Les défenseurs des droits humains jordaniens Ahmed Al-Neimat et Abdulrahman Shdaifat interdits de se rendre à l’étranger
Le 31 août 2022, les défenseurs des droits humains Ahmed Al-Neimat et Abdulrahman Shdaifat ont été empêchés de se rendre en Turquie depuis la Jordanie sans en avoir été informés au préalable.
Ahmed Al-Neimat est un défenseur des droits humains jordanien, militant anticorruption et membre du mouvement Hirak, un mouvement de protestation populaire pour la justice sociale en Jordanie qui milite pour la réforme et les droits humains. Depuis 2018, les forces de sécurité jordaniennes empêchent le défenseur des droits humains de voyager à l’étranger, en plus de restreindre son droit au travail.
Le 31 août 2022, les défenseurs des droits humains Ahmed Al-Neimat et Abdulrahman Shdaifat ont été empêchés de se rendre en Turquie depuis la Jordanie sans en avoir été informés au préalable.
Ahmed Al-Neimat and Abdulrahman Shdaifat sont des défenseurs des droits humains jordaniens, militants anticorruption et membres du mouvement Hirak, un mouvement de protestation populaire pour la justice sociale en Jordanie qui milite pour la réforme et les droits humains. Depuis 2018, les forces de sécurité jordaniennes empêchent les défenseurs des droits humains de voyager à l’étranger, en plus de leur imposer des restrictions sur leur droit au travail.
Le mercredi 31 août 2022, des agents de sécurité de l’aéroport international Queen Alia ont empêché les défenseurs des droits humains Ahmed Al-Neimat et Abdulrahman Shdaifat de se rendre en Turquie. Ahmed Al-Neimat voyageait pour des motifs médicaux et Abdulrahman Shdaifat l’accompagnait. Ces restrictions de voyage n’ont aucune base légale et les défenseurs des droits humains n’ont reçu aucune information supplémentaire ou notification préalable. Ahmed Al-Neimat et Abdulrahman Shdaifat se sont vus refuser les tampons requis au poste de contrôle de sécurité de l’aéroport. Ils ont ensuite été emmenés dans un bureau de l’aéroport où les agents de sécurité leur auraient dit qu’ils étaient interdits de voyager, car rien ne garantissait qu’ils ne causeraient pas de tort aux autorités ou ne pratiqueraient pas leur activisme à l’étranger.
Avant cela, le 1er juin 2022, Abdulrahman Shdaifat a été empêché de se rendre en Bosnie-Herzégovine pour assister à une conférence. Le 5 octobre 2021, la femme et les enfants d’Ahmed Al-Neimat ont été interdits de voyager en raison de leur lien avec le défenseur. Depuis 2018, les deux défenseurs sont soumis à de multiples interdictions de voyager sans aucune base juridique.
Abdulrahman Shdaifat et Ahmed Al-Neimat font également face à des restrictions qui portent atteinte à leur droit de travailler et de chercher un emploi depuis 2016 et 2017. En 2016, le contrat d’Abdulrahman Shdaifat avec l’UNOPS en Jordanie n’a pas été renouvelé, sans explication. Le défenseur pense que son travail en faveur des droits humains a influencé la décision de ne pas renouveler le contrat, car elle a été prise juste après qu’il a été détenu dans le cadre de ses activités contre la corruption. Fin 2019, les autorités jordaniennes ont refusé à plusieurs reprises de lui délivrer un certificat de bonne conduite dont il avait besoin pour le traitement des visas de travail pour deux offres d’emploi qu’il avait reçues cette année-là en Irak et en Arabie saoudite. Les autorités ont également refusé de renouveler la licence de chauffeur de taxi d’Ahmed Al-Neimat sans explication. La licence du défenseur a expiré pendant sa détention en 2017 et il n’a pas pu la renouveler depuis.
Les restrictions sur les déplacements et le travail s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de harcèlement contre les défenseurs des droits humains en Jordanie par les autorités du pays. Le 5 avril 2022, une enquête numérique menée par des experts de Front Line Defenders et le laboratoire Citizen a découvert le logiciel espion Pegasus sur le téléphone portable d’Ahmed Al-Neimat, ainsi que trois autres défenseurs des droits humains jordaniens.
Front Line Defenders est préoccupée par l’interdiction de voyager et les restrictions professionnelles prises contre Ahmed Al-Neimat et Abdulrahman Shdaifat, car il semble que cela soit uniquement dû à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.