Acharnement judiciaire contre María Magdalena Cuc Choc
Le 17 janvier 2018, María Magdalena Cuc Choc a été arbitrairement arrêtée à Puerto Barrios, dans le département D'Izabal, à l'approche de son procès dans lequel elle est accusée d'intrusion sur une propriété privée avec circonstances aggravantes, menaces et détention illégale.
María Magdalena Cuc Choc, est défenseuse des droits humains et leader au sein d'une communauté Maya Q'eqchi' dans le département d'Izabal, dans l'est du Guatemala. Depuis 2004, elle documente et dénonce les dégâts contre l'environnement et les violations du droit à la terre causées par plusieurs compagnies minières canadiennes telles que Skye Resources, HMI Nickel Inc. et Hudbay Minerals. María travaille plus particulièrement avec les communautés dont les droits sont bafoués et qui sont victimes d'assassinats, viols collectifs et expulsions illégales.
Le 17 janvier 2018, María Magdalena Cuc Choc a été arbitrairement arrêtée à Puerto Barrios, dans le département D'Izabal, à l'approche de son procès dans lequel elle est accusée d'intrusion sur une propriété privée avec circonstances aggravantes, menaces et détention illégale.
Le 17 janvier 2018, María Magdalena Cuc Choc a été arbitrairement arrêtée, sans mandat, par des agents de a police nationale (Policía Nacional Civil- PNC) dans la ville de Puerto Barrios, alors qu'elle venait de servir de traductrice Q"eqchi-espagnol pour la communauté Q'eqchi de Rubel Pek lors d'une audience devant la justice. María Magdalena Cuc Choc a été conduite au tribunal de paix de Puerto Barrios (Juzgado de Paz de Puerto Barrios), où elle a été informée que le 25 janvier 2017, la cour avait lancé un mandat d'arrêt, requis par le parquet, contre elle même et d'autres leaders communautaires, pour intrusion sur une propriété privée avec circonstances aggravantes, menaces et détention illégale. Cette demande était liée à une plainte déposée devant le parquet par l'entreprise "LISBAL", contre la communauté Maya Q'eqchi de Chabil'Ch'och. L'entreprise affirme que certains membres de la communauté, dont María Magdalena, ont envahit une propriété appartenant à l'entreprise, située dans le département d'Izabal.
Les liens étroits que pourrait entretenir LISBAL avec les autorités et le système judiciaire du Guatemala sont préoccupants. L'entreprise appartient et est contrôlée par d'anciens représentants de l'État, tels que l'ancien ministre Alejandro Sinibaldi Aparicio et l'ancien président Otto Pérez Molina. Les défenseur-ses des droits humains et les leaders communautaires autochtones sont donc exposés à un risque élevé de répression et d'acharnement judiciaire à cause de leur travail pour la promotion et la protection du droit à la terre.
Le 19 janvier 2018, l'audience de María Magdalena Cuc Choca eu lieu devant la cour pénale de Puerto Barrios et le juge a ordonné sa libération sous caution, pour un montant de 5000 quetzales (environ 575€) le temps du procès. Elle n'est pas autorisée à quitter le département d'Izabal et devra comparaitre devant la court une fois par mois pendant les six prochains mois, le temps de l'enquête. María a été transférée au centre pénitentiaire de Puerto Barrios et libérée dans la nuit.
Cette arrestation fait suite à une campagne d'acharnement judiciaire et de criminalisation des défenseur-ses des droits des populations autochtones, de l'environnement et du droit à la terre au Guatemala et plus particulièrement dans le département d'Izabal. Front Line Defenders a déjà signalé plusieurs affaires similaires, dont celles d'Abelino Chub Caal, Juan Eduardo Caal Suram, and Jerson Xitumul Morales.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'acharnement judiciaire contre la défenseuse des droits humains María Magdalena Cuc Choc, ainsi que par la criminalisation continue des défenseur-ses de l'environnement et du droit à la terre qui oeuvent pour protéger leurs terres et leurs moyens de subsistance au Guatemala.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Guatemala à:
1. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre María Magdalena Cuc Choc et cesser toute forme de harcèlement à son encontre;
2. Cesser immédiatement de cibler tous les défenseurs et défenseuses des droits humains au Guatemala et garantir qu'en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.