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Assassinat des deux fils du défenseur des droits humains Bernardo Cuero Bravo

Statut: 
Fils tués
À propos de la situation

Le 19 mars 2018, Silvio Duban Ortiz Ortiz et Javier Bernardo Cuero Ortiz, les fils du défenseur des droits humains Bernardo Cuero Bravo, ont été assassinés par des inconnus dans le Barrio Independencia, avenue Ferrocarril, dans la municipalité de Tumaco, département de Nariño.

Leur père, Bernardo Cuero Bravo, a été tué chez lui à Malambo, dans la province d'Atlántico le 7 juin 2017. Il a été abattu par quatre balles devant sa femme et il est mort sur le coup.

À propos du DDH

hrd_bernardo_cuero_bravo.jpgBernardo Cuero Bravo était président de la Junta de Acción de la province d'Atlántico et il était aussi membre de l'Asociación Nacional de Afrocolombianos Desplazados (AFRODES), une organisation de défense des droits humains qui soutient et forme les membres de la communauté afro-colombienne qui ont été déplacés à cause du conflit dans la région. L'organisation plaide également pour le droit à l'autodétermination et à l'identité culturelle de la communauté Afro-colombienne. Bernardo Cuero Bravo était aussi membre actif de la Mesa de Víctimas de Malambo y del Atlántico, un groupe de travail formé par l'Unité gouvernementale des victimes, qui se consacre au développement de stratégies visant à mieux représenter et soutenir les victimes de conflit armé pendant le processus de justice transitionnelle en Colombie.

23 Mars 2018
Assassinat des deux fils du défenseur des droits humains Bernardo Cuero Bravo

Le 19 mars 2018, Silvio Duban Ortiz Ortiz et Javier Bernardo Cuero Ortiz, les fils du défenseur des droits humains Bernardo Cuero Bravo, ont été assassinés par des inconnus dans le Barrio Independencia, avenue Ferrocarril, dans la municipalité de Tumaco, département de Nariño.

Leur père, Bernardo Cuero Bravo, a été tué chez lui à Malambo, dans la province d'Atlántico le 7 juin 2017. Il a été abattu par quatre balles devant sa femme et il est mort sur le coup.

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Le 19 mars 2018, treize jours après l'audience publique dans le cadre de la procédure criminelle ouverte pour l'assassinat de Bernardo Cuero Bravo à Barranquilla, ses fils Silvio Duban Ortiz Ortiz et Javier Bernardo Cuero Ortiz ont été abattus par des inconnus dans le Barrio Independencia, avenue Ferrocarril à Tumaco, département de Nariño. Silvio Duban Ortiz Ortiz et Javier Bernardo Cuero Ortiz se trouvaient dans les locaux de l'entreprise familiale avec la femme de Javier lorsque deux hommes à moto ont tiré sur les deux frères. Ils sont décédés sur le coup de leurs blessures. La femme de Javier a aussi été blessée dans l'incident; elle a reçu une balle dans l'épaule gauche.

Le 6 mars 2018, les membres d'AFRODES, ainsi que des amis et la famille de Bernardo Cuero, ont assisté à l'audience publique sur son assassinat et ont organisé une manifestation pour que justice soit rendue pour l'assassinat du défenseur. Silvio Duban Ortiz Ortiz et Javier Bernardo Cuero Ortiz ont aussi participé à la manifestation. Selon AFRODES, comme le montrent les récents assassinats de Silvio Duban Ortiz Ortiz et Javier Bernardo Cuero Ortiz, les leaders communautaires et leurs familles courent un risque élevé d'être tués. AFRODES souligne aussi les risques élevés que courent ses membres et a porté de nombreuses plaintes contre les menaces proférées contre ses membres à Cali, Cartagerna, Bogotá et Soacha.

Plusieurs années avant d'être assassiné, Bernardo Cuero avait survécu à une tentative d'assassinat. À ce moment-là, l'affaire avait été portée devant la Commission interaméricaine des droits humains, qui avait ordonné à l'État colombien de mettre en place des mesures de protection pour lui et les membres d'AFRODES. Les autorités lui avaient fourni un gilet pare-balle et un téléphone portable, qui lui avaient été retirés il y a un an. Compte tenu des menaces fréquentes qu'il recevait, Bernardo avait plusieurs fois réclamé la protection de l'État, mais cette demande n'a jamais été satisfaite.

La Colombie connait un regain des assassinats de défenseur-ses des droits humains depuis la signature du processus de paix en décembre 2016. Selon le rapport de Somos Defensores, il y a eu une hausse de 32,5% des assassinats de défenseur-ses des droits humains en Colombie en 2017, avec 106 défenseur-ses des droits humains tués. 2018 semble suivre la même tendance, avec 18 assassinats rien que pour le mois de janvier. En outre, le gouvernement continue de prendre des décrets qui ne sont pas appliqués, tels que le décret présidentiel 2252 du 29 janvier 2017, qui fixe les obligations des gouvernements locaux et régionaux, notamment celles de protéger et de mettre en place des mesures de sécurité pour les défenseur-ses des droits humains, et des leaders communautaires et sociaux en danger. Les leaders sociaux dans les zones rurales du pays font face à une nouvelle année de violences ciblées qui ne semble aucunement diminuer.

Front Line Defenders condamne fermement l'assassinat de Silvio Duban Ortiz Ortiz et Javier Bernardo Cuero Ortiz, les fils du défenseur Bernardo Cuero Bravo, car il semble que leur assassinat soit lié au travail de leur père en faveur des droits de la communauté afro-colombienne et à leur participation à une manifestation pour réclamer que justice soit rendue pour l'assassinat de leur père Bernardo Cuero Bravo.

Front Line Defenders exhorte les autorités colombiennes à :

1. Condamner fermement les assassinats de Silvio Duban Ortiz Ortiz et Javier Bernardo Cuero Ortiz ;

2. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité des membres de la famille de Bernardo Cuero Bravo, Silvio Duban Ortiz Ortiz et Javier Bernardo Cuero Ortiz ;

3. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'assassinat de Silvio Duban Ortiz Ortiz et Javier Bernardo Cuero Ortiz, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;

4. Appliquer le décret présidentiel 2252 du 29 décembre 2017 et tous les autres décrets relatifs à la protection des défenseur-ses des droits humains en Colombie ;

5. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Colombie, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.