Acharnement judiciaire contre Doem Kundy
Le 13 février 2017, les défenseurs de l'environnement Doem Kundy et Hun Vannak ont été libérés de prison au terme de leur peine. Ils avaient été arrêtés le 12 septembre 2017 et soupçonnés d'avoir filmé des activités d'extraction du sable au large des côtes du district de Kiri Sakor.
Doem Kundy est défenseur de l'environnement et membre de Mother Nature Cambodge, une organisation populaire qui plaide et lutte contre l'accaparement des terres et qui défend l'environnement. Le groupe dénonce la corruption et la fraude systématique qui se cache derrière l'extraction et l'exportation de sable dans le pays, et les dégâts environnementaux et écologiques qui en découlent.
Mise à jour: Le 13 février 2017, les défenseurs de l'environnement Doem Kundy et Hun Vannak ont été libérés de prison au terme de leur peine. Ils avaient été arrêtés le 12 septembre 2017 et soupçonnés d'avoir filmé des activités d'extraction du sable au large des côtes du district de Kiri Sakor.
Le 26 janvier 2018, le tribunal provincial de Koh Kong a reconnu Hun Vannak et Doem Kundy coupables d'avoir violé l'article 495 (incitation à commettre un délit) et l'article 302 (enregistrement de l'image d'une personne sans son autorisation) du Code pénal. Ils ont été condamnés à un an de prison (ils ont déjà purgé sept mois), et à une amende d'1 million de riels (environ 250$) chacun.
Hun Vannak et Doem Kundy ont été arrêtés le 12 septembre 2017, alors qu'ils étaient en train de filmer le dragage du sable au large des cotes du district de Kiri Sakor. Deux jours plus tôt, leur organisation Mother Nature avait mis en ligne une vidéo dénonçant la contrebande de sable de silice vers Taïwan. Le 15 septembre 2017, le ministère de l'Intérieur a annoncé que Mother Nature Cambodge avait été rayée du registre officiel des ONG, révoquant ainsi son autorisation d'opérer dans le pays.
Front Line Defenders condamne fermement l'inculpation des défenseurs des droits humains Hun Vannak et Doem Kundy, car cela semble uniquement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains au Cambodge, et appelle les autorités du pays à infirmer leur verdict et à immédiatement libérer les défenseurs.
Le 15 septembre 2017, le ministère de l'Intérieur a retiré l'organisation de défense de l'environnement Mother Nature Cambodge de son registre des organisations autorisées. La décision, effective immédiatement, a été annoncée il y a deux jours, après que deux membres de l'organisation, les écologistes Doem Kundy et Hun Vannak, ont été accusés par le tribunal provincial de Koh Kong de violation de propriété privée et incitation à commettre un délit. Ils ont été arrêtés le 12 septembre 2017, alors qu'ils filmaient de présumées activités de dragage de sable au large de la côte dans le district de Kiri Sakor. Deux jours plus tôt, leur organisation, Mother Nature, avait posté une vidéo en ligne mettant en lumière la possible contrebande de sable de silice vers Taïwan.
Doem Kundy et Hun Vannak sont défenseurs de l'environnement et membres de Mother Nature Cambodge, une organisation populaire qui plaide et lutte contre l'accaparement des terres et qui défend l'environnement. Le groupe dénonce la corruption et la fraude systématique qui se cache derrière l'extraction et l'exportation de sable dans le pays, et les dégâts environnementaux et écologiques qui en découlent.
Le 15 septembre 2017, le ministère de l'Intérieur a annoncé que Mother Nature Cambodge avait été retirée du registre officiel des ONG, et que par conséquent, cela révoquait tous les documents donnés au groupe l'autorisant à opérer dans le pays.
Le 13 septembre, le tribunal provincial de Koh Kong a accusé Doem Kundy et Hun Vannak en vertu de l'article 495 (incitation à commettre un crime) et de l'article 302 (enregistrement non autorisé de l'image d'une personne) du Code pénal. Le 12 septembre 2017 vers 11h, les autorités ont arrêté Doem Kundy et Hun Vannak dans leur bateau, à proximité de la zone économique spéciale appartenant au sénateur du parti au pouvoir Ly Yong Phat. Ils étaient en train de filmer les activités de deux bateaux suspectés de transporter du sable arrimés près de la commune de Prek Khsach dans la province de Koh Kong, district de Kiri Sakor; ces bateaux appartiendraient à LYP Group, un conglomérat d'entreprises qui appartient également au Sénateur Ly Yong Phat. Ils ont été conduits au siège de la police provinciale de Koh Kong, et interrogés avant d'être envoyés en prison le temps de l'enquête. S'ils sont reconnus coupables des deux accusations, ils risquent jusqu'à deux ans de prison et une amende pouvant atteindre six millions de riels (1250 euros).
Le 11 septembre 2017, Mother Nature Cambodge a posté sur sa page Facebook une vidéo mettant en lumière les incohérences des chiffres relatifs aux exportations du sable de silice et dénonçant un possible important scandale de contrebande de sable vers d'autres pays. En date du 14 septembre 2017, la vidéo a été vue plus d'un million de fois sur Facebook. Ces révélations font suite à d'autres scandales similaires liés à l'exportation de sable à Singapour et en Inde.
Au cours des dernières années, plusieurs défenseur-ses des droits humains qui travaillent sur les questions environnementales sont la cible d'acharnement judiciaire orchestré par les autorités cambodgiennes. Le 7 octobre 2015, Vein Vorn a été arrêté et condamné à de la prison pour s'être opposé à un projet de construction d'un barrage hydroélectrique dans la vallée d'Areng. En prison, il a rejoint trois autres défenseurs de l'environnement et membres de Mother Nature Cambodge, Try Sovikea, Sun Mala et Sim Samnang, détenus pour avoir appelé le gouvernement à stopper une entreprise vietnamienne de dragage de sable qui polluait l'environnement dans la province de Koh Kong. Ils ont tous était libérés entre mars et juillet 2016 après avoir été condamnés à une peine avec sursis.
Front Line Defenders condamne fermement l'arrestation des défenseurs des droits humains Doem Kundy et Hun Vannak, ainsi que les accusations portées contre eux, car cela semble uniquement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur de l'environnement au Cambodge.
Front Line Defenders exhorte les autorités cambodgiennes à:
1. Libérer immédiatement et sans condition les défenseur-ses des droits humains Doem Kundy et Hun Vannak, et abandonner toutes les charges qui pèsent contre eux, car il semble que tout cela soit uniquement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Infirmer le retrait de Mother Nature Cambodge du registre des organisations non gouvernementales autorisées, car Front Line Defenders pense qu'elle est prise pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
3. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Cambodge et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.
