Assassinat d'Erley Monroy
Le 18 novembre 2016, M. Erley Monroy est décédé des suites de ses blessures après avoir été agressé par des inconnus. Le 19 novembre 2016, des inconnus ont tiré à cinq reprises sur le défenseur de l'environnement et du droit à la terre M. Hugo Cuéllar; il a survécu à l'attaque mais il est toujours hospitalisé dans un état critique. Deux autres leaders populaires ont été tués et un autre défenseur a survécu à une tentative d'assassinat le même week-end.
Erley Monroy était défenseur du droit à la terre et de l'environnement et directeur de l'Asociación Campesina Losada-Guayabero- ASCAL-G (association des paysans de Losaba-Guayabero), une organisation de défense du droit à la terre et de l'environnement gérée par des paysans locaux de la municipalité de San Vicente del Caguán, dans le département de Caquetá.
Le 19 novembre 2016, des inconnus ont tiré à cinq reprises sur le défenseur de l'environnement et du droit à la terre M. Hugo Cuéllar; il a survécu à l'attaque mais il est toujours hospitalisé dans un état critique. La veille, le 18 novembre 2016, son collègue M. Erley Monroy est décédé des suites de ses blessures après avoir été agressé par des inconnus. Deux autres leaders populaires ont été tués et un autre défenseur a survécu à une tentative d'assassinat le même week-end.
Erley Monroy était défenseur du droit à la terre et de l'environnement et directeur de l'Asociación Campesina Losada-Guayabero- ASCAL-G (association des paysans de Losaba-Guayabero), une organisation de défense du droit à la terre et de l'environnement gérée par des paysans locaux de la municipalité de San Vicente del Caguán, dans le département de Caquetá. Hugo Cuéllar est également membre de l'ASCAL-G, et il est également membre du comité de direction de la Fundación por la Defensa de los Derechos Humanos y el DIH del Oriente y Centro de Colombia- DHOC (Fondation pour la défense des droits humains et le droit humanitaire international dans l'est et le centre de la Colombie).
Le 19 novembre, deux inconnus ont tiré à cinq reprises sur Hugo Cuéllar à San Vicente del Caguán dans le département de Caquetá. Le défenseur a survécu mais il est toujours hospitalisé dans un état critique. Hugo Cuéllar a été visé alors qu'il revenait des funérailles de son collègue Erley Monroy, assassiné la veille. Le 18 novembre 2016, Erley Monroy a été grièvement blessé et il est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital de San Vicente del Caguán. Erley été connu pour son opposition à la méthode de fracturation pour l'extraction du pétrole à La Macarena, et peu avant sa mort, il avait dénoncé la reprise des activités des groupes paramilitaires dans la région. Il a également été la cible d'une campagne de diffamation orchestrée par le maire de San Vicente del Caguán, M. Humberto Sánchez, qui affirmait que le défenseur utilisait son organisation pour extorquer de l'argent à la population au profit des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
Pendant ce même week-end, deux autres leaders locaux ont été tués et un autre a survécu à la tentative d'assassinat. Le 18 novembre 2016, Didier Losada, président de l'association El Platanillo, a été abattu devant sa famille par un homme cagoulé qui est entré chez lui à La Macarena, département de Meta. Le 19 novembre 2016, à La Unión, département de Nariño, M. Danilo Bolaños Díaz, de l'Asociación de Trabajadores Campesinos de Nariño -ASTRACAN (Association des travailleurs paysans de Nariño), rentrait chez lui avec sa compagne après avoir participé à un évènement organisé par l'Asociación Nacional de Zonas de Reserva Campesina - ANZORC (Association nationale des zones de réserves paysannes), lorsque deux hommes en moto leur ont tiré vers eux à six reprises. Danilo Bolaños Díaz et sa femme n'ont pas été blessés. Toujours à Nariño, le 20 novembre 2016, le leader social M. Rodrigo Cabrera Cabrera circulait en moto-taxi lorsque deux hommes lui ont tiré dessus, vraisemblablement à 12 reprises, et l'ont tué.
Ces évènements sont particulièrement inquiétants à une période où la signature et l'application des accords de paix entre le gouvernement et les FARC sont une préoccupation majeure. Les organisations locales ont dénoncé ces attaques physiques et ces meurtres considérant qu'il s'agit d'attaques violentes des parties intéressées afin de reporter ou empêcher les avancées des accords de paix. Il convient de souligner qu'il y a seulement quelques mois, après que les accords de paix entre l'État et les FARC ont été dévoilés le 26 août 2016, 13 défenseur-ses des droits humains et militants sociaux ont été assassinés dans le département d'Antioquia César, Cauca et Nariño en moins de trois semaines. L'organisation non gouvernementale Programme Somos Defensores avait déjà signalé l'assassinat de 53 défenseur-ses des droits humains et militants en Colombie de janvier à septembre 2016. Après les incidents du week-end dernier, l'organisation a publié une mise à jour de ce nombre, portant à 68 assassinats de défenseur-ses des droits humains rien que pour cette année, déjà cinq de plus qu'en 2015.
Front Line Defenders condamne fermement la vague de violence meurtrière contre les défenseur-ses des droits humains et appelle l'État colombien à ouvrir des enquêtes minutieuses et impartiales sur ces assassinats. Front Line Defenders exhorte également l'État colombien à adopter une approche flexible et préventive pour la protection des défenseur-ses des droits humains qui répond aux risques changeants auxquels ils sont exposés. Protéger et soutenir les défenseur-ses des droits humains est une étape cruciale pour parvenir à une paix durable en Colombie.