Ko Swe Win détenu et empêché de voyager
Le 30 juillet 2017, le défenseur et journaliste Ko Swe Win a été arrêté à l'aéroport international de Yangon alors qu'il souhaitait se rendre à Bangkok pour un court séjour professionnel. Il aurait été placé en détention préventive dans le cadre d'une affaire de diffamation portée contre lui par un partisan du moine bouddhiste extrémiste U Wirathu, qui a dit à la police que Ko Swe Win avait l'intention de fuir le pays. Malgré la plainte pour diffamation ouverte contre lui, Ko Swe Win ne fait l'objet d'aucune restriction de circulation. Le défenseur a été libéré le 31 juillet 2017.
Ko Swe Win est défenseur des droits humains et rédacteur en chef de l'agence de presse Myanmar Now. De 1998 à 2005, il a passé sept ans en prison pour avoir distribué des documents contre la junte. Il a ensuite été l'un des principaux reporters du magasine Irrawaddy, et en freelance pour des publications internationales telles que le New York Times. Ko Swe Win a beaucoup écrit sur des affaires relatives aux droits humains, notamment des cas de blessures physiques ou de décès, de détentions illégales ou d'erreurs judiciaires. En septembre 2016, il a reçu le Certificat d'honneur du Président, remis par le ministre birman de l'Information, pour un reportage d'investigation qu'il a écrit et dans lequel il dénonce les abus sur des employées de maison adolescentes par leur employeur, un tailleur à Yangon.
Le 30 juillet 2017, le défenseur et journaliste Ko Swe Win a été arrêté à l'aéroport international de Yangon alors qu'il souhaitait se rendre à Bangkok pour un court séjour professionnel. Il aurait été placé en détention préventive dans le cadre d'une affaire de diffamation portée contre lui par un partisan du moine bouddhiste extrémiste U Wirathu, qui a dit à la police que Ko Swe Win avait l'intention de fuir le pays. Malgré la plainte pour diffamation ouverte contre lui, Ko Swe Win ne fait l'objet d'aucune restriction de circulation. Le défenseur a été libéré le 31 juillet 2017.
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Le 30 juillet 2017 vers 19h, la police du township de Mingaladon a arrêté Ko Swe Win à l'aéroport international de Yangon, alors qu'il se rendait à Bangkok pour le travail. Il a été placé en détention préventive à Mandalay, où la plainte pour diffamation a été enregistrée en mars 2017. Il a été détenu après que le plaignant a appelé la police pour signaler que Ko Swe Win tentait de fuir le pays. Cependant, il n'est sous le coup d'aucune restriction de circulation dans le cadre de cette affaire de diffamation. Le 31 juillet 2017, un tribunal du district de Mandalay dans le township de Maha Aung Myay a libéré Ko Swe Win sous caution, pour une montant de 5 millions de kyats (environ 3125 euros). La prochaine audience est fixée au 7 août 2017.
Ko Swe Win est poursuivi pour diffamation en vertu de l'article controversé 66(d) de la loi sur les télécommunications, qui prévoit une potentielle peine de trois ans de prison. Le 7 mars 2017, un partisan du groupe nationaliste Ma Ba Tha a porté plainte contre le défenseur, pour diffamation présumée à l'encontre de l'ancien leader du groupe, le moine bouddhiste U Wirathu, dans un article publié en ligne. Il a été accusé par le tribunal de Maha Aung Myay à Mandalay.
Un mois après l'assassinat du défenseur des droits humains U Ko Ni, le 29 janvier 2017, U Wirathu, leader du groupe ultranationaliste Ma Ba Tha, avait publiquement glorifié l'assassin d'U Ko Ni sur sa page Facebook. Myanmar Now avait parlé de la déclaration d'U Wirathu, citant un moine plus âgé qui l'accusait d'avoir violé la parajika, une règle bouddhiste qui garantit l'expulsion du monachisme. Ko Swe Win a reposté l'histoire sur sa page Facebook avec ces commentaires; "U Wirathu aurait violé la plus importante des règles des moines. Cela signifie que son monachisme est terminé".
Front Line Defenders condamne l'arrestation et la détention du défenseur Ko Swe Win, ainsi que les accusations de diffamation qui pèsent contre lui, car cela semble directement lié à son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains au Myanmar, et à son exercice légitime de la liberté d'expression.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Myanmar à:
1. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre Ko Swe Win, car il semble que cela soit uniquement lié à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Lever immédiatement et sans condition toutes les restrictions contre la liberté de circulation de Ko Swe Win, car il semble que cela soit uniquement dû à son travail légitime en faveur des droits humains et que cela constitue aussi une transgression directe des droits du défenseur;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Birmanie puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.