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Des membres des familles de leaders du Movimiento Rios Vivos Antioquia assassinés lors d'une série d'attaques et d'actes de violences contre le mouvement

Statut: 
Attaques et assassinats
À propos de la situation

Le 22 septembre 2018, deux proches de membres du Movimiento Ríos Vivos Antioquia ont été assassinés, l'un dans la ville de Briceño et l'autre dans la municipalité de Valdivia. Il s'agit des derniers incidents d'une série d'attaques contre les membres du mouvement et leur famille.

À propos du Movimiento Ríos Vivos Antioquia

Rios VivosLe Movimiento Ríos Vivos Antioquia (MRVA) est un mouvement de défense des droits humains composé de 15 associations et familles dans l'ouest, le nord et le bas Cauca, dans le département d'Antioquia, affectées par l'impact négatif sur l'environnement et les droits humains du projet hydroélectrique Hidroituango. Le projet en cours de construction sur la rivière Cauca est l'un des plus grands barrages en Amérique Latine. Le chantier est mené par Empresa Públicas de Medellin - EPM (Entreprise publique de Medellin) et concerne plus de 26000 hectares de terres dans 19 municipalités de la région. La région en question est depuis longtemps en proie à la violence et au conflit armé. Depuis 10 ans, le MRVA dénonce les impacts négatifs du projet Hidroituango et par conséquent, les droits humains de ses membres et leur famille sont bafoués, et ils sont notamment victimes de menaces de mort, campagnes de diffamation, actes d'intimidation et assassinats.

26 Septembre 2018
Des membres des familles de leaders du Movimiento Rios Vivos Antioquia assassinés lors d'une série d'attaques et d'actes de violences contre le mouvement

Le 22 septembre 2018, deux proches de membres du Movimiento Ríos Vivos Antioquia ont été assassinés, l'un dans la ville de Briceño et l'autre dans la municipalité de Valdivia. Il s'agit des derniers incidents d'une série d'attaques contre les membres du mouvement et leur famille.

 

Le Movimiento Ríos Vivos Antioquia (MRVA) est un mouvement de défense des droits humains composé de 15 associations et familles dans l'ouest, le nord et le bas Cauca, dans le département d'Antioquia, affectées par l'impact négatif sur l'environnement et les droits humains du projet hydroélectrique Hidroituango. Le projet en cours de construction sur la rivière Cauca est l'un des plus grands barrages en Amérique Latine. Le chantier est mené par Empresa Públicas de Medellin - EPM (Entreprise publique de Medellin) et concerne plus de 26000 hectares de terres dans 19 municipalités de la région. La région en question est depuis longtemps en proie à la violence et au conflit armé. Depuis 10 ans, le MRVA dénonce les impacts négatifs du projet Hidroituango et par conséquent, les droits humains de ses membres et leur famille sont bafoués, et ils sont notamment victimes de menaces de mort, campagnes de diffamation, actes d'intimidation et assassinats.

Julián de Jesús Areiza Moreno, 20 ans, a été assassiné le 22 septembre 2018 vers 21h. L'assassinat a été perpétré près de l'entrée du village de Chiri, dans la municipalité de Briceño. L'endroit est situé à une dizaine de minutes en voiture du poste de police d'El Valle de Toledo, sur la route qui mène au mur du projet Hidroituango. Julián était le neveux de Rubén Areiza, un défenseur des droits humains membre du MRVA. Julián revenait d'un tournoi sportif et ses assassins l'attendaient sur la route. Ils ont tiré lorsqu'ils ont vu que Julián ne s'arrêterait pas à leur demande. Julián a été poussé de sa moto et tué d'une balle dans la tête. Le défenseur Rubén Areiza a appelé la police et a demandé sa protection pour lui et sa famille, afin de se rendre sur les lieux du crime. Les autorités ont d'abord refusé de les accompagner, déclarant avoir également peur de la situation. La famille et le défenseur se sont rendus sur place et sont restés près du corps de la victime pendant plusieurs heures avant que la police n'arrive enfin, accompagnée par l'armée nationale.

Le même soir, le fils de Juan de Dios Ramírez a été assassiné à Valdivia. Juan de Dios Ramírez est un ancien membre du MRVA. Il avait récemment présenté sa lettre de démission en raison des pressions exercées contre les personnes liées au mouvement. Plusieurs représentants de l'EPM et de l'administration publique locale ont déclaré que ceux qui font partie du Movimiento Rios Vivos Antioquia ne recevraient aucun dédommagement ou compensation pour les récents dégâts ou les pertes causées par le projet.

La situation générale est de plus en plus dangereuse pour les membre du MRVA. Les défenseur-ses des droits humains et leurs proches subissent des attaques, sont stigmatisés et persécutés, et notamment par de hauts fonctionnaires. Depuis septembre 2017, le mouvement a signalé cinq cas de proches de ses leaders qui ont été agressés. Des inconnus sont arrivés chez Rito Mena, un défenseur des droits humains à Valdivia, et ont tenté de s'en prendre à sa fille de 6 ans. Deux proches de la défenseuse des droits humains Cecilia Muriel ont également été assassinés à Valdivia. En mai 2018, deux défenseurs et deux de leurs proches ont été assassinés : Hugo Albeiro George Pérez a été tué avec son neveu et Luis Alberto Torres a été tué avec son frère.

Le Movimiento Rios Vivos Antioquia a fait part de ses préoccupations à de nombreuses reprises quant à l'absence d'enquête du parquet sur les attaques contre ses membres. L'une des attaques impliquait le maire de Valdivia, qui a tiré contre la maison d'un membre du mouvement. Le gouverneur d'Antioquia a fait plusieurs déclarations publiques contre le mouvement et a menacé d'expulser par la force les communautés du stade municipal. Les autorités locales y avaient placé les communautés locales après avoir été évacuées de leur maisons et lieux de travail par une organisation de secouristes, après une inondation causée par des complications lors des travaux de construction d'Hidroituango en avril 2018. Ces communautés n'ont pas reçu de soutien adapté ni de dédommagements, et les menaces contre les personnes qui réclament justice ont poussé plusieurs leaders sociaux à fuir la région.

Front Line Defenders est extrêmement préoccupée par la vague d'agressions contre les membres du Movimientos Rios Vivos Antioquia et par la vague d'attaques et d'assassinats contre les membres de leur famille. Front Line Defenders est également préoccupée par l'absence d'enquête convenable sur les affaires signalées aux autorités, qui dans les faits, encouragent les agresseurs à poursuivre leurs actions. Enfin, Front Line Defenders condamne la campagne de diffamation et les insultes contre le MRVA par des représentants de l'État ; Front Line Defenders craint qu'une telle stigmatisation n'entraine une hausse des actes de violence contre le mouvement.