intérêts de l'État". Au moment de leur arrestation en décembre 2017, les trois journalistes travaillaient sur une histoire concernant les meurtres de 10 hommes rohingya tués par l'armée dans le village de Inn Din, dans la région de Rakhine, dans le nord du pays, en septembre 2017.

Le 12 décembre 2017, Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo ont été arrêtés après avoir rencontré deux policiers dans un restaurant, qui leur ont remis des documents. Un témoin de la police a déclaré durant le procès que la rencontre avait été fixée pour tendre un piège aux journalistes. Il avait ensuite été démis de ses fonctions et emprisonné.

Les défenseurs ont à maintes reprises clamé leur innocence et ils ont plaidé non coupable pendant le procès. Front Line Defenders condamne fermement l'inculpation et la condamnation injustes de Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo, car il semble que cela soit uniquement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains au Myanmar et pour avoir exercé leur droit à la libre expression.

16 Juillet 2018
Des journalistes jugés en vertu de la loi sur les secrets d'État

Le 9 juillet 2018, le tribunal du district nord de Yangon a décidé que le procès de Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo aurait bien lieu. Ils sont accusés en vertu de la loi sur les secrets officiels, qui date de l'époque coloniale. S'ils sont reconnus coupables ils risquent jusqu'à quatorze ans de prison. La première audience est fixée au 16 juillet 2018.

Les défenseurs des droits humains sont placés en détention préventive depuis le 12 décembre 2017, lorsqu'ils ont été arrêtés peu après avoir reçu des documents transmis par deux policiers alors qu'ils enquêtaient sur des violations des droits humains dans l'État de Rakhine. Ils ont été placés en détention dans la prison d'Insein et les audiences sur leur détention préventive ont duré plus de six mois. Ko Wa Lone et Ko Kya Soe Oo clament leur innocence depuis le début.

Front Line Defenders condamne la détention des défenseurs des droits humains et exhorte les autorités birmanes à abandonner les accusations qui pèsent contre eux et à les libérer immédiatement.

 

13 Janvier 2018
Deux journalistes spécialistes des droits humains accusés en vertu de la loi sur les secrets officiels

Le 10 janvier 2018, le tribunal d'Insein, à Yangon, a officiellement accusé les journalistes Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo en vertu de la loi sur les secrets officiels qui prévoit une peine maximum de 14 ans de prison. Ils sont accusés d'avoir obtenu des secrets d'État dans le cadre de leur travail alors qu'ils couvraient le nettoyage ethnique contre la population Rohingya dans l'État de Rakhine.

Ko Wa Lone est correspondant pour l'agence de presse Reuters à Yangon. Il a travaillé pour le Myanmar Times, avant de rejoindre Reuters en juillet 2016, où une partie de son travail inclut de couvrir les activités militaires dans l'État de Rakhine, dans le nord du pays. En 2017, il a conjointement reçu une mention honorable de la Society of Publishers in Asia, pour son travail pour Reuters sur la crise de Rakhine en 2016. Ko Kyaw Soe Oo travaille pour Reuters depuis septembre 2017. Il a précédemment parlé de la ségrégation perpétrée par les bouddhistes locaux contre les Rohingya et les communautés de Rakhine.

Les deux journalistes ont été arrêtés le 12 décembre 2017 lors d'une réunion avec des membres de la police, qui ont partagé des documents non précisés avec les deux hommes. Après l'arrestation, le ministère de l'Information a publié une déclaration affirmant que les défenseurs avaient été arrêtés pour "possession de documents gouvernementaux importants et secrets liés à l'État de Rakhine et aux forces de sécurité". La déclaration précise aussi "l'obtention illégale des informations dans l'intention de les partager avec des médias étrangers".

De nombreux journalistes se sont rassemblés devant le tribunal afin de soutenir les journalistes emprisonnés. En voyant les journalistes qui se sont rassemblés devant le tribunal pour soutenir les défenseurs, Ko Kyaw Soe Oo leur a demandé d'aider à faire éclater la vérité. Un avocat des deux journalistes a indiqué que Ko Wa Lone souffre d'une hernie et de douleurs au dos mais qu'il n'a reçu aucune attention médicale depuis qu'il est détenu. La prochaine audience est fixée au 23 janvier 2018.

Front Line Defenders exhorte les autorités du Myanmar d'abandonner immédiatement toutes les accusations portées contre Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo, car elles semblent directement liées à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains au Myanmar, ainsi qu'à l'exercice légitime de leur droit à la libre expression.

18 Décembre 2017
Deux journalistes en droits humains arrêtés en vertu de la loi sur les secrets officiels

Le 12 décembre 2017, deux journalistes et défenseurs des droits humains, Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo, ont été arrêtés à Yangon. Ils travaillaient sur la question du nettoyage ethnique contre la minorité musulmane Rohingya dans l'Etat de Rakhine. Ils vont être accusés en vertu de la loi birmane de 1923 sur les secrets officiels, datant de l'époque coloniale, qui prévoit une peine maximum de 14 ans de prison.

Download the Urgent Appeal (PDF)

Ko Wa Lone est correspondant pour l'agence de presse Reuters à Yangon. Il était l'un des prinicpaux reporters du Myanmar Times et a rejoint Reuters en juillet 2016. Il couvre régulièrement l'activité militaire dans l'État de Rakhine, dans le nord du pays. Cette année, il a conjointement gagné une mention honorable de la Society of Publishers in Asia pour ses reportages pour Reuters sur la crise de Rakhine en 2016. Ko Kyaw Soe Oo travaille pour Reuters depuis septembre 2017. Il a parlé de la ségrégation mise en place par les bouddhistes locaux entre les communautés Rohingyas et Rakhine.

Le 12 décembre, Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo ont disparu après avoir été invités à rencontrer des représentants de la police pour un diner. Les deux reporters ont été arrêtés et officiellement accusés au poste de police du township de Mingalardon, dans le nord de Yangon, le 12 décembre à 23h30. Les deux représentants de la police qu'ils ont rencontrés ont également été arrêtés et accusés en vertu de la loi sur les secrets officiels. Le 13 décembre, le ministère de l'Information du Myanmar a publié une déclaration affirmant que les reporters avaient "illégalement obtenus des informations dans l'intention de les partager avec des médias étrangers". Le 14 décembre, la police a dit à la femme de Ko Wa Lone qu'une équipe d'enquêteurs avait conduit les journalistes hors du poste de police de Htaunt Kyant, dans le nord de Yangon, vers un lieu qui n'a pas été révélé, peu après leur arrestation.

Les journalistes ne sont pas autorisés à se déplacer de façon indépendante dans l'État de Rakhine, où est perpétré le nettoyage ethnique contre les Rohingyas. La censure avant la publication n'a plus cour, mais le gouvernement limite la liberté d'expression en se servant des lois coloniales, des menaces, des intimidations et de l'emprisonnement. Le 30 juillet 2017, le défenseur des droits humains et rédacteur en chef de l'agence de presse Myanmar Now, Ko Swe Win, a été arrêté à l'aéroport international de Yangon, alors qu'il tentait de se rendre à Bangkok pour un court voyage. Il avait été libéré le 31 juillet. Il aurait été placé en détention provisoire dans le cadre d'une affaire de diffamation intentée par le partisan d'un moine bouddhiste extrémiste.

Front Line Defenders condamne l'arrestation et la détention des défenseurs des droits humains Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo, qui semblent directement liées à leur travail pacifique en faveur des droits humains en Birmanie et à leur exercice légitime de leur droit à la liberté d'expression.

Front Line Defenders exhorte les autorités du Myanmar à:

1. Libérer immédiatement et sans condition les défenseurs des droits humains Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo et abandonner toutes les charges qui pèsent contre eux, car il semble que tout cela soit uniquement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

2. Informer les familles et les avocats de Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo de l'endroit où ils sont détenus, et les autoriser immédiatement à accéder sans entrave aux défenseurs;

3. Assurer que le traitement des défenseurs des droits humains Ko Wa Lone et Ko Kyaw Soe Oo pendant leur détention préventive, corresponde à toutes les conditions établies dans les « Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement  » adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988 ;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Birmanie puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.